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Triomphe historique pour Merkel et la CDU
Mis à jour le 22/09/2013 à 23:57 - Publié le 22/09/2013 à 23:48
Avec quelque 42 % des suffrages, la chancelière arrive en position de force pour son troisième mandat. On approchait dimanche soir le triomphe absolu. Angela Merkel a remporté très largement les élections législatives allemandes. Avec entre 41,7 et 42,1 % des voix selon les dernières estimations disponibles à 22 heures, soit près de huit points de plus qu'en 2009, la chef de file de la CDU obtient un résultat encore meilleur que prévu par les sondages. Elle frôlerait même la majorité absolue au sein du Bundestag. Selon les projections réalisées dans la soirée, il manquerait seulement deux sièges aux conservateurs. À cause du système complexe des «mandats surnuméraires», les résultats devaient être affinés dans la soirée. Les chiffres définitifs étaient attendus dans la nuit.
Plébiscitée par les électeurs allemands, qui ont été 73 % à se déplacer (soit trois points de plus qu'en 2009), Angela Merkel poursuivra son action de chancelière pendant les quatre prochaines années. Mais elle risque de devoir trouver un allié pour obtenir une majorité au Bundestag, ou de devoir convaincre une poignée de députés de l'opposition de la rejoindre, ce qui n'est pas dans la tradition parlementaire allemande. Les discussions seront donc compliquées. Dimanche soir, chacun temporisait à droite comme à gauche, en attendant les résultats définitifs.
Acclamée à son arrivée par les militants réunis au siège de la CDU - le bâtiment Konrad-Adenauer -, Angela Merkel a salué peu avant 19 heures un résultat «formidable». Elle a «chaleureusement remercié» tous ceux qui ont participé à sa campagne. Elle a aussi remercié son mari, qui l'accompagnait dans les coulisses.
Prudence
Sur le plan politique, Angela Merkel est demeurée prudente: à l'heure où elle s'exprimait, elle espérait encore que les résultats puissent légèrement évoluer. «Nous allons agir en responsabilité», a-t-elle promis. Mais avant de rejoindre le traditionnel débat télévisé postélectoral, elle s'est bien gardée d'évoquer la composition de son prochain gouvernement. «Demain, nous parlerons de tout cela dans nos instances et nous nous concerterons. Mais faire la fête, nous pouvons le faire dès ce soir», a-t-elle lancé. Peu après dans la soirée, elle assurait «partir du principe» que les conservateurs n'auraient pas à eux seuls la majorité absolue. À quelques voix près, Angela Merkel risque donc de devoir composer une coalition. Son pouvoir sera aussi limité par la majorité de gauche qui siège au Bundesrat, qui représente les Länder. Dimanche soir, la gauche - SPD et Verts - a remporté l'élection locale dans la Hesse.
C'est avec le SPD qu'Angela Merkel devrait négocier, le cas échéant. Avec 25,6 %, selon les résultats disponibles à 22 heures, le SPD améliore de 2,6 points son très mauvais résultat de 2009. L'échec n'en reste pas moins sévère. Dimanche soir, Peer Steinbrück a lui aussi fait acte de prudence. «Il ne faut pas prendre position trop tôt», a-t-il déclaré. «La situation n'est pas du tout claire. C'est pourquoi le SPD a tout intérêt à ne pas succomber à la tentation de faire des spéculations sur le nouveau gouvernement. La balle est dans le camp de Mme Merkel. Il faut qu'elle se trouve une majorité», a-t-il déclaré.
Pour l'allié traditionnel de la CDU, le FDP, c'est la catastrophe. Avec 4,7 %, les libéraux sont éliminés du Bundestag. Ils doivent s'interroger désormais sur leur existence en tant que force politique. «À partir de demain, nous allons devoir repenser le FDP», a déclaré Christian Lindner, le vice-président du parti. À la CDU, on déclinait toute responsabilité dans l'échec des libéraux, qui sont sortis essorés de leur coalition avec les conservateurs. «Je ne peux pas être responsable de tout», a commenté Angela Merkel.
À gauche, les Verts réalisent une contre-performance, avec environ 8,4 %. En recul par rapport aux résultats de 2009 (moins 2,5 points), ils n'ont pas profité de la faiblesse du SPD pour progresser. Ils sont même devancés de peu par Die Linke. Ce lundi matin, toutes les formations politiques allemandes devront s'interroger sur la recomposition du paysage politique.[/b]