La famille Kasdi Merbah en appelle à "la Cour suprême pour diligenter une enquête sérieuse sur son assassinat"

La famille de Kasdi Merbah en appelle à “la Cour suprême pour diligenter une enquête sérieuse sur son assassinat”
  
Par Khidr Omar | 21/08/2013 | 9:22



Cela fait vingt ans que Kasdi Merbah, de son vrai nom Abdellah Khalef, a été assassiné. Sa famille et ses amis commémorent ce mercredi au cimetière d’El Alia cet anniversaire. Occasion pour eux de demander la réouverture de l’enquête pour faire la lumière sur cet assassinat. Dans un communiqué, la famille Khalef souligne : « « nous n’avons cessé d’interpeller le Premier magistrat du pays pour obtenir la réouverture du dossier et la conduite d’une enquête criminelle sérieuse, comme cela devrait être naturellement le cas dans un état de droit en présence de toute homicide et à fortiori devant un massacre collectif ».

Cette revendication appuyée par une disponibilité de la famille à collaborer avec la justice n’a pas trouvé l’écho auprès des instances habilités, déplorent les signataires du communiqué pour qui la commémoration de ce vingtième anniversaire intervient dans un contexte politique particulier en Algérie. Contexte marqué par « une vacance du pouvoir, au moment où notre pays se trouve à la croisée des chemins et se prépare à une élection présidentielle déterminante pour son avenir ». Les signataires du communiqué notent également que notre pays est « dans une impasse politique ».

Puis de revenir encore à propos de l’enquête pour mettre en relief le fait qu’ « qu’à ce jour aucune enquête sérieuse n’a été diligentée, ni audition des membres de la famille et des témoins, ni autopsie des victimes, ni enquête balistique, ni étude de la scène du crime, ni reconstitution du crime en présence des familles des victimes comme l’exige la procédure criminelle, ni audition des responsables politiques en place à cette époque, n’ont été menées ».

La famille Merbah récuse la version officielle, exprimant sa conviction qu’il s’agit d’un assassinat politique. « Des boucs émissaires ont vite été présentés à la barre dans un simulacre de procès désolant et il arrive encore aujourd’hui qu’on livre à lire des aveux de circonstances commandés à de prétendus coupables par ceux dont les résidus de conscience sont hantés par ce crime abject , méprisable et craignent surtout d’y voir bientôt à rendre des comptes », lit-on à ce propos.

Fait nouveau par rapport aux années précédentes, « les langues commencent à se délier, selon le communiqué, et des accusations formelles visant de hauts responsables actuellement en poste ont été publiques par d’anciens officiers de l’armée ». Une raison qui pousse aujourd’hui la famille du fondateur du parti MAJD à interpeller « le procureur général de la Cour suprême pour lui en l’absence du chef de l’Etat de faire usage de son pouvoir d’auto-saisine et rouvrir ce dossier hautement sensible ».

Question d’honneur de la Justice et du pays, écrivent encore les signataires du communiqué qui exigent « l’audition des responsables civils et militaires de l’époque est capitale, d’autant que certaines déclarations publiques d’anciens responsables au plus haut niveau ont fait état de l’existence d’escadrons de la mort dans la décennie 90 ».

Enfin, les auteurs du communiqué expriment leur « détermination à rechercher la vérité où qu’elle se trouve » et exigent « la tenue d’un procès libre contre les commanditaires, même morts pour certains d’entre eux ». De leur point de vue c’est le prix à payer pour « une authentique réconciliation nationale ».