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Le nazi hongrois Laszlo Csatari est mort
12 août 2013 à 08:58 (Mis à jour: 10:31) Le criminel de guerre nazi présumé Laszlo Csatari le 18 juillet 2012 au tribunal de Budapest.
Âgé de 98 ans, Csatari était accusé d'avoir participé à la déportation de 15 700 juifs slovaques. Il attendait son procès à Budapest quand une pneumonie l'a emporté.
Le criminel de guerre nazi présumé le plus recherché au monde, le Hongrois Laszlo Csatari, est décédé à l’âge de 98 ans dans un hôpital de Budapest, a annoncé à l’AFP son avocat, Gabor Horvath.
Le décès est survenu samedi à la suite d’une pneumonie et Laszlo Csatari, assigné à résidence à son domicile à Budapest dans l’attente de son procès, a ainsi échappé à la justice qui le poursuivait pour «crimes contre l’humanité», notamment la déportation vers les camps d’extermination nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, de 1941 à 1944, de quelque 15 700 juifs détenus dans le ghetto de Kosice, en Slovaquie.
A l’époque, Kosice était sous administration de la Hongrie, alliée de l’Allemagne nazie.
«Il est mort samedi matin à l’hôpital où il était soigné pour des maux intestinaux et a finalement contracté une pneumonie», a précisé l’avocat.
Laszlo Csatari, qui avait fêté son 98e anniversaire en mars dernier, avait été arrêté à Budapest en juillet 2012, alors qu’il figurait en tête de la liste des criminels de guerre nazis les plus recherchés au monde du Centre Simon-Wiesenthal à Jérusalem.
«Il battait régulièrement les Juifs à mains nues ou avec un fouet sans aucune raison, sans égard à l’âge, le sexe ou à l’état de santé des détenus», avait indiqué l’office du procureur en Hongrie. Laszlo Csatari a toujours nié les accusations portées contre lui. Plus d’un un an après son arrestation, des obstacles juridiques empêchaient toujours sa comparution au banc des accusés sur le sol slovaque.
Condamné à mort par contumace en 1948 à Kosice, alors en Tchécoslovaquie, Csatari s’était réfugié au Canada où il gagnait sa vie comme marchand d’art. En 1995, les autorités canadiennes ayant découvert sa véritable identité, il s’était alors enfui en Hongrie où il a vécu, apparemment sans être inquiété, jusqu’à son arrestation.
Le tribunal de Kosice a formellement commué en avril 2013 sa peine de mort en réclusion à perpétuité - la peine de mort ayant été abolie dans ce pays - ouvrant ainsi la voie à son extradition réclamée par Bratislava. La justice slovaque avait fixé au 26 septembre la date du procès.
Ces dernières années, les autorités en Europe ont redoublé d’efforts pour faire comparaître en justice les personnes toujours en vie qui étaient impliquées dans l’Holocauste. Un ancien gardien du camp de Sobibor, John Demjanjuk, condamné en 2011 à 5 ans de prison et mort un an plus tard à l’âge de 91 ans, avait ainsi comparu en chaise roulante ou sur un brancard - une mise en scène selon certains. Il avait fait appel de son verdict.
Son cas a créé un précédent en Allemagne, car le fait d’avoir travaillé dans un camp de concentration était suffisant pour reconnaître Demjanjuk coupable de complicité de meurtres. L’Etat allemand étudie une cinquantaine de cas actuellement. En mai, Hans Lipschis, 93 ans, a été interpellé en Allemagne, soupçonné de complicité de meurtres dans le camp d’Auschwitz où il aurait été gardien. Le nonagénaire affirme qu’il y était cuisinier.