Algérie : le Haut conseil islamique quaélifie les non-jeûneurs de «provocateurs et d'exhibitionistes»

Société, Une

Algérie : le Haut conseil islamique qualifie les non-jeûneurs de « provocateurs et d’exhibitionnistes »

Par Abdou Semmar

o7 Août 2013 11:51



Le Haut conseil islamique (HCI) est en colère contre les militants non-jeûneurs qui ont organisé samedi dernier un déjeuner public en plein Ramadhan. Dans un communiqué rendu public mardi, cet organe gouvernemental qui conseille les autorités algériennes en matières relatives à l’Islam et aux questions religieuses qui préoccupent la société, les non-jeûneurs sont traités de « provocateurs » et « d’exhibitionnistes ».

« Nous condamnons avec force cette attitude qui relève de la provocation et de l’exhibitionnisme et affirmons notre solidarité avec la population de Tizi Ouzou et à sa tête les imams et les forces politiques représentatives de la région qui se sont fermement opposés à cette minorité de semeurs de discorde », a indiqué ainsi le HCI d’après lequel ces non-jeûneur sont une minorité  »qui s’est livrée à une démonstration destinée à porter atteinte à l’un des cinq piliers de l’Islam en affichant avec ostentation leur non respect du jeûne en plein jour ».

Ces individus ne se seraient pas livrés à une telle provocation s’ils n’étaient pas encouragés par certains cercles à l’intérieur du pays, notamment certains médias, mais aussi à l’étranger, et qui œuvrent à déstabiliser notre nation », accuse encore le HCI. Le Président du HCI, le Cheikh Bouamrane, a souligné également que  la poignée d’individus qui n’a pas craint de choquer les croyants, la veille de leylet al-qadr, ignore que la liberté de toute minorité est garantie à condition qu’elle ne porte pas atteinte à celle de la majorité, dont les fondements de l’identité sont clairement exprimés, notamment par la déclaration du 1er novembre 1954 et les Constitutions successives choisies par la grande majorité du peuple algérien ».  Enfin, pour le HCI,  »si le but de tels agissements était d’attenter à l’image de l’Islam et de la présenter comme prônant l’intolérance, le calcul de leurs auteurs s’est révélé faux », s’indigne-t-il en dernier lieu.

Politique

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Dans une vidéo, Ali Benhadj laisse entendre qu’il faut tuer « les non-jeûneurs »

Par Abdou Semmar

07 Août 2013 à 12:42



Dans une vidéo YouTube, le numéro 2 de l’ex-Front Islamique du Salut (FIS), Ali Benhadj s’en est violemment pris à l’attitude « passive » de l’Etat algérien et des services de sécurité face aux quelques centaines de « non-jeûneurs » qui ont tenu samedi 3 août un déjeuner public en plein Ramadhan au carrefour Matoub Lounès à Tizi-Ouzou en Kabylie.

[Une action qu’Ali Benhadj n’hésite pas à qualifier de grave et inacceptable violation du caractère sacré du mois de Ramadhan. Une violation qui ne demande pas moins qu’un châtiment exemplaire. Et ce châtiment serait la mort que mérite toute personne qui porte atteinte en public à un des piliers de l’Islam, explique clairement dans ce prêche, qui fut donné le 4 août dernier dans une mosquée à Alger, Ali Benhadj.

Ce dernier, qui s’appuie sur les jugements établis par le rite Malékite et d’autres fouqahas s’interroge également sur le silence observé par le ministère des Affaires Religieuses. Un silence qu’il qualifie presque de complicité. « Pourquoi les policiers n’agissent pas contre ces personnes qui heurtent la sensibilité d’un peuple tout entier et violent l’un des préceptes de l’Islam alors que nous les islamistes, nous sommes tout le temps tabassés et embarqués au commissariat ? », a-t-il lancé dans cette vidéo dans laquelle il passe à la loupe les déclarations du ministre Bouabdellah Ghlamallah à qu’il reproche sévèrement de ne pas avoir protégé l’Islam, la religion sacrée de la majorité des Algériens, contre les « provocateurs qui l’attaquent au nom de la liberté de croyance ». Pour Ali Benhadj, un « Etat musulman » n’a pas à tolérer les provocations des « non-jeûneurs ». Il revient à l’Etat de les « emprisonner ou de les exécuter », a-t-il dit en faisant référence encore aux jugements prononcés par des fouqahas.



Enfin, l’ancien leader du FIS a dédouané la Kabylie des comportements de ce « groupe d’athées ». Selon lui, la Kabylie est une région qui a porté et défendu l’Islam par delà les frontières du pays. « C’est la région qui abrite le plus grand nombre de mosquées et de zaouias en Algérie », a-t-il rappelé en demandant à ses fidèles de ne pas faire d’amalgame entre ces « non-jeûneurs » et le reste de la population de la Kabylie.