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LES WALIS ET LES DIPLOMATES DE PLUS DE 60 ANS MIS À LA RETRAITE : L'Etat fait le ménage
Par Nadia BENAKLI - Mardi 30 Juillet 2013 -
Désormais, le facteur âge aura un grand poids dans les désignations aux postes de responsabilité.
«L'application de l'instruction portant sur le départ à la retraite, à l'âge de 60 ans, est à l'origine du gel du mouvement dans le corps diplomatique et celui des walis», nous confie une source proche du dossier.
Fini l'époque des caciques. L'Etat veut rajeunir ses cadres et confier le relais aux jeunes. Le gouvernement prend cette affaire au sérieux. Désormais, le facteur âge aura un grand poids dans les désignations aux postes de responsabilité. «L'application de l'instruction portant sur le départ à la retraite à l'âge de 60 ans est à l'origine du gel du mouvement dans le corps diplomatique et celui des walis», nous confie une source proche du dossier. L'Etat veut apparemment donner l'exemple.
Pour permettre aux jeunes d'occuper des postes de responsabilité, le gouvernement compte opérer un profond lifting au niveau des chancelleries, des directions et des wilayas. Ainsi, les responsables qui sont à l'âge de la retraite seront invités à remettre le tablier. Selon notre source, le gouvernement ne peut plus tolérer l'incapacité des responsables à assumer leur responsabilité. Pris par le poids de l'âge, des responsables siègent depuis plus d'une décennie à des postes de responsabilité sensibles. C'est le cas de l'ambassadeur d'Algérie à Paris, Missoum Sbih. Ce dernier a été rappelé le 17 juin dernier à Alger. Il a été remplacé par Amar Bendjemaâ, actuel ambassadeur à Bruxelles. Le rappel de l'ambassadeur Missoum Sbih qui était en poste depuis 2005 n'est qu'un début. Plusieurs ambassadeurs et consuls seront concernés par ce mouvement. Notre source explique que la liste des nominations des diplomates et des walis est bloquée en raison du grand mouvement prévu dans ces corps. L'opération est loin d'être un simple exercice.
Les dossiers des personnes pressenties vont passer au crible. L'âge et la compétence sont les deux critères qui feront le poids. Idem pour les walis. Vu l'incapacité des walis à faire face aux mouvements de contestation qui secouent les différentes régions du pays, l'Etat envisage d'apporter un nouveau souffle par la désignation de nouvelles têtes.
Ce n'est pas tout. Pour trouver une solution au problème du chômage, le Premier ministre avait adressé une circulaire aux présidents des directoires des SGP (Société de gestion des participations) et aux P-DG des EPE (Entreprises publiques économiques) les invitant à mettre fin au recrutement des retraités. Abdelmalek Sellal a sommé ces derniers à ne plus recruter des cadres retraités pour assurer la gestion des entreprises.
Le Premier ministre, qui qualifie ce type de recrutement de «dépassements» ou encore «de recrutement de complaisance» dresse un constat accablant de cette situation affirmant que «des Sociétés de gestion de participation et des entreprises publiques économiques recourent au recrutement des cadres retraités ayant parfois bénéficié d'indemnités de départ à la retraite versées par leur dernier employeur», lit-on dans la circulaire. Le document ajoute que «certains de ces recrutements ne répondent pas à des besoins avérés comme cela a été constaté et vérifié. Les responsables de ces dépassements ont été sommés de mettre un terme et d'en rendre compte», ajoute encore le document. M.Sellal, qui s'exprime également en sa qualité de président du Conseil des participations de l'Etat, exige à ce qu'on mette fin promptement à ce genre de recrutement.
«En ma qualité de président du CPE, je vous ordonne de mettre fin immédiatement à tout recrutement assimilable à un recrutement de complaisance», précise-t-il.
Le Premier ministre émet des conditions pour des recrutements de cadres retraités jugés indispensables.