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Rama Yade dénonce une cabale "UMPS" dans les Hauts-de-Seine
Publié le 24.01.12 à 17h39 Rama Yade, le 4 avril 2008 à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
Rama Yade, élue municipale de Colombes et candidate aux législatives dans la circonscription d'Asnières-Colombes-sud (Hauts-de-Seine), a dénoncé, mardi 24 janvier, une coalition des pouvoirs locaux pour empêcher sa candidature. La veille, l'ancienne secrétaire d'Etat aux droits de l'homme avait vu sa demande de réinscription sur les listes électorales de la ville rejetée par le tribunal d'instance de Colombes, ce qui ne lui interdit pas de poursuivre sa campagne électorale.
Symbole de la diversité des trois premières années du mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy, Rama Yade a salué
"la posture d'indépendance de François Bayrou" et déclaré qu'elle réfléchissait à soutenir le candidat du MoDem à l'élection présidentielle.
"L'UMP ET LE PS, C'EST KIF-KIF" DANS LE 92
C'est rue de Valois, au siège du Parti radical valoisien de Jean-Louis Borloo, que la conseillère régionale francilienne a dénoncé ce qu'elle considère être
"une cabale" :
"Je ne reconnais plus mon pays qui a décidé de me priver de mon droit de vote. Quel crime ai-je donc commis ? être candidate aux élections législatives."Rama Yade se dit victime d'une alliance de circonstance entre le maire socialiste de Colombes, Philippe Sarre, et l'UMP Manuel Aeschlimann, député sortant de la circonscription :
"Le vice appuyé sur le bras du crime", illustre-t-elle.
"Les petits barons agissent de concert dans un système UMPS" dans les Hauts-de-Seine, poursuit l'ancienne membre du gouvernement, reprenant un vocable utilisé par le Front National,
"l'UMP et le PS c'est kif-kif, bonnet blanc et blanc bonnet".
Selon elle, les coups bas ne viendraient pas seulement des
"marquis locaux" de l'ouest de la capitale mais également de l'appareil judiciaire. C'est
"le même procureur lié à l'affaire des fadettes" qui serait à la manœuvre, poursuit l'élue locale, faisant allusion à Philippe Courroye, mis en examen dans l'affaire des fadettes des journalistes du
Monde.
"Les pouvoirs politique et judiciaire locaux se sont coalisés pour m'éliminer, clame-t-elle,
une voyoucratie agit dans cette partie des Hauts-de-Seine. Mensonge, violence, flicage... Tous les coups sont permis".
"Ils auront beau m'intimider. Rien ne m'empêchera d'être candidate."YADE RÉFLÉCHIT À SOUTENIR BAYROUCet état des lieux dressé et sa candidature réaffirmée, l'ancienne secrétaire d'Etat interpelle Nicolas Sarkozy :
"En 2007, nous avons dit aux Français que nous allions incarner une rupture avec certaines pratiques détestables (...). Mais moi j'ai besoin d'être en cohérence. Je ne peux pas dire en 2012 l'inverse de ce que j'affirmais en 2007." Le temps de son soutien au président de la République étant passé, Rama Yade affirme
"réfléchir" à un soutien au candidat du MoDem, François Bayrou, avec lequel elle déclare partager
"l'indépendance".
Elue municipale d'opposition à Colombes, Rama Yade tente depuis deux mois de convaincre qu'elle réside effectivement sur le territoire où elle convoite un mandat national. Radiée, en décembre 2011, des listes électorales de la ville parce qu'elle n'y était pas réellement domiciliée, l'élue municipale d'opposition avait illico demandé son inscription dans un nouveau bureau de vote de la commune.
"Il s'agit d'un simple déménagement", affirmait alors Rama Yade, dénonçant par ailleurs
"un tripatouillage administratif".
CANDIDATE SANS BUREAU DE VOTEToutefois l'avis de Rama Yade n'a pas été partagé par la commission de révision des listes électorales de Colombes qui, le 5 janvier, ne l'a pas réinscrite. La vice-présidente du Parti radical a alors fait appel de cette décision mais la juge Bénédicte Rivet a également refusé de réinscrire sur les listes de Colombes la conseillère municipale d'opposition. Selon la magistrate qui, le 17 janvier, a visité le logement dont l'élue locale est titulaire du bail depuis le 7 décembre,
"les locaux étaient vides de tout meuble, document ou éléments personnels". "L'affectation de ce logement à l'usage de domicile n'est pas encore réalisée." "Qualifier ces locaux de domicile est donc prématuré", avait elle conclu pour justifier le rejet de la réinscription.
Ce jugement n'empêche en rien Rama Yade, proche de Jean-Louis Borloo, de poursuivre sa campagne électorale et de briguer le mandat tenu par l'UMP Manuel Aeschlimann. Reste que ce revers judiciaire pourrait en annoncer d'autres. Une enquête préliminaire a été ouverte le 22 décembre 2011 par le parquet de Nanterre, saisi par Philippe Sarre, maire socialiste de Colombes, pour déterminer si son opposante vit effectivement dans la ville. La conseillère régionale devra également se défendre suite à la plainte pour
"faux" et
"tentative d'escroquerie au jugement" de trois électeurs de Colombes –
"des militants socialistes", assure Rama Yade. Selon Pierre Degoul, avocat des plaignants, l'ancienne membre du gouvernement a produit une
"copie falsifiée" d'un contrat de location pour justifier de sa domiciliation.
L'élue de Colombes dispose encore de neuf jours pour se pourvoir en cassation. Elle a déclaré qu'elle le ferait
"dans les meilleurs délais."