Jamel Administrateur
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| Sujet: Procès Khalifa : suite... et pas fin Mar 24 Jan - 13:33 | |
| Actualité Mardi, 24 Janvier 2012 10:00
78 accusés seront rejugés par le Tribunal criminel près la Cour de Blida :
Procès Khalifa : suite... et pas fin
Par : Azzeddine Bensouiah
L’affaire Khalifa sera rejugée par le tribunal de Blida. Ainsi en a décidé la Cour suprême. Aucune date n’a encore été fixée pour ce nouveau procès qui promet d’autres révélations.
Après avoir défrayé la chronique, lors de l’émergence du groupe Khalifa, puis sa chute spectaculaire, le procès tenu à Blida n’avait pas levé tout le voile sur le scandale du siècle. Les principaux inculpés, qui ont d’ailleurs purgé leurs peines, pour la plupart, sont, souvent des lampistes, des faire-valoir, au regard de la gravité du scandale. Des ministres, des responsables, appelés en tant que témoins à la barre, avaient pourtant reconnu leurs torts, sans jamais être inquiétés. Ceci sans compter les autres qui percevaient des salaires ou qui bénéficiaient des fameuses cartes Gold et qui n’ont jamais été cités à la barre. La relance du procès Khalifa apportera-t-elle du nouveau ? Pour l’instant, la balle est dans le camp du tribunal de Blida. “La Cour suprême a accepté 54 pourvois en cassation introduits par le ministère public ainsi que 24 autres introduits par les accusés eux-mêmes, ce qui fait un total de 78 pourvois en cassation acceptés”, a-t-on précisé à l’APS auprès de la Cour suprême. “L’arrêt de la Cour suprême qui casse le jugement criminel de l'affaire El Khalifa Bank de 2007, a été rendu le 19 de ce mois et sera prêt d'ici une dizaine de jours”, a précisé la Cour suprême. Le tribunal de Blida n'a pas encore fixé de date pour tenir le nouveau procès. 104 personnes avaient comparu devant le tribunal criminel de Blida dans le cadre de cette affaire en 2007. Des peines, allant jusqu'à la perpétuité, avaient été prononcées à l'encontre des principaux accusés, dont le responsable du groupe Khalifa, Abdelmoumen Rafik Khelifa, condamné par contumace. Les accusés avaient été jugés notamment pour les chefs d'inculpation d’“association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels”. Abdelmoumen Rafik Khelifa s'était réfugié au Royaume-Uni en 2003 et a été arrêté le 27 mars 2007 sur le territoire britannique dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen délivré par le tribunal de grande instance de Nanterre, près de Paris. La justice britannique avait accepté d'extrader Abdelmoumen Rafik Khelifa et de le remettre aux autorités judiciaires algériennes, lors de la séance tenue le 25 juin 2009 au tribunal de Westminster à Londres. Sa remise aux autorités algériennes a fait l'objet en 2011 de recours devant la Cour suprême (High Court), qui est la plus haute juridiction en Grande-Bretagne et ses décisions sont définitives. Durant le procès, qui s’est déroulé en mars 2007, avec la comparution de 104 personnes, Abdelmoumen Rafik Khelifa avait été condamné à la réclusion à perpétuité par le tribunal de Blida dans le cadre du procès dit de “la faillite frauduleuse d’El Khalifa Bank”. Les chefs retenus contre lui étaient “constitution d'une association de malfaiteurs, vol répété, fraude et escroquerie, abus de confiance, falsification de documents officiels et bancaires, corruption, abus de pouvoir et faillite frauduleuse”. L’ancien gouverneur de la Banque d'Algérie en fuite Abdelwahab Keramane et cinq autres inculpés, tous condamnés à 20 ans de prison ferme. Son frère, Abdennour Keramane, était l'ancien ministre de l'Industrie. Sa fille Yasmine, ancienne représentante de Khalifa Airways à Milan (Italie) avait été condamnée à 10 ans de prison. Le tribunal criminel de Blida avait également ordonné la saisie des biens de tous ces condamnés. Des peines de 1 ans à 15 ans, assorties d'amendes allant de 100 000 dinars à un million de dinars avaient été rendues contre 44 des accusés, 55 autres personnes ont bénéficié d'un acquittement. La réouverture de l’affaire par la justice va-t-elle impliquer la révision de tout le procès ? Quand bien même certains accusés seraient réhabilités, après avoir purgé leurs peines, et probablement bénéficieraient de réparations, cela ne changera en rien le fait que des carrières aient été brisées et des réputations ternies à jamais. Alors que le pays s’apprête à organiser des élections législatives cruciales pour son avenir, des partis ne manqueront pas de saisir cette opportunité pour réclamer que les vrais commanditaires du scandale Khalifa soient traduits devant la justice. Il reste que le principal concerné, Abdelmoumen Rafik Khelifa, brille par son absence et tant qu’il reste en Angleterre, on aura toujours droit à un procès tronqué. | |
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