Une princesse saoudienne arrêtée aux Etats-Unis pour trafic d’êtres humains
Par La Rédaction | 11/07/2013 | 11:25
Une princesse saoudienne a été inculpée hier de trafic d’êtres humains pour avoir séquestré une employée de maison et l’avoir obligée à travailler dans une copropriété, ont estimé les procureurs d’un district américain en Californie, selon l’agence de presse américaine Associated Press.Mechael Alayban risque 12 ans de prison si elle est reconnue coupable. La princesse saoudienne a été arrêtée suite à la dénonciation faite par cette ressortissante kenyane mardi à l’un des passagers d’un bus de passage devant la résidence de la princesse affirmant être victime d’un trafic d’êtres humains.
Le passager en question l’a aidée à appeler la police. La Kenyane de 30 ans a affirmé à la police avoir été recrutée dans son pays en 2012. Son passeport lui a été confisqué dès son arrivée en Arabie saoudite, a-t-elle expliqué, ajoutant avoir été forcée de travailler des heures supplémentaires et avoir été payée bien en deçà de ce qu’il lui avait été promis.
“Il ne s’agit pas d’un différend autour d’un contrat. Il s’agit de retenir quelqu’un en captivité contre son gré”, a déclaré le procureur Tony Rackauckas durant une première audience. Le juge du district a fixé la caution de la princesse saoudienne à 5 millions de dollars et lui a demandé de se soumettre à la localisation par GPS.
L’avocat de Mechael Alayban, Paul Meyer, a indiqué que sa cliente faisait face à un différend d’ordre contractuel et qu’aucune caution ne devait lui être imposée parce qu’elle est riche. Selon lui, l’accusée se rend depuis son enfance aux Etats-Unis et y possède des propriétés.
Le procureur Rackauckas a demandé au juge de ne pas fixer de caution ou alors de la porter à 20 millions de dollars, affirmant qu’aucun montant ne pourrait garantir la comparution d’une princesse saoudienne devant la cour.
Selon lui, le consulat saoudien s’est déjà déclaré prêt à débourser un million de dollars dans le cadre du paiement de la caution de la princesse.
L’employée kenyane avait signé un contrat de deux ans avec une agence de recrutement lui garantissant un salaire mensuel de 1.600 dollars pour huit heures de travail par jour. Mais depuis mars 2012, elle a été contrainte de cuisiner, nettoyer ainsi que de s’occuper d’autres tâches ménagères et n’était payée que 220 dollars.
Selon les procureurs, le passeport de la victime a été confisqué et il lui était interdit de rentrer au Kenya. En mai, elle a été emmenée aux Etats-Unis et son passeport restitué pour qu’elle puisse passer les douanes. Une fois sur le sol américain, elle a été forcée de travailler pour le compte de huit personnes dans quatre appartements différents 16 heures par jour.