Jamel Administrateur
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| Sujet: Le poète Kamel Derdour n'est plus Mer 10 Juil - 12:37 | |
| Culture
Mardi, 09 Juillet 2013 09:50 Il est décédé dimanche d’une crise cardiaque : Le poète Kamel Derdour n’est plus
Par : Mohamed-Chérif LACHICHI Figure de la scène culturelle annabie, Kamel Derdour a été inhumé hier à Annaba au cimetière de Zaghouane.
Consternation hier à Annaba à l’annonce du décès du poète et écrivain Kamel Derdour des suites d’une crise cardiaque à l’âge de 58 ans. Auteur de nombreux recueils de poèmes dont “Les Consternations”, “Double Spirale” et “Tornade”, Kamel Derdour est également l’auteur d’une biographie consacré au chanteur de Malouf, Hamdi Benani. Issu d’une famille de lettrés originaire de Constantine, Kamel Derdour était parent avec le défunt H’sen Derdour, un homme de culture et auteur d’une fresque intitulée “Annaba, 25 siècles de vie quotidienne et de luttes” (Sned 1983).
Féru de lettres depuis son passage au collège du plateau d’El Mansourah à Constantine, dirigé à l’époque par les Pères blancs, Kamel Derdour s’est toujours adonné aux vers, un peu comme Prévert. Son œuvre poétique est jalonnée de nombreux petits recueils. Débonnaire et homme de cœur, Kamel n’hésitait jamais à déclamer un poème pour ponctuer une conversation ou encore réconforter ses proches. Dans “Double Spirale”, le lecteur est projeté en pleine mythologie grecque dont Kamel Derdour maîtrise, en bon érudit, tous les archétypes. Dans “Tornade”, l’auteur se met pudiquement à nu dans une sorte de récit autobiographique à la manière des “Confessions” de Saint Augustin, l’évêque d’Hippone auquel Kamel vouait une grande admiration. Son dernier opus paru aux éditions Arabesques à Tunis est, pour les amoureux des rimes, un véritable travail d’orfèvre. Et pas seulement à l’évocation du titre. “L'ombre d'un rubis” est un pur joyau. Jugeons-en par ce court extrait : “Et ce pas si léger,/Pareil au pas d’un rubis/Respire la primevère…/ Que dire, Quoi dire ?.../Quels mots seraient censés te plaire ?/Je cherche mon vocabulaire/J’avale mes commentaires/Car le temps, insoumis,/Se soumet à ton pas/Si lent à venir,/Si prompt à partir,/Qui sans changer de cadence,/S’accélère et avance…”. Depuis quelques mois, Kamel Derdour a, néanmoins, délaissé quelque peu la poésie, au profit des nouvelles, d’un roman et surtout d’un essai qui restera désormais en friche et intitulé “Les forges à Vulcain”. Un livre qui devait constituer son premier ouvrage consacré aux volcans les plus dangereux au monde. Esprit curieux, Kamel Derdour s’est, en effet, attaqué à ce sujet ardu car ce phénomène naturel représentait à ses yeux, “la menace la plus dangereuse de par ses répercussions sur l'équilibre atmosphérique et climatique de la planète”. Interrogé récemment sur son intérêt soudain pour la vulcanologie, il s’est dit convaincu que les eaux thermales de Hammam Meskhoutine dans la wilaya de Guelma renfermaient un volcan qui dormait, un volcan “mésestimé”, selon lui. Son immersion dans une vaste documentation scientifique était, du reste, de son propre aveu, “plus qu'un voyage”. Modeste, Kamel Derdour n’a jamais voulu céder aux éloges qui, selon lui, contrairement aux critiques ne peuvent qu’être néfastes aux auteurs : “Je préfère m'écarter de ce jeu du bravo non-mérité. Rien qu'à voir des navets portés aux nues, je me dis qu'il peut en être de même pour moi”, révélait-il récemment sur sa page Facebook. Il a été inhumé, hier, au cimetière de Zaghouane en présence d’une foule nombreuse venue faire ses adieux au poète. Une lectrice tunisienne qui s’est déplacée spécialement à Annaba a déclaré, à juste titre, que grâce à son verbe, Kamel Derdour survivra encore longtemps ! M C L | |
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