WEB - GOOGLE - Actualité > Politique
Comptes de campagne : Sarkozy «a fraudé sciemment», selon Sapin
Publié le 08.07.2013, 09h21 | Mise à jour : 10h00Le ministre du Travail, Michel Sapin, a estimé lundi sur iTélé que Nicolas Sarkozy «a fraudé».
Quatre jours après l'annonce par le Conseil constitutionnel le 4 juillet le rejet des comptes de la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy, et prive l'ancien candidat du remboursement forfaitaire par l'Etat de onze millions d'euros, les réactions politiques continuent à se multiplier.
Le ministre du Travail, Michel Sapin, a estimé lundi sur iTélé que Nicolas Sarkozy avait «sciemment» dépassé le plafond de ses dépenses de campagne de plus de 466 000 euros, «sous estimant» celles-ci «de deux millions d'euros», et ainsi, «il a fraudé».
Aussi, le ministre refuse-t-il l'idée que Nicolas Sarkozy puisse se poser en victime: «Il veut toujours croire qu'il est la victime de quelque chose ; il est la victime de lui-même en l'occurrence». «Un manque de sincérité, ça veut dire un mensonge et c'est le mensonge qui a été sanctionné», a martelé le ministre. «Il a été mis en garde. Il est passé au dessus. Il a fraudé. Il se croit toujours au dessus des lois. Et bien non !», a-t-il conclu.
Ségolène Royal (PS) a accusé dimanche sur BFMTV Nicolas Sarkozy d'avoir «fraudé» dans ses comptes de campagne 2012, et espéré que le Bureau politique de l'UMP lui demanderait lundi «des comptes» pour «avoir mis le parti en faillite».
Selon elle, il y a eu «trois transgressions», en premier lieu «l'utilisation des moyens financiers de l'Elysée pour faire une campagne», mais aussi «le dépassement du plafond (des dépenses) de plus d'un million d'euros, et pas 400.000 comme on le voit circuler ici ou là». Interrogée sur ce chiffre d'un million d'euros, Ségolène Royal s'en est remise aux calculs de la Commission nationale des comptes de campagne.
Elle a enfin estimé que les «juges ont reproché en première instance l'absence de sincérité. Ça veut dire que des communications sur un certain nombre de dépenses n'ont pas été faites».
Ségolène Royal a qualifié enfin d'«extravagants» les propos selon lesquels la décision du Conseil constitutionnel mettrait en danger la démocratie. «Ce n'est pas le Conseil constitutionnel qui (met) en péril la démocratie. C'est la critique du Conseil constitutionnel par un ancien chef de l'Etat et par un parti de gouvernement (l'UMP) qui tient en péril la démocratie", a-t-elle dit.
Le Conseil constitutionnel a confirmé le 4 juillet le rejet des comptes de la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy, qui excédaient de 2,1% le plafond autorisé. Cela prive l'ancien candidat du remboursement forfaitaire par l'Etat de plus de dix millions d'euros de frais de campagne.