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Estrosi promet de «mater» les gens du voyage
Mis à jour le 07/07/2013 à 18:15 - Publié le 07/07/2013 à 16:14 Christian Estrosi.
Le maire UMP de Nice a appelé dimanche les maires de France «à la révolte». Le PS estime que l'élu cherche «à faire plus dur que le FN» en vue des prochaines municipales.
Le maire de Nice s'est livré dimanche, au cours du «Grand Rendez-Vous Europe1/i-Télé/Le Parisien», à un pilonnage des gens du voyage, estimant qu'il s'agissait de «délinquants» et appelant les maires de France à se lever contre eux. «J'appelle les maires de France à la révolte et à utiliser le mode d'emploi qui est le mien.» Christian Estrosi fait ici référence notamment à un groupe d'une centaine de caravanes qu'il a réussi à faire quitter la semaine dernière d'un terrain de rugby qu'il occupait sans autorisation.
Il a également cité l'exemple d'autres gens du voyage installés illégalement sur un terrain de football à Nice et qui auraient déclaré qu'ils y resteraient trois semaines. Christian Estrosi a affirmé leur avoir dit: «J'en ai maté d'autres, je vous materai.» «La première chose que je fais, c'est vous mettre des caméras partout pour surveiller vos faits et gestes dans les quelques heures qui viennent», leur aurait-il dit. «On va noter ceux qui rentrent, ceux qui sortent, à quelle minute, à quel moment et ce que vous allez faire partout, partout dans la ville, dans la métropole, etc. Je vais relever les plaques d'immatriculations les unes après les autres.»
«Il va prendre une batte de baseball et régler le compte des gens?»«Je fais un référé devant le tribunal à titre conservatoire pour pouvoir saisir les véhicules, vous savez ces belles et grosses voitures avec lesquelles ils tirent leurs belles et grosses caravanes pour lesquelles il faudrait parfois aux Français toute une vie pour pouvoir se payer les mêmes», a-t-il encore dit. Le maire de Nice compte envoyer son «mode d'emploi à tous les maires de France pour qu'ils sachent pendant tout l'été quels moyens utiliser face à un pouvoir socialiste qui ne les accompagne pas.» Chaque été, la question de l'accueil des gens du voyage se pose dans les Alpes-Maritimes, où nombre d'entre eux convergent pour assister à un grand rassemblement protestant.
Ces propos ont suscité l'indignation du porte-parole du PS, Eduardo Rihan Cypel, qui a estimé que Christian Estrosi cherchait à «faire plus dur que le FN» en vue des élections municipales de 2014. «Ce sont des propos invraisemblables: Estrosi appelle carrément à des pogroms. On a l'impression d'avoir un milicien et non pas un élu de la République qui s'exprime», a estimé le député de Seine-et-Marne sur Europe 1. «On se croirait dans les années 1930 avec des appels à des milices.» «Mais qu'est-ce qu'il va faire? Il va prendre une batte de baseball et régler le compte des gens? Un élu de la République doit régler les problèmes sans tomber dans le populisme et les amalgames», a indiqué Eduardo Rihan Cypel.
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Islam et démocratie incompatibles Lors de cette même interview, Christian Estrosi a également estimé qu'islam et démocratie n'étaient «absolument pas» compatibles. L'ancien ministre faisait ici référence à la déclaration officielle de François Hollande lors de son voyage en Tunisie vendredi, où il a déclaré que «l'islam et la démocratie étaient compatibles». Comme on lui demandait au «Grand Rendez-vous» (Europe 1/i-Télé/Le Parisien) s'il partageait le sentiment du chef de l'État sur ce point, il a répondu: «Absolument pas! On ne peut pas se revendiquer de partout de la laïcité et en même temps dire que l'islam et la démocratie sont parfaitement compatibles.»
Expliquant qu'en France «tout le monde se met à hurler» - ce qui est «totalement légitime» - dès que «quelqu'un affiche un signe ostentatoire d'une appartenance à une religion» dans une crèche, une école ou un lieu public, le député des Alpes-Maritimes a estimé en substance qu'on ne pouvait réagir autrement face à de telles attitudes à l'étranger. «Moi quand je vois, au nom de l'islam, ce qui est en train de se passer en Égypte, (et) dans un certain nombre de pays du Moyen-Orient ou du Maghreb, je suis particulièrement inquiet. Et donc pour moi c'est parfaitement incompatible», a-t-il répété. «Je veux qu'on défende l'idée de liberté, de démocratie, à partir du principe de la laïcité qui fait le modèle de notre pays».