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Cybersurveillance : Pékin tacle Washington, "plus grand voyou de notre temps"
Le 23.06.2013 à 06h45 • Mis à jour le 23.06.2013 à 08h40
Les Etats-Unis "doivent des explications à la Chine et aux autres Etats qu'ils sont accusés d'avoir espionné", selon l'agence de presse Chine nouvelle.
Pékin a réagi dimanche 23 juin avec virulence aux allégations de l'ex-consultant informatique de l'agence de renseignement américaine, Edward Snowden, inculpé par la justice des Etats-Unis et qui multiplie les révélations sur le cyber-espionnage des Etats-Unis en Chine.
Les dernières accusations sur un espionnage des réseaux mobiles chinois
"montrent que les Etats-Unis, qui ont longtemps essayé de se présenter comme une victime innocente des cyber-attaques, se sont révélés être le plus grand voyou de notre temps" dans ce domaine, selon l'agence Chine nouvelle. Les Etats-Unis
"doivent des explications à la Chine et aux autres pays qu'ils sont accusés d'avoir espionné. Ils doivent faire connaître au monde l'étendue et les objectifs de leurs programmes de piratage clandestins", souligne Chine nouvelle.
Edward Snowden fait l'objet depuis quelques jours d'une demande d'arrestation de Washington transmise aux autorités de Hong Kong où il s'est réfugié le 20 mai. Les Etats-Unis, qui l'accusent de
"trahison", veulent le poursuivre pour espionnage, vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux, des infractions passibles de 30 ans de prison.
Le journal
South China Morning Post, en contact avec lui, a affirmé samedi qu'il était dans un endroit
"sûr" et n'avait pas été placé en détention. On ignore où se cache M. Snowden depuis qu'il a quitté son hôtel le 10 juin.
Le conseiller à la sécurité nationale de Barack Obama, Tom Donilon, a affirmé à la radio CBS que Hong Kong était
"historiquement un bon partenaire des Etats-Unis en matière de sécurité".
"Nous nous attendons à ce que (les autorités de Hong Kong) respectent le traité" d'extradition entre les deux pays, a-t-il dit.
UNE PROCÉDURE D'EXTRADITION QUI POURRAIT PRENDRE DES ANNÉESMalgré l'existence de ce traité, l'inculpation par la justice américaine n'est que la première étape d'une complexe procédure qui pourrait prendre des années et éprouver les relations entre les Etats-Unis et la Chine, Pékin disposant d'un droit de veto sur les extraditions depuis Hong Kong. M. Snowden pourrait en outre demander l'asile au nom de persécutions politiques, ce qui ferait jouer une clause d'exception au traité.
Une parlementaire pro-Pékin de Hong Kong, Regina Ip, a fait valoir que le traité d'extradition entre les deux territoires excluait
"noir sur blanc" les réfugiés politiques.
"Nous avons des lois et les Etats-Unis devraient le savoir", a-t-elle dit à la radio.
Conformément à ses promesses, le flot des révélations de M. Snowden n'a pas tari depuis le 5 juin, date des premiers articles fracassants du
Guardian et du
Washington Post sur la collecte par l'Agence nationale de sécurité (NSA) de données téléphoniques aux Etats-Unis et des communications d'étrangers sur internet.
Selon M. Snowden, outre les résaux mobiles chinois, la NSA a aussi piraté les serveurs de l'entreprise Pacnet qui gère l'un des réseaux de fibre optique les plus étendus de la région, de même que la prestigieuse université Tsinghua à Pékin, qui abrite les six principaux réseaux sur lesquels on peut accéder aux données internet de millions de Chinois. Selon lui, le piratage de cet établissement était encore en cours en janvier dernier.