Islam de France : désaccord entre pro-algériens et pro-marocains
Par Agence | 20/06/2013 | 17:49
Un désaccord persistant entre pro-Algériens et pro-Marocains pourrait entraîner le report de la désignation du président du Conseil français du culte musulman (CFCM), prévue dimanche.La Grande Mosquée de Paris (GMP), liée à Alger menace de “se retirer” du conseil si son candidat, Chems Eddine Hafiz, n’est pas nommé président, a expliqué jeudi à l’AFP le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur.
Or, sa candidature est contestée par le Rassemblement des musulmans de France (RMF), proche du Maroc, parce que Me Hafiz est l’avocat du Front Polisario, qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental, annexé par Rabat en 1975.
Le CFCM a été créé en 2003 par l’ex-président Nicolas Sarkozy quand il était ministre de l’Intérieur pour doter les 5 à 6 millions ( chiffre donné par l’ex ministre de l’int”rieur Claude Guéant) de musulmans vivant en France d’une instance représentative.
Mais il est miné par des tensions entre “l’islam consulaire” marocain ou algérien, et “l’islam transnational” de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans) et du mouvement piétiste du Tabligh, selon les politologues Leyla Arslan et Mohamed-Ali Adraoui, qui viennent de publier “L’Islam en France pour les Nuls”.
A cela s’ajoutent les tensions entre les intérêts diplomatiques des Etats d’origine, algérien, marocain mais aussi turc. Des élections ont eu lieu le 8 juin pour désigner les nouveaux membres du conseil d’administration du CFCM.
Les pro-Maroc ont dominé avec 25 sièges, contre 8 aux pro-Algérie et 7 aux Turcs. Le scrutin a souffert du boycott à la dernière minute de l’UOIF, elle-même tiraillée entre ceux qui veulent jouer le jeu du CFCM et ceux qui préfèrent rester autonomes.