Des encadreurs français pour former des enseignants en langue française et en mathématiques
Par Lila Ghali | 19/06/2013 | 20:44
Le ministre français de l’Education Vincent Peillon se trouve à Alger pour une visite de deux jours. Une visite qui aura surtout permis la conclusion d’un programme de coopération dans le domaine de l’éducation, qui aujourd’hui, a besoin d’une véritable mise à niveau. Ce programme s’inscrit dans le cadre du document cadre de partenariat algéro-français qui définit les principaux axes de la relation bilatérale 2013-2017 dans le domaine de l’éducation.Il s’agira plus concrètement de poursuivre le processus visant le renforcement des capacités des enseignants algériens dans les cycles primaires et moyens pour l’enseignement de la langue française et les mathématiques. Dans le cycle secondaire, la coopération portera sur le renforcement des compétences professionnelles des professeurs d’enseignement dans le domaine de la didactique des sciences humaines, sciences expérimentales et sciences exactes.
Cette coopération ne peut qu’être saluée, tant l’enseignement de la langue françaises ce « butin de guerre », selon la formule de Kateb Yacine, a subi un recul, au point où dans certaine régions du pays, comme le sud, le français n’est plus seulement « une langue étrangère, mais une langue étrange ! ». Même constat pour les mathématiques et la physique, mal enseignés à cause d’une arabisation précipitée et surtout idéologique. Conséquence de ce désastre, les parents nantis préfèrent envoyer leurs enfants dans les écoles privées, qui sont très nombreuses au centre du pays, où sont enseignés des programmes français, notamment les matières scientifiques.
Ce qui donne à ces enfants de nantis un avantage sur ceux qui sont les produits de l’Ecole publique, notamment une fois arrivés à l’université où ils ont la possibilité de suivre normalement les cours en français. C’est le cas dans les facultés de médecine, d’architecture, des sciences exactes , des sciences commerciales.
Par ailleurs, les deux ministres ont convenu de l’évaluation systématique des acquis des élèves et des établissements scolaires algériens, en s’appuyant sur l’expertise de différents acteurs et la généralisation de la “guidance” scolaire, qui s’inscrit dans le cadre d’une politique d’orientation fondée notamment sur l’accompagnement de la construction des projets personnels des élèves. La coopération inter-académies a été aussi un des points de cet accord qui a pour finalité de moderniser la gestion administrative et pédagogique fondée sur la démarche de projets, le management participatif et l’utilisation des TIC.
Dans le domaine des relations culturelles et éducatives, le document souligne le renforcement de la coopération bilatérale dans l’esprit de la Déclaration d’Alger signée le 20 décembre 2012 entre les deux pays. Pour cela, un statut conventionnel sera défini pour l’Ecole algérienne de Paris et les deux écoles françaises d’Annaba et d’Oran.
Il a été aussi prévu de faire participer la direction générale de l’enseignement scolaire du ministère français de l’Education au renforcement des capacités nationales algériennes dans le domaine de la méthodologie, de la construction, de l’implantation et de l’évaluation des programmes d’enseignement. Parmi les axes thématiques relevés dans le programme d’actions, figure la participation de l’Algérie à l’implantation de la langue arabe dans les établissements d’enseignement en France.