Medef : Pierre Gattaz remplacera Laurence Parisot à la présidence

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Medef : Pierre Gattaz remplacera Laurence Parisot à la présidence

Mis à jour le 13/06/2013 à 14:39 - Publié le 13/06/2013 à 12:30
 

Pierre Gattaz bénéficiait du soutien des trois plus importantes fédérations du Medef, de bon nombre de Medef territoriaux ainsi que de la plupart des grands patrons du CAC 40.
 
Geoffroy Roux de Bézieux et Patrick Bernasconi se sont ralliés à Pierre Gattaz. Le PDG du groupe Radiall prendra donc la tête de l'organisation patronale le 3 juillet.
 
La campagne pour la présidence du Medef est close. Geoffroy Roux de Bézieux et Patrick Bernasconi se sont finalement ralliés à la candidature de Pierre Gattaz, le patron du groupe Radiall, qui succédera donc le 3 juillet, à 53 ans, à Laurence Parisot, la présidente sortante arrivée au terme de ses deux mandats. «L'urgence de la situation et la nécessité d'une union du patronat nous ont convaincus de nous rassembler afin de relever ensemble les défis qui se posent aujourd'hui à notre pays et à ses entreprises», ont expliqué dans un communiqué ce jeudi matin les trois hommes qui tiendront à 15 heures une conférence de presse.
 
Un triumvirat sera constitué à la tête du Medef. Avec, au sommet, Pierre Gattaz, qui se retrouve aujourd'hui seul candidat à la présidence. Le fils de l'ancien président du CNPF (1981-1986) avait le soutien des trois plus importantes fédérations du Medef (métallurgie, banques et assurances), de bon nombre de Medef territoriaux ainsi que de la plupart des grands patrons du CAC 40. Il faisait donc office de grand favori pour l'élection.
 
Une fois patron des patrons, il sera secondé par deux vice-présidents délégués: Geoffroy Roux de Bézieux en charge de l'économie, de la fiscalité, de l'innovation et du numérique (il sera aussi trésorier), et Patrick Bernasconi, en charge des mandats, ainsi que des branches et des territoires. «L'équipe que nous constituerons tous les trois s'appuiera sur un conseil exécutif représentatif, notre instance de gouvernance, et sur la mobilisation des branches et des territoires, qui sont les composantes essentielles de notre mouvement», expliquent les trois hommes. L'idée de Pierre Gattaz de constituer un comité stratégique, au-dessus du conseil exécutif et réunissant essentiellement des grands patrons, qui avait été très critiquée par le duo Roux de Bézieux-Gattaz, semble à ce stade avoir été écartée.
 
Geoffroy Roux de Bézieux fait un pari sur l'avenir
 
Ce ralliement est une surprise, car tout concourrait jusqu'à aujourd'hui à ce que Patrick Bernasconi se retire plutôt en faveur de Geoffroy Roux de Bézieux, qui était arrivé en tête du vote indicatif du conseil exécutif le 3 juin, en devançant d'une voix Pierre Gattaz. Mieux, l'annonce de ce désistement devait même intervenir mardi matin via une interview croisée dans la presse. Tout était calé jusqu'à ce que de grands patrons du secteur du bâtiment apprennent l'opération et somment Patrick Bernasconi d'arrêter. Depuis, les tractations sont allées bon train entre les trois hommes. Patrick Bernasconi a vu successivement mardi Pierre Gattaz à déjeuner et Geoffroy Roux de Bézieux à dîner. Et le deal final a été conclu mercredi soir.
 
«En constituant cette équipe, nous faisons le choix de la confiance et de la complémentarité, plaident les trois hommes. À travers nos expériences et nos parcours, nous pouvons unir les compétences qui seront nécessaires au Medef de demain. Ensemble, nous représentons des entreprises de tailles et de natures diverses, issues de tous les grands secteurs économiques. C'est la garantie d'un Medef pleinement représentatif du monde patronal dans toute sa diversité». Le trio portera les enjeux de la compétitivité, notamment en matière de baisse des charges, auprès des pouvoirs publics et en s'appuyant sur une méthode: celle du dialogue social «qui permettra d'obtenir rapidement des résultats concrets, car les réponses à nos difficultés ne viendront pas toutes de l'État».
 
En se ralliant à Pierre Gattaz, Geoffroy Roux de Bézieux fait un pari sur l'avenir. Le futur président ayant indiqué qu'il ne ferait qu'un mandat (de cinq ans), le patron d'Omea Telecom (Virgin Mobile…), 51 ans depuis le 31 mai, escompte donc bien lui succéder en 2018 et obtenir la crédibilité pour y prétendre, en qualité de vice-président délégué, jusque-là. L'avenir dira s'il aura eu raison. En 2010, l'homme avait hésité à se présenter contre Laurence Parisot et avait finalement décidé d'attendre, estimant qu'il aurait alors «un boulevard pour 2013» afin de devenir patron des patrons. Le boulevard s'est transformé en ruelle… Il lui faudra patienter encore quelques années.