Jamel Administrateur
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| Sujet: L'Etat grec a fermé brutalement l'intégralité de son audiovisuel public Mer 12 Juin - 8:42 | |
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Mis à jour le 12/06/2013 à 09:36 - Publié le 11/06/2013 à 19:55 Le siège du groupe audiovisuel public grec, à Athènes. 2950 employés se réveillent sans emploi ce mercredi. Depuis mardi minuit, les chaînes et radios publiques grecques ont cessé d'émettre après la décision du gouvernement de leur fermeture avant privatisation.
C'est un cas d'école en Europe. Depuis hier soir minuit, la Grèce est le seul pays européen sans chaînes publiques. Pour juguler sa dette, le gouvernement grec a décidé de fermer définitivement l'intégralité de son groupe audiovisuel qui regroupe les télés NET et ERT et les radios publiques du pays. Concrètement, le groupe comprend 19 chaînes régionales, quatre chaînes nationales dont une émettant à l'internationale, six radios, un magazine de programmes télévisés, des sites Internet et l'intégralité des archives nationales audiovisuelles. Au total, quelque 2950 employés se réveillent sans emploi ce mercredi. Les programmes ont cessé d'émettre, les partis d'opposition fustigent la décision du gouvernement et les syndicats s'insurgent. Pour Nikos Vrilakis, employé de la télévision publique et président du syndicat des employés du groupe, il s'agit d'un coup d'État. «Nous comptons bien occuper les lieux jusqu'à ce que le gouvernement retire cette décision, ainsi que faire des grèves répétées dans tous les médias. Les chaînes nationales ne sont pas que des images, ce sont des personnes, une télévision saine avec des programmes éducatifs, les messes le dimanche, les concerts classiques, loin des programmes commerciaux ou des séries turques, c'est un patrimoine national. C'est aussi un patrimoine immobilier très alléchant que le gouvernement compte transférer au fonds de privatisation pour mieux les vendre. Nous ne pouvons laisser faire ce massacre», lance t-il les larmes aux yeux. Renaître de ses cendresPour tempérer la colère des employés, le gouvernement a prévu des dédommagements pour chacun, ce qui coûtera à l'État quelque 200 millions d'euros. Les autorités prévoient aussi d'ouvrir, à partir du mois de septembre, un nouvel organisme d'audiovisuel public qui emploiera 1000 personnes au total mais les détails de ce plan de redressement n'ont pas été dévoilés. Certains experts estiment que le gouvernement s'est inspiré du cas d'Olympic Airways, la compagnie aérienne nationale qui a déposé le bilan du jour au lendemain, en 2008, pour rouvrir près de six mois plus tard, une fois rachetée par un privé. «Mais contrairement à Olympic Airlines», explique Stefanos Manos, ancien ministre des Finances, «l'audiovisuel public de Grèce est un monstre avec des milliers d'employés. Certains ne se sont jamais présentés à leur poste et étaient payés! Le problème n'est pas récent, personne n'a pu s'y attaquer. Cette démarche est donc courageuse, mais elle risque de mettre en péril le soutien du gouvernement grec.» L'audiovisuel public représente quelque 300 millions de recettes par an, grâce à la redevance, soit le double des recettes de l'intégralité des chaînes de télévisions privées réunies. En revanche, l'audience des télés publiques est faible, 5% pour NET et 2,5% pour ERT, sauf pour les messes le dimanche et les matchs de foot. Stelios Papathanassopoulos, professeur de médias à l'université d'Athènes, est sous le choc. «Le problème est que le gouvernement a échoué sur toutes les réformes exigées par la troïka. Les privatisations tombent à l'eau les unes après les autres, les licenciements de fonctionnaires n'ont pas commencé, les réformes sont au point mort. Le premier ministre a sans doute voulu montrer qu'il pouvait agir. Mais cela risque de se retourner contre lui», estime-t-il. La grande majorité des artistes, des sportifs et des intellectuels ont décidé de se mobiliser pour tenter de faire revivre l'âme de la télévision publique grecque. | |
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