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Algérie : un chef historique appelle l'armée à résoudre la crise politique
Publié le 11.06.2013, 15h25 | Mise à jour : 16h26
ARCHIVES. L'incertitude sur l'état de santé d'Abdelaziz Bouteflika complique la vie politique de l'Algérie.
Un dirigeant historique de la révolution algérienne a appelé l'armée à «agir vite» face au vide laissé à la tête du pouvoir par l'absence du président Abdelaziz Bouteflika, dans une lettre citée mardi par le quotidien Le Soir d'Algérie.
Mohamed Mechati, un membre du groupe des 22 qui ont déclenché le 1er novembre 1954 la révolution algérienne, en appelle au «courage» des militaires: «Vous qui avez choisi et imposé cet homme et qui l'avez déclaré élu puis réélu, faussement et sans scrupule», leur affirme-t-il dans les extraits de cette missive publiés par le journal.
Arrivé au pouvoir en 1999, le président Bouteflika a été réélu une première fois en 2004, puis en 2009 après une modification de la Constitution qui limitait jusque-là à deux le nombre de mandats présidentiels. «Votre courage et votre patriotisme, dont nous ne doutons pas, doit vous faire agir vite; il y va de la survie de notre pays. Les Algériens vous en seront reconnaissants», ajoute Mohamed Mechati dans une référence, selon Le Soir, à une destitution du chef de l'Etat, hospitalisé en France depuis le 27 avril.
Il dénonce aussi la mainmise de Bouteflika sur les institutionsMechati accuse le président Bouteflika d'avoir «usé et abusé de son pouvoir exorbitant pour mettre à son service exclusif les institutions de l'Etat ainsi vouées à fonctionner à sens unique, dans son seul intérêt et celui des siens». Celui qui fût l'un des artisans de l'indépendance de l'Algérie, estime que, du fait de la maladie du président, «l'Etat tout entier est affecté».
«Ce sont, là, les conséquences d'une pratique despotique, autoritaire et dictatoriale de son pouvoir», souligne encore M. Mechati, resté à l'écart des affaires du pays après l'indépendance.
Les appels se multiplient dans les journaux pour l'application de l'article 88 de la Constitution qui prévoit l'empêchement du président en cas de maladie grave et durable. Les assurances du gouvernement sur une amélioration de l'état du président, hospitalisé depuis 45 jours, n'ont pas convaincu en Algérie.
Lundi, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a affirmé que M. Bouteflika continuait à diriger le pays. Admis à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris le 27 avril, après un «AVC mineur» selon les autorités algériennes, M. Bouteflika, 76 ans, a ensuite été transféré le 21 mai aux Invalides «afin d'y poursuivre sa convalescence» selon le ministère français de la Défense.