WEB - GOOGLE - Actualité > SantéDe plus en plus de médecins étrangers en France
Publié le 04/06/2013 En 2008, le maire de Seboncourt (Aisne) avait fait appel à un généraliste roumain, le Dr Lucian Popoviciu, pour remplacer le médecin du village parti à la retraite.
INFOGRAPHIE - Les praticiens ayant obtenu leur diplôme à l'étranger pallient le manque de professionnels dans certaines spécialités ou régions françaises.
L'exercice de médecins possédant un diplôme étranger n'est pas nouveau, mais il a pris ces dernières années une ampleur sans précédent, alors même que les effectifs globaux de la profession, eux, se stabilisent, révèle mardi le Conseil national de l'ordre des médecins (Cnom).
Selon les derniers chiffres présentés mardi par le Cnom, les médecins à diplômes étrangers étaient au nombre de 17.835 en activité régulière, soit 9% du nombre total de praticiens en France. Leurs effectifs ont augmenté de 43% sur la période 2008-2013, et la tendance devrait se poursuivre. D'ici à 2018, le Cnom prévoit une augmentation d'environ 34%. Cette hausse est visible dans toutes les régions, notamment en Auvergne, où le nombre de titulaires d'un diplôme étranger a presque doublé depuis 2008.
Contrairement à leurs homologues à diplôme français, ces médecins sont majoritairement salariés (63,5% contre 43,1%). Nombre d'hôpitaux font appel à eux pour pallier le manque de professionnels dans certaines spécialités, comme la radiologie ou l'anesthésie.
Maghreb et RoumanieEn 2012, près d'un quart des nouveaux inscrits au tableau de l'Ordre avaient un diplôme obtenu hors de France (11,4% européen, 12,7% extra-européen). Mais cela ne signifie pas nécessairement qu'ils soient de nationalité étrangère: pour contourner le numerus clausus (quota d'étudiants admis à l'issue de la première année de médecine), nombre d'étudiants français obtiennent leurs diplômes en Belgique, en Roumanie ou en Bulgarie.
Plus largement, les pays les plus représentés sont l'Algérie (22,2%), la Roumanie (17,7%) et la Belgique (8,9%). La Syrie, le Maroc, la Tunisie, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne complètent la liste.
Toutefois, ces données ne tiennent pas compte d'«un nombre très important» de médecins étrangers exerçant dans les hôpitaux avec un statut d'attachés sans être inscrits au tableau de l'Ordre, a souligné le Dr Patrick Romestaing, en charge de la démographie au Cnom. Selon lui, le Cnom n'est pas en mesure de les «identifier clairement». «Cela nous interpelle fortement car ces praticiens sont recrutés en toute illégalité pour remplir des postes vacants de médecins, souvent sous la pression d'élus locaux» qui veulent maintenir l'activité de leurs hôpitaux, a affirmé le Dr Legmann. Le problème est que leurs diplômes ne sont pas contrôlés et que leurs salaires sont inférieurs à ceux des médecins français.
Seuls les diplômes de l'UE sont reconnus en France. Depuis février 2012, la loi permet toutefois aux médecins diplômés hors UE qui justifient d'une certaine durée d'activité de continuer à exercer dans les hôpitaux jusqu'à fin 2016 et leur ouvre la possibilité de passer un examen pour obtenir le même statut que leurs homologues français.