WEB - GOOGLE - Actualité > International
Alger réitère: «L'Algérie et le président Bouteflika se portent bien»
Publié le 28.05.2013, 18h52 | Mise à jour : 20h27
Les assurances du gouvernement sur une amélioration de l'état de santé du président Abdelaziz Bouteflika, hospitalisé en France, n'ont pas convaincu en Algérie. Des analystes estiment difficile de garder longtemps le secret sur la santé des dirigeants à l'ère des réseaux sociaux.
Alger n'aime pas que des informations sur l'état de santé du président Abdelaziz Bouteflika viennent de l'étranger. Vérouillant toute communication à ce sujet au point d'irriter une partie de la presse locale, le pouvoir algérien maintient le black out total sur la santé de Bouteflika hospitalisé en France depuis un mois.
«Il se porte bien» et «sera bientôt de retour», ont tour à tour tenté de rassuré ministres ou chef du gouvernement après des informations parues à Alger comme à Paris sur la gravité de l'état de santé de Bouteflika. Et même Enrico Macias, originaire de Constantine, en a pris pour son grade après avoir raconté qu'il s'était rendu à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris lui rendre visite et qu'il était «très malade et ne pouvait pas parler»,
Le Premier ministre algérien, Abdelamalek Sellal, avait d'ailleurs réagi durement en début de semaine dernière, après quinze jours de silence absolu, contre ce qu'il qualifiait d'informations «alarmistes» et «sans fondements». Après des fuites sur son état dans la presse, le président algérien a d'ailleurs été transféré mardi dernier en toute discrétion du Val-de-Grâce vers un autre lieu. Alger parlait de «convalescence».
Ce mardi, c'est au tour du président du Conseil de la nation de poursuivre sur cette ligne, avec les mêmes mots. Abdelkader Bensalah, par ailleurs secrétaire général par intérim du Rassemblement national démocratique (RND) qui partage le pouvoir avec le FLN (parti du président algérien), a affirmé, lors d'un meeting à Sétif, à l'est du pays, que «le président de la République et l’Algérie se portent bien».
Abdelkader Bensalah a fustigé, comme l'a fait le Premier ministre algérien, «les voix s’élevant de l’étranger pour semer le désespoir». Et d'assurer que «l’Algérie se portera bien tant qu’il y aura des hommes plaçant l’intérêt du pays au-dessus de tout et œuvrant à sa prospérité». D'après lui, malgré l'absence du président Bouteflika, «l'Etat et ses institutions fonctionnent d’une manière normale» et le «gouvernement accomplit toutes les tâches qui lui sont dévolues».
Peu convaincus, les Algériens veulent voir ou entendre BouteflikaDans ce discours relayé par l'agence officielle APS, le haut responsable algérien se veut rassembleur et s'interroge sur «les réelles motivations des écrits tendancieux qui tentent de mettre en doute les avancées réalisées par le pays sur le plan de la sécurité et la stabilité». Et de mettre en avant «les performances économiques traduites par le recul de l’inflation et du chômage et la relance du développement aux quatre coins du pays».
Bref, pour Alger la santé de Bouteflika ne «suscite aucune inquiètude». Mais, les responsables algériens ne donnent aucune précision sur la nature de la maladie de Abdelaziz Bouteflika. Ce qui laisse place à des spéculations dans une Algérie affolée depuis le transfert du président algérien en urgence à l'hôpital militaire du Val-de Grâce, à Paris, pour un «AVC mineur». Voilà un mois jour pour jour.
Les Algériens, habitués aux rares images d'un homme très affaibli ces derniers temps, sont peu convaincus par les déclarations officielles. Ils veulent, eux, entendre ou voir leur président pour être rassurés.
VIDEO. La succession de Bouteflika est très ouverte selon un expert
https://www.dailymotion.com/video/x10a8md_algerie-la-succession-de-bouteflika-sera-tres-ouverte-dit-un-expert_news