WEB - GOOGLE - ACTUALITE > Santé
Premier décès d'un Français contaminé par le coronavirusNouveau coronavirus
La victime était hospitalisée au CHRU de Lille. Le second malade se trouve dans le même établissement, où son état est jugé «très sérieux».
Premier décès d'un Français contaminé par le coronavirus
Publié Le 28/05/2013
INFOGRAPHIE - L'homme contaminé lors d'un voyage à Dubaï courant avril était hospitalisé depuis plusieurs semaines dans un état grave à Lille. Un autre patient français se trouve toujours dans un état très sérieux.Le nouveau coronavirus MERS, qui provoque une grave infection respiratoire et une insuffisance rénale rapide, a fait une première victime française, a annoncé mardi la Direction générale de la santé (DGS). L'homme, un sexagénaire contaminé mi-avril lors d'un voyage aux Emirats arabes unis, était hospitalisé en réanimation au CHRU de Lille dans un état «sérieux» depuis le 8 mai.
Cet homme de 65 ans avait été hospitalisé le 23 avril à Valenciennes à la suite de troubles digestifs, après son retour de Dubaï. Il avait ensuite été transféré au centre hospitalier de Douai (Nord) le 29 avril, où des troubles respiratoires avaient été détectés. Transféré au CHRU de Lille une fois la contamination par le nouveau coronavirus confirmée, il avait été placé sous assistance respiratoire et circulatoire.
Un deuxième malade, un homme d'une cinquantaine d'années qui avait partagé la chambre du premier malade à Valenciennes entre le 27 et le 29 avril, est toujours hospitalisé au CHRU de Lille, où il a été admis le 9 mai. Son état est qualifié de «stable mais très sérieux» par la DGS. Il se trouve également sous assistance respiratoire.
44 contaminations humaines dans le mondeCe décès, le premier à survenir en France, pose à nouveau la question de la dangerosité de ce nouveau coronavirus, désormais désigné par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) comme le Syndrome respiratoire coronavirus du Moyen-Orient (MERS). «Il ne faut surtout pas affoler la population, tempère le Pr Bruno Lina, spécialiste de virologie et directeur du Centre national de référence de la grippe. Même si sa mortalité est très élevée, le MERS est extrêmement rare et ce n'est pas parce que vous revenez de la péninsule arabique avec un rhume que vous êtes forcément malade. En outre, l'homme qui est mort aujourd'hui avait une santé fragile. Au moment où il a été infecté, il était déjà immunodéprimé et souffrait de pathologies sous-jacentes.»
La ministre de la Santé Marisol Touraine s'est également montrée rassurante. «Au delà de la tristesse que provoque le décès de ce malade, il n'y a pas aujourd'hui de situation nouvelle au regard de l'épidémie dans notre pays», a-t-elle affirmé, Les pouvoirs publics restent néanmoins «en alerte», souligne-t-elle.
Depuis septembre dernier, date de son premier signalement, le Mers n'a touché «que» 44 personnes dans le monde, dont 24, selon l'OMS, sont décédées. La plupart des cas ont été enregistrés en Arabie Saoudite, le reste se répartissant entre le Qatar, la Jordanie, la Tunisie, l'Etat des Emirats arabes unis, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France.
L'OMS dispose encore de peu d'informations sur ce virus proche du SRAS, mais elle juge probable que le virus se transmette de personne à personne. La source exacte du virus n'a pas encore été identifiée. L'OMS a indiqué le mois dernier travailler avec des experts internationaux et des pays où des cas ont été enregistrés pour évaluer la situation et étudier des recommandations de vigilance.
Pour l'heure, le véritable danger, notamment en France, concerne le personnel soignant. «Tout comme lors de l'épisode de SRAS, il y a dix ans, les malades sont concentrés dans les hôpitaux où ils risquent de contaminer les intervenants médicaux qui ne prennent pas de précautions pour se protéger (gants, masques...), poursuit le Pr Lina qui note toutefois, avec satisfaction, que les comportements ont changé dans le bon sens, ces dernières années .
A noter que le Numéro vert (0800 13 00 00) mis en place par le ministère de la Santé est toujours opérationnel.