Enlevé par trois jeunes armés et emmené en Libye : Le wali d'Illizi libéré

ENLEVÉ PAR TROIS JEUNES ARMÉS ET EMMENÉ EN LIBYE

Le wali d'Illizi libéré

Mercredi 18 Janvier 2012

Par Tahar FATTANI



Les ravisseurs auraient exigé la libération de cinq membres de la famille d'Abou Zeïd, émir de la katiba Tarek Ibn Ziyad, un groupe terroriste activant au Sahel.

Les autorités libyennes ont libéré hier, en territoire libyen, le wali d'Illizi, Mohamed Laïd Khelfi, qui sera remis de façon «imminente» aux autorités algériennes, a indiqué hier l'agence officielle l'APS, citant une source proche du ministère de l'Intérieur et des Collectivités. La même source a précisé que les ravisseurs ont été arrêtés à 150 km en profondeur du territoire libyen, ajoutant que le wali sera remis aux autorités algériennes au poste frontalier de Deb Deb (sud-est de l'Algérie). Le wali a pu joindre hier, sa famille par téléphone afin de les rassurer, a-t-on ajouté de même source. Cependant, l'APS ne précise pas si les ravisseurs de nationalité algérienne, seront extradés ou pas en Algérie. La même agence n'a pas précisé si les autorités algériennes ont fait cette demande auprès des autorités libyennes. Cela étant, cet incident sécuritaire est sans précédent dans les annales de l'Algérie. Le wali d'Illizi, a été enlevé avant-hier dans l'après-midi par un groupe «de jeunes armés», dans la localité de Timeroualin, située à 80 km de la commune de Deb Deb. C'est l'information confirmée par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. M.Khelifi qui effectuait une visite qui s'inscrit dans le cadre «d'une mission régulière» d'inspection dans la commune de Deb Deb, a été intercepté, selon le communiqué du ministre de l'Intérieur, «par trois jeunes Algériens armés».

Hier, tard dans la soirée, on a appris que l'otage a été déplacé par ses ravisseurs en Libye, plus précisément et qu'il se trouvait chez la tribu des Zentaine. C'est ce qu'a déclaré hier, Ibrahim Ghoma, sénateur d'Illizi, dans une déclaration à L'Expression. Le convoi qui transportait l'otage était attendu hier soir au poste frontalier de Deb Deb, à Illizi, pour regagner le sol algérien, affirme la même source.

«Il (le wali, Ndlr), se trouve chez la tribu Zentaine en Libye. Il devrait être reconduit au poste frontalier de Deb Deb et le remettre aux autorités algériennes aujourd'hui (hier, Ndlr), avant le coucher du soleil», a-t-il dit. M.Ghoma a assuré également que les Touareg étaient mobilisés depuis l'annonce du rapt, pour situer les ravisseurs. Une opération de recherche a été signalée auprès de tous les Touareg aussi bien en Algérie, en Libye, au Niger et au Mali. Outre le wali, son chef de protocole ainsi que son chauffeur et le président de l'Assemblée populaire de wilaya ont été également enlevés avant qu'ils ne soient libérés quelques instants plus tard. L'otage a été transporté par ses ravisseurs à la frontière algéro-libyenne.

Le même communiqué révèle que «le wali, dont le véhicule a été retrouvé abandonné non loin du lieu de l'enlèvement, a joint par téléphone sa famille le soir même de son rapt.» Le communiqué ne dévoile pas le contenu de la communication que le wali a échangé avec les membres de sa famille. Toutefois, une source proche de cette famille a révélé que les ravisseurs auraient exigé la libération de cinq membres de la famille de Mohamed Ghadir, alias, Abdelhamid Abou Zeïd, émir de la katiba Tarek Ibn Ziyad, un groupe terroriste activant dans la bande sahélo-saharienne, en échange de la libération du wali d'Illizi.

Les cinq membres de la famille du chef terroriste avaient été condamnés à 10 ans de prison chacun pour constitution de groupe armé international. Quant à Abou Zeïd, il avait été condamné à la perpétuité par contumace le 2 janvier à Alger pour «constitution d'un groupe terroriste international». La visite effectuée par le wali a été décidée à la suite d'une manifestation déclenchée par un groupe de jeunes qui protestaient contre cette inculpation. Le wali s'est déplacé sur les lieux en vue de calmer les esprits, en tenant une rencontre avec des jeunes de cette localité. Il était à la tête d'une délégation composée du chef de daïra de In Aménas, du président d'APC de Deb Deb, du président de l'APW et des représentants de la société civile. Sur ce point, M.Ghoma indique que le wali avait préféré aller à la rencontre des jeunes sans escorte et sans sa garde rapprochée.

Kidnapping du wali d’Illizi :

Ould Kablia revient sur les circonstances du rapt et écarte la piste terroriste

Par Katia Mehdi

Dahou Ould Kablia a écarté, ce mercredi 18 janvier, la piste terroriste dans le kidnapping du wali d’Illizi. Dans une déclaration à la presse en marge d’une séance plénière à l’APN consacrée à l’adoption du Code de wilaya, le ministre de l'Intérieur a affirmé que « l’opération n’a rien à voir avec le terrorisme dans le Sahel.

C’est une affaire interne ». Pour lui, « c’est une opération improvisée non programmée conduite d’une manière non professionnelle par un groupe de jeunes identifiés ». Mais M. Ould Kablia n’a pas révélé l'identité de ces jeunes, qui sont toujours entre les mains des autorités libyennes. Le ministre n’a pas non plus précisé si l’Algérie a demandé leur extradition. « Leur sort est entre les mains des Libyens. Aujourd’hui, nous avons réglé le problème du wali. On verra après ». Dans un communiqué publié ce mercredi, Aqmi a revendiqué à demi-mots le rapt du wali d’Illizi.

Revenant sur les circonstances du kidnapping du wali, le ministre a rappelé que la région de Debdeb vit au rythme des protestations depuis un mois, notamment suite à la condamnation par la Cour d’Alger d’un groupe de soutien aux terroristes. Les manifestants exigent la libération des personnes condamnées. Ce n’était pas la première fois que le wali se rendait dans la région de Debdeb pour discuter avec la population, mais cette fois, il « n’a pas pris les précautions nécessaires », selon le ministre. Profitant de cette faille, les ravisseurs l’ont kidnappé et l’on conduit sur le territoire libyen. Ils ont été arrêtés par les rebelles de Zinten.

Aussitôt informé, un haut responsable libyen s’est déplacé dans la région et a pris attache avec les autorités algériennes pour préparer le transfert du wali, soit à travers la zone frontalière de Debdeb soit directement à Alger. Ould Kablia a salué le courage du wali, qui « a pris ses responsabilités pour régler le problème ». « Le wali n’a jamais pensé qu’il serait confronté à un terrain hostile », a précisé le ministre.

IL A ÉTÉ REMIS HIER PAR LES AUTORITÉS LIBYENNES :

Le wali d'Illizi retrouve sa famille

Jeudi 19 Janvier 2012

Par Tahar FATTANI


Mohamed Laïd Khelfi, wali d'Illizi

Quant aux ravisseurs, ils seraient toujours détenus par les Touareg de la tribu des Zentaine en Libye.

En moins de 48 heures, le wali d'Illizi, enlevé lundi, a été remis aux autorités algériennes. C'est le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales qui a confirmé cette information dans un communiqué transmis à la rédaction de L'Expression. Le wali, Mohamed Laïd Khelfi, a été remis par les autorités libyennes hier matin à 10h50 au niveau du poste frontalier de Deb Deb, précise le communiqué. Ce haut responsable local se trouve «en bonne santé», a indiqué le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), M.Abdelaziz Ziari, mercredi matin, lors d'une séance plénière, citant le ministre de l'Intérieur, M.Daho Ould Kablia. Enlevé lundi par un groupe de «trois jeunes Algériens armés», le wali a été emmené en Libye.

Les ravisseurs ont été arrêtés à 150 km en profondeur dans le territoire libyen. Le communiqué ne confirme, toutefois, pas l'identité des jeunes Algériens, ni leur éventuelle appartenance à des groupes armés activant dans le Sahel. Le ministère de l'Intérieur ne donne aucun élément quant au sort des ravisseurs. Selon quelques sources, les trois jeunes n'ont pas été livrés aux autorités algériennes et ils seraient toujours détenus par les Touareg de la tribu des Zentaine. Le wali est arrivé hier au poste de Deb Deb seul, alors que ses ravisseurs n'ont pas été aperçus à cet endroit. Le wali aurait été enlevé par des terroristes appartenant à la katiba Tarek Ibn Ziyad, dirigée par Mohamed Ghadir, alias Abdelhamid Abou Zeïd, assertion que le ministre ne confirme ni ne dément. Notons que cinq membres de la famille de ce chef terroriste avaient été condamnés à 10 ans de prison chacun pour constitution de groupe armé international. Les ravisseurs seraient ces mêmes personnes condamnées par la justice. Sur ce point, aucune précision officielle n'a été donnée.

Il s'agit d'une façon d'écarter un rapt de l'Aqmi (Al Qaîda au Maghreb islamique). Rappelons que le wali d'Illizi a été enlevé lundi dans l'après-midi par un groupe «de jeunes armés», dans la localité de Timeroualin, située à 80 km de la commune de Deb Deb. M.Khelifi qui effectuait une visite qui s'inscrit dans le cadre «d'une mission régulière» d'inspection dans la commune de Deb Deb, a été intercepté, selon le communiqué du ministre de l'Intérieur, «par trois jeunes Algériens armés». Il était à la tête d'une délégation composée du chef de daïra de In Aménas, du président d'APC de Deb Deb, du président de l'APW et des représentants de la société civile. Sur ce point, M.Ghoma indique que le wali avait préféré aller à la rencontre des jeunes sans escorte et sans sa garde rapprochée. Le président de l'APW ainsi que le chargé de protocole et le chauffeur du wali d'Illizi ont été relâchés, tandis que le wali a été gardé par ses ravisseurs.

Actualité

Jeudi, 19 Janvier 2012 18:32

Après la fin de son kidnapping :

Le wali d’Illizi hospitalisé à Ain Naâdja

Par : Salim KOUDIL



Une journée après la fin de son rocambolesque kidnapping, le wali d’Illizi, Mohamed-Laïd Khelfi, a subi, cet après midi, une opération chirurgicale à l’hôpital militaire de Ain Naâdja, à Alger.

Selon des sources proches du ministère de l’intérieur et des collectivités locales, c’est ce mercredi, en fin de journée qu’il avait rejoint la capitale. Une décision prise suite aux résultats de la visite médicale qu’il avait effectué après sa remise aux autorités algériennes et au courant de laquelle une fracture de l’humérus a été décelée. D’ailleurs ce jeudi matin, le chef de cabinet du ministère de l’intérieur, accompagné du wali d’Alger, ont rendu visite à Mohamed-Laïd Khelfi pour s’enquérir de son état de santé.Les mêmes sources précisent que Daho Ould Kablia, ministre de l’intérieur et des collectivités locales, a envoyé une lettre de remerciement à son homologue libyen pour les « efforts déployés « dans la libération du wali.Il en a profité pour l’inviter à effectuer, "prochainement", une visite officielle en Algérie.

S.K