WEB - GOOGLE - ACTUALITE > Faits Divers Fusillade à Istres : le tueur, un déséquilibré passionné d'armes, était sous contrôle judiciaire
Mis à jour le 26/04/2013 à 18:01 - Publié le 25/04/2013 à 19:00
Des policiers transportent des pièces à conviction sur les lieux du crime.
VIDÉO - L'homme de 19 ans qui a tué jeudi trois personnes et blessé une quatrième avait acheté sa Kalachnikov sur Internet.
La piste d'un acte commis par un déséquilibré est explorée, jeudi, après la fusillade qui a coûté la vie à trois personnes et blessé une quatrième à Istres (Bouches-du-Rhône).
Selon les premiers éléments de l'enquête, qui reste confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire à la demande du parquet d'Aix-en-Provence, l'auteur des coups de feu a fait usage d'un fusil d'assaut peu après 14 heures en pleine rue, dans un quartier pavillonnaire de la ville situé aux abords de l'étang de Berre. Les victimes, ciblées dans son entourage, semblent avoir été visées un peu au hasard. Il s'agit de deux voisins, âgés de 35 à 45 ans, qui faisaient du bricolage devant leur domicile. La troisième victime est un automobiliste d'une soixantaine d'année qui passait au moment de la fusillade et qui a été tué au volant de son véhicule. La fusillade a duré plusieurs minutes. Plusieurs impacts ont été retrouvés sur des voitures.
Interpellé sur place à un rond-point, le tireur, Karl R., Français de 19 ans originaire de la ville, n'a opposé aucune résistance. Devant les policiers, il a soutenu dans des termes nébuleux avoir agi au nom d'al-Qaida. Mais ses propos ont été jugés «incohérents» par un policier qui confie qu'il «peine à expliquer pourquoi et comment il a commis son geste fou». Lors de ses premières auditions, précise le parquet d'Aix-en-Provence, il ne s'est «revendiqué d'aucune idéologie»
Un «trafic intracommunautaire» d'armesConnu pour avoir été traité dans des services psychiatriques, il n'apparaît pas dans les fichiers de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Selon Manuel Valls, le jeune homme a par ailleurs livré le nom d'un soi-disant comparse qui, selon ses dires, allait «commettre un acte». Vite identifié et localisé dans la soirée, Nicolas M., né en 1988 à Corbeil-Essonnes, a été arrêté dans le XVIIe arrondissement de Paris par la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ). Les perquisitions n'ont permis de trouvé aucune arme. Son téléphone mobile a été confisqué afin d'être expertisé.
Depuis la Chine, où il est en visite d'État, le président de la République, François Hollande, a fait part de sa «vive émotion» et a «immédiatement» demandé à Manuel Valls de se rendre sur place. Le ministre de l'Intérieur, arrivé en fin de journée, a promis que «tout sera fait pour comprendre ce qu'il s'est passé». «L'auteur a tiré parce qu'il possédait une arme de gros calibre», a-t-il déclaré.
Les investigations de la Brigade criminelle ont permis d'établir que Karl R. a effectivement acheté sa Kalachnikov sur Internet. Une note du ministère de l'Intérieur intitulée «Physionomie du trafic d'armes et les saisies d'armes en France» portée à la connaissance du
Figaro pointait dès 2010 un «trafic intracommunautaire» permettant aux particuliers français de commander en toute impunité par Internet et remilitariser armes automatiques et fusils en vente libre en Belgique, en Espagne ou en Allemagne.
Au moment des faits, le tueur d'Istres était déjà depuis un an sous contrôle judiciaire pour une affaire de détention d'armes, dont la prolifération est érigée comme une nouvelle priorité du ministère de l'Intérieur.