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Italie : le président Napolitano réélu
Mis à jour le 20/04/2013 à 18:42 - Publié le 20/04/2013 à 13:45
Le président italien Giorgio Napolitano à Rome le 22 mars dernier.
Prié samedi matin par tous les responsables nationaux des grands partis de rester en poste, Giorgio Napolitano a largement obtenu la majorité des voix des grands électeurs. C'est une première en Italie depuis la Constitution de 1948.
Cédant aux fortes pressions des grands partis politiques, Giorgio Napolitano a accepté samedi de proroger son mandat au Quirinal: «je ne peux me dérober à mes responsabilités. Je suis disponible», a fait savoir le Président de la République dans un communiqué diffusé en début d'après-midi.
Dans la foulée de ce coup de théâtre, les 1007 grands électeurs réunis depuis le 18 avril en session extraordinaire à la Chambre des Députés pour élire un nouveau chef d'État ont immédiatement repris leurs opérations de vote. Une ample majorité s'est dégagée pour approuver un choix qui se présente comme une candidature de garantie pour les institutions. Une longue ovation s'est élevée de l‘hémicycle à l'annonce du résultat. Giorgio Naplitano a été réélu par 740 voix contre 217 à Stefano Rodotà, le juriste soutenu par le «Mouvement 5 Etoiles» de Beppe Grillo,.
Le septennat du onzième chef de l'État depuis la Libération devait s'achever le 15 mai prochain. Ce Napolitain qui fêtera le 29 juin ses 88 ans a cependant cédé aux pressions insistantes du PDL de Silvio Berlusconi, du Parti Démocrate, de «Choix Civique» de Mario Monti et de la Ligue du Nord qui s'étaient rendus séparément dans la matinée au Quirinal pour le supplier d'accepter.
A l'annonce de sa décision, Beppe Grillo a dénoncé un «coup d'État» et appelé ses militants à protester «par millions» devant le Parlement. Tous les autres partis, de la droite à l'extrême-gauche, ont dénoncé cet appel «irresponsable»
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«Le véritable vainqueur est Silvio Berlusconi»
Le leader de l'extrême-gauche Nichi Vendola
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Vendredi soir, le quatrième scrutin s'était révélé dramatique pour le parti démocrate: seulement 395 grands électeurs de ce parti avaient voté pour Romano Prodi, 101 de moins que compte cette formation. L'ancien président de la Commission Européenne et par deux fois Président du Conseil s'était retiré, non sans accuser les francs-tireurs de son parti d'être «des traîtres». La présidente du parti Rosy Bindi et le secrétaire national Pier Luigi Bersani, candidat à la Présidence du Conseil, ont aussitôt présenté leur démission devant les Parlementaires démocrates.
C'est la première fois depuis l'adoption de la Constitution italienne en 1948 qu'un chef de l'Etat accepte de reconduire son mandat. Depuis des semaines, Giorgio Napolitano avait annoncé sa décision «irrévocable» de ne pas solliciter une prorogation pour permettre à son successeur de prendre tout mesure de nature à sortir l'Italie de la grave crise politique et institutionnelle dans laquelle elle se débat depuis les élections des 24 et 25 février.
Le leader de l'extrême-gauche Nichi Vendola estime que «le véritable vainqueur est Silvio Berlusconi qui pourra imposer un gouvernement d'Union nationale refusé par la gauche»: «l'Italie retourne à l'ancienne République», a-t-il affirmé.
Giorgio Napolitano devrait charger une personnalité pour former un gouvernement politique et conduire les réformes économiques et institutionnelles présentées le 13 avril par une commission de «dix sages». Certains commentateurs s'attendent que le Parlement se transforme en assemblée constituante et modifie la loi électorale contestée de l'ensemble des forces politiques.