L'Alsace se prononce sur son avenir dimanche

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L'Alsace se prononce sur son avenir dimanche

Mis à jour le 05/04/2013 à 22:40 - Publié le 05/04/2013 à 19:26

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Philippe Richert, président UMP du conseil régional d'Alsace, défend le projet de fusion des collectivités.

Les Alsaciens doivent dire par référendum s'ils souhaitent la fusion des trois collectivités territoriales (conseil régional et conseils généraux). 25% de participation sont requis pour que le projet aboutisse.

Philippe Richert veut y croire. Après plus de 120 réunions, au cours desquelles il a croisé plusieurs milliers de personnes, le président UMP du conseil régional d'Alsace se dit «raisonnablement optimiste» sur l'issue du référendum proposé par les trois collectivités alsaciennes (la région, le Haut-Rhin et le Bas-Rhin). «Pour la première fois de son histoire, l'Alsace choisira son destin», affirme l'ancien ministre, convaincu que les électeurs se mobiliseront en faveur du oui au-delà des 25 % des inscrits, requis dans chacun des deux départements, soit 316 915 personnes. C'est toute la difficulté.

Cette campagne électorale s'est avérée plus difficile que prévue. Longtemps passé inaperçu au plan national, le référendum a été occulté ces jours-ci par l'affaire Cahuzac, avec la crainte d'un discrédit jeté sur la classe politique qui renforcerait le non ou l'abstention. Mais surtout, alors que la fusion du conseil régional et des deux conseils généraux a fait l'objet d'un large consensus dans les trois assemblées, que de sondages en sondages, la population se disait acquise à un projet soutenu par le milieu culturel et universitaire, la campagne a suscité de multiples oppositions, coalisant les extrêmes.

Après Marine Le Pen, venue recadrer sèchement les troupes du Front national, plutôt proches du oui, Jean-Luc Mélenchon s'en est pris, violemment, mercredi à Mulhouse, à la nouvelle collectivité qui donnerait «le signal du démembrement de la France». Le matin, Nicolas Dupont-Aignan avait mis en garde, à Strasbourg, «contre le désossage» du pays. Sur la même ligne, on trouve les syndicats, de la CFTC à la CGT, qui craignent une mise à mal du droit du travail et des licenciements dans les collectivités.

«On devrait faire tout aussi bien»

«On propose une démarche plus lisible, avec une collectivité plutôt que trois, et 20 % d'élus en moins. Mais il n'est pas question de licencier des fonctionnaires», se défend Philippe Richert, qui a recentré la campagne sur ces thèmes sensibles en période de crise économique, au détriment de l'identité régionale et d'une Alsace plus forte dans l'espace rhénan. «Chaque soir, on nous interpelle: ferez-vous des économies?», raconte le président bas-rhinois Guy-Dominique Kennel. «On devra faire tout aussi bien, avec de moins en moins d'argent», répond son homologue haut-rhinois, Charles Buttner. «La fusion, c'est la simplification, du gain de temps et bien sûr des économies financières, au moment où l'État demande aux collectivités de faire un effort», résume Richert.

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« L'Alsace gardera ses deux préfectures »
Manuel Valls
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Drôle de campagne… Les alliés les plus imaginatifs de Philippe Richert sont les écologistes, qui disent «naturellement oui». Leur porte-parole, Jacques Fernique, prêche «l'efficacité de l'action publique», tout en faisant campagne pour «un autre oui» avec les socialistes. «Un oui construit, qui n'a rien à voir avec le projet UMP», précise Antoine Homé, chef de file PS au conseil régional. Le gouvernement est favorable au projet, mais les socialistes sont divisés. Les Strasbourgeois ont créé un groupe du non, avec des affiches, mais sans faire campagne.

Dans leur tract, les adjoints du maire de Strasbourg Roland Ries - tenant «du ni oui ni non» parce que le siège serait partagé entre Strasbourg et Colmar - en appellent à s'inscrire dans l'Acte III de la décentralisation, qui est pour le moins embourbé. «Cela prendra plus de temps que prévu», reconnaît Alain Fontanel, proche de Roland Ries et conseiller d'Harlem Désir, qui se cantonne dans l'abstention.

À l'inverse, le maire UMP de Colmar, Gilbert Meyer, agite la menace du départ de la préfecture vers Strasbourg. L'argument porte, alors que la mobilisation n'est pas acquise dans le Haut-Rhin. «L'Alsace gardera ses deux préfectures», a assuré le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, lors des questions orales à l'Assemblée. Comme le relève Philippe Richert, «la victoire du oui sera aussi un signal pour la modernisation du pays…»

Bonjour,
L’Alsace fait ici figure de pionnière. Elle a son propre système d'assurance maladie qui n'est pas déficitaire et dont les dirigeants de Paris seraient bien avisés de s'en inspirer. Il est vrai que les cotisations sont plus lourdes qu'ailleurs.......
Puisqu'il faut faire des économies et si le oui l'emporte, cette refonte institutionnelle est une bonne idée et devra être généralisée. Les arguments des Melenchon, Le Pen, CFTC et CGT sont spécieux comme d'habitude. L'Alsace où j'ai vécu 47 ans a toujours fait preuve de sérieux dans sa gestion. Malheureusement ses élus n'ont connu que des emplois de second ordre au plan national. Ou bien certaines demandes formulées n'ont pas été satisfaites, exemple le TGV qui est arrivé 30 ans après sa création alors que la maintenance de ces trains s'effectuait dans les ateliers SNCF de Bishheim, ville de la communauté Strasbourgeoise. Je pense qu'il y a toujours eu un fond de suspicion à l'égard des Alsaciens de la part des élus nationaux, peut être à cause de l'histoire de cette région. Histoire douloureuse par moments mais qui a permis aux Alsaciens de se forger un caractère rigoureux. J'espère que le oui l'emportera.
Amicalement
Pierre

Messages : 7 Date d'inscription : 26/11/2011

Bonjour,

Pierre, votre constat est intéressant et un éventuel succès peut se profiler à l'issue de cette consultation qui concerne tous les Alsaciens. Pour moi, résidant dans la région mulhousienne depuis près de 40 ans, mon choix sera "Non" ou encore l'abstention qui, règles électorales obligent, correspond à un non +, pour plusieurs raisons élémentaires. Dans la prose électorale je n'ai pu lire que ce que souhaite une majorité d'édiles, rien quant à ceux qui s'opposent. Ce n'est pas une question "gauche droite", un vice président du conseil général du Haut-Rhin, Bernard Notter étant résolument contre, le maire de Strasbourg lui aussi n'en veut pas.... Dans cette prose explicatrice, il y a trop de conditionnels quant à ce que pourra faire cette nouvelle collectivité. Pour les économies, il ne faut pas rêver, rien ne changera, voire plus de coûts liés à l'éparpillement des lieux de décisions, on veut nous créer une millefeulle administratif démentiel ! Une élue colmarienne dans sa profession de foi l'explique si bien.... on ne saura jamais qui décidera quoi et encore moins pourquoi ! Au final, ce sera NON à cette mascarade voulue par un président de région déchu de ses pouvoirs ministériels et petit sherpa d'un ex-président mis en examen !

Amicalement,

Francis

Bonjour,
Francis68, je vis en Normandie désormais et je ne connais pas tous les tenants et aboutissants de ce référendum n'ayant pas suivi la campagne des différents partis. D'autant plus que, pour conforter mon propos précédent, les médias nationaux n'en ont presque pas parlé. Cela dit, sur le "papier" cette idée me parait bonne. Que certains édiles ne soient pas pour le oui, ne m'étonne pas, le cumul des mandats reste en filigrane. Que Ries ne soit pas d'accord, c'est logique puisque Strasbourg risque de perdre son titre de Capitale alsacienne. Donc nous sommes toujours dans une bataille d'ego et de petits seigneurs jaloux de leurs prérogatives, le bien commun reste le cadet de leurs soucis. L'Alsace reste, pour l'instant, le dernier bastion de la Droite. Les Alsaciens sont légitimistes et ont été longtemps centristes. Le FN fait des scores importants dans les campagnes où il n'y a pas d'immigrés et le PS obtient de très bons résultats dans les beaux quartiers de Strasbourg, comprenne qui pourra. La compréhension de la politique mène à ces contradictions......
Amicalement
Pierre

Salam,

Je regrette beaucoup de voir une si faible participation au vote à la mi-journée sur un sujet très important voire historique pour l'Alsace. Je suis pour la fusion du Haut Rhin et du Bas Rhin comme celle des départements corses (Haute Corse et Corse du Sud) et de tous les autres qui peuvent être regroupés, c'est une décision empreinte de sagesse et les gens du Nord sont en principe des gens sages qui pourraient donner des leçons à la France entière ! La réforme proposée est des plus intéressante vu que l'Alsace se porte plutôt bien avec toutefois des différences qui se creusent encore dans les sous-régions. Ainsi les régions proches de Colmar se portent nettement mieux que celles dans les montagnes au sud en direction de Mulhouse. On constatera d'ailleurs que plus la région est pauvre et plus le vote FN est important. Il y a aussi en Alsace un certain désert médical. Le suivi des naissances dans la région nord ouest Sarre-Union et environs doit s'appuyer sur l'hôpital de Saverne ville qui est à mi-distance de cette région et de Strasbourg. La solution préconisée est de placer l'institution qui regrouperait les moyens de la région et de l'installer ni à Strasbourg, ni à Mulhouse mais à Colmar, ville centrale sur le plan géographique et aussi porte d'entrée sur l'Allemagne, la Forêt Noire et la Suisse. C'est un cas très intéressant en soi qui dépasse le cas de cette région. Il s'agit d'un choix rationnel et non de "fusion" choix par définition relevant de la passion amoureuse excessive. Je connais l'Alsace pour y être passé très souvent et c'est une région où j'ai des attaches familiales importantes. Donc, l'année dernière j'ai encore eu une conversation intéressante sur la région de Neu-Breisach qui est celle, parait-il, des " neu-neu." Cette personne était parfaitement bilingue et au moins un bon journal alsacien est bilingue. Pour vous, cher Francis, c'est une mascarade, dans laquelle vous voyez avant tout des questions de personnes, mal français par excellence.

Amicalement,

JAMEL