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Des enquêtes judiciaires sur la police des polices
Publié le 11/01/2012 à 19:24 Yannick Blanc était en 2007 directeur de la police générale
Plusieurs juges d'instruction mènent des investigations sur l'Inspection générale des services, soupçonnée d'avoir truqué une enquête sur des fonctionnaires de police réputés proches du Parti socialiste.Habituée à mener des enquêtes, la police des polices fait cette fois elle-même l'objet d'une enquête. Selon Le Monde, quatre juges d'instruction parisiens mènent six enquêtes distinctes sur l'Inspection générale des services (IGS). Ils la soupçonnent d'avoir «monté de toutes pièces» une enquête en 2007 sur quatre fonctionnaires de police, réputés proches du Parti socialiste.
La procédure de l'IGS lancée avant l'élection présidentielle de 2007 visait Yannick Blanc, alors directeur de la police générale, son adjoint Bruno Triquenaux et Christian Massard, un policier affecté à la sécurité de l'ex-ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant, qui étaient accusés de trafic de cartes de séjour au sein du service des affaires réservées. Suspendus à la suite de cette affaire, ces fonctionnaires ont finalement été innocentés par la cour d'appel de Paris en 2011.
«Incroyable série d'anomalies»Selon le quotidien, pour discréditer ces fonctionnaires «jugés trop éloignés du pouvoir sarkozyste», l'IGS est soupçonnée d'avoir truqué plusieurs procès-verbaux, tronqué des retranscriptions d'écoutes téléphoniques et déformé plusieurs déclarations. Au final, une «incroyable série d'anomalies, d'autant plus choquantes qu'elles émanent du service censé contrôler la légalité des actes des policiers», souligne le quotidien
.Ce sont plusieurs plaintes déposées par l'avocat des fonctionnaires qui ont déclenché ces enquêtes judiciaires. Elles portent sur des faits de «faux en écritures publiques», «violation du secret de l'instruction», «dénonciations calomnieuses» et «violences volontaires», l'avocat évoquant des pressions exercées sur des témoins.
Dans le cadre de ces enquêtes, le préfet de police de Paris, Michel Gaudin, un proche de Nicolas Sarkozy et un autre préfet Pascal Mailhos, ont été interrogés en décembre 2011comme témoins assistés. Ils ont signé les arrêtés de suspension visant les fonctionnaires.
Yannick Blanc, devenu depuis directeur de cabinet adjoint du président socialiste de la région Ile-de-France, a déclaré à l'AFP. «Je n'ai aucune preuve qu'il s'agisse d'un coup monté politique. Je pense plutôt à un dérapage de l'IGS motivé par une vision politique des choses», a-t-il expliqué, voyant dans cette affaire le «zèle» des responsables de l'IGS. «Aucun élément ne me permet de mettre en cause le préfet de police. Je pense que le préfet de police a été lui-même intoxiqué».
De son côté, la préfecture de police a dénoncé des «allégations infondées» et envisagé des «suites judiciaires».
L'affaire a depuis pris un tour définitivement politique avec de nombreuses réactions dont celle de Daniel Vaillant, , et à l'encontre du ministre de l'Intérieur Claude Guéant .