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Contraception : la pilule provoque 2500 accidents et 20 décès par an en France
Publié le 26.03.2013, 09h58 | Mise à jour : 12h01
La pilule contraceptive, utilisée par 4,27 millions de femmes, provoque 2.500 accidents et 20 décès par an en France.
Toutes générations confondues, les pilules contraceptives entraînent chaque année plus de 2 500 «accidents» par formation de caillots dans les veines et 20 «décès prématurés» de femmes en France, selon un rapport diffusé ce mardi par l'Agence du médicament (ANSM) (lire ci-dessous). Ces décès sont liés à la survenue d'une embolie pulmonaire, qui reste la forme la plus grave de l'accident thromboembolique.
L'ANSM publie ce rapport alarmant dans le cadre de son suivi sur l'utilisation des pilules en France, depuis l'alerte lancée en début d'année sur les pilules de 3e et 4 génération.
Utilisés par 4,27 millions de femmes (chiffres de 2011), les contraceptifs oraux combinés (COC) provoquent chaque année «en moyenne» 2 529 accidents thromboemboliques veineux et «20 décès prématurés», dont 14 sont «attribuables» aux pilules de 3e et 4e génération, précise ce rapport qui porte sur les années 2000 à 2011.
Sur cette moyenne de «20 décès prématurés» annuels dans les cinq ans suivant une embolie pulmonaire, 14 décès sont «attribuables» aux pilules de 3e et 4e génération tandis que 6 sont liés à la prise des pilules de 1e et 2e génération. Ces chiffres semblent ainsi confirmer les risques accrus de thrombose liés aux pilules de 3e et 4e générations, pointés du doigt par le ministère de la Santé et l'ANSM.
Priorité aux moyens contraceptifs alternatifs et aux pilules de 1er et 2e générationLa ministre de la Santé Marisol Touraine a décidé d'encadrer plus strictement les prescriptions de ces pilules, avec l'obligation de certaines mentions par le médecin sur l'ordonnance, et de cesser de les rembourser dès mars. L'ANSM estime que si les pilules de 3e et 4e génération n'avaient pas été prescrites, il y aurait eu 9 décès par an en moins et 1 167 accidents veineux de moins en France.
Pour l'Agence, le risque d'accidents thromboemboliques est «faible», mais plus important pour les femmes utilisatrices de pilules de 3e et 4e génération. Les accidents et les décès associés à leur prise pourraient être réduits par «l'utilisation de moyens alternatifs de contraception» et par la «réduction des prescriptions» de ces contraceptifs qui ne devraient être utilisés qu'en deuxième intention, souligne l'Agence.
Le terme génération fait référence à l'évolution de leur composition. Les pilules de 3e génération, apparues dans les années 80, font courir un risque d'accident thromboembolique deux fois plus élevé que les pilules de 2e génération.
Les chiffres de ventes de février montrent une réaction importante des utilisatrices, avec une chute de 34% pour les pilules de 3 et 4e génération et une hausse de 27% pour les ventes de pilules de 1ère et 2e génération, selon les statistiques diffusés mardi par l'ANSM.
Pour s'informer sur les pilules de 3e et 4e génération, les femmes peuvent appeler une équipe de téléopérateurs, encadrée par un médecin et des sages-femmes, au numéro vert 0 800 636 636 du lundi au samedi, de 9 heures à 20 heures.
Le rapport sur les contraceptifs oraux de l'ANSM
[i]Rapport sur les contraceptifs oraux : estimation du nombre d'accident publié par Fil_Sante