Syrie : la Ligue arabe confie le siège du pays à l'opposition

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Syrie : la Ligue arabe confie le siège du pays à l'opposition

Publié le 25.03.2013, 18h51 | Mise à jour : 21h21


La Coalition nationale de l'opposition a obtenu de représenter la Syrie au sommet arabe de Doha ce mardi. Mais les tiraillements internes de ce principal groupe de l'opposition ont entamé sa crédibilité.

La Ligue arabe a accédé ce lundi à l'une des principales requête de la Coalition nationale de l'opposition syrienne, en lui attribuant le siège dévolu au pays. Une décision prise la veille du sommet arabe de Doha, la capitale du Qatar, alors que des dissensions internes agitent l'opposition. Par ailleurs, la journée de lundi par des tirs sur un avion civil touché par la DCA, alors qu'au moins 68 personnes ont perdu la vie dans le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). En raison des risques grandissants, l'ONU a pour sa part décidé de retirer la moitié de ses effectifs.

Le chef démissionnaire à la tête de la délégation syrienne à Doha. Dimanche à la surprise générale, le chef de la coalition, Ahmad Moaz Al-Khatib a démissionné. Mais lundi sur sa page Facebook, il a fait part de son intention de se rendre au sommet de Doha et d'y prononcer un discours «au nom du peuple syrien». Il est arrivé dans ce but à Doha en soirée. Le Premier ministre du Qatar, principal bailleur de fonds de l'opposition, Hamad ben Jassem Al-Thani, l'a publiquement appelé à revenir sur sa démission. La Coalition nationale avait annoncé dimanche qu'elle serait représentée au sommet par le «Premier ministre» Ghassan Hitto, qu'elle a chargé le 18 mars de former un gouvernement visant à administrer les territoires sous contrôle rebelle. Selon un opposant, le démissionnaire reproche notamment au Qatar d'avoir imposé Ghassan Hitto, soutenu par les Frères musulmans, face à Imad Moustaph, soutenu par Ryad.

Un siège inoccupé depuis près d'un an et demi. Depuis novembre 2011 et alors que le régime réprimait dans le sang la révolte née en mars de la même année, Damas avait été privé de siège à la Ligue arabe. La presse de Damas a fustigé la récente décision de la Ligue arabe. «La Ligue a accordé le siège volé à la Syrie à des brigands et à des voyous», écrivait le quotidien le «As-Saoura». «Les tambours de la trahison résonnent à Doha», renchérissait la télévision officielle Al-Ikhbariya.

Les Nations unies réduisent leurs effectifs sur place. L'ONU va évacuer environ la moitié des 100 employés étrangers travaillant encore en Syrie en raison des risques grandissants, selon des diplomates à New York (Etats-Unis). Le bureau établi à Damas de l'émissaire international Lakhdar Brahimi sera notamment fermé et devrait être déplacé au Caire (Egypte) ou au Liban. Les Nations unies ont une importante mission humanitaire dans ce pays : nourrir et aider plus de deux millions de personnes. Le travail de distribution est désormais dans sa plus grande partie mené par des employés syriens ou par le Croissant-Rouge syrien.

La Belgique veut endiguer le départ de jeunes volontaires

Bruxelles veut empêcher que de jeunes musulmans partent combattre aux côtés de groupes islamistes en Syrie, a indiqué lundi la ministre de l'Intérieur Joëlle Milquet. Selon la presse belge, de 50 à 80 jeunes musulmans, originaire principalement d'Anvers et de la région bruxelloise, ont rejoint les rangs des milices islamistes combattant le régime de Bachar al-Assad, qui compteraient également des volontaires néerlandais.

Un groupe de travail «Syrie», rassemblant des experts civils et militaires a été chargé d'empêcher de nouveaux départs et de rapatrier les ressortissants belges se trouvant déjà en Syrie en mettant en place un «accompagnement adéquat», a annoncé la ministre.

Un avion civil touché par des tirs. Alors qu'il survolait la région d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, un avion civil a été touché lundi par des tirs de batteries anti-aériennes, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des témoins sur place avaient vu l'avion descendre lentement mais sans être en mesure de dire si l'appareil s'était finalement écrasé au sol. «On ne sait pas s'il transportait des militaires, des civils ou du matériel militaire», a expliqué le président de cette ONG.