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Centrafrique : le président déchu s'est réfugié au Cameroun
Publié le 25.03.2013, 07h14 | Mise à jour : 14h09
Le président François Bozizé a fui le pays et M. Djotodia, en tant que chef des forces du Séléka qui l'ont renversé et qui contrôle le pays, se pose comme son successeur.
Le président déchu centrafricain François Bozizé a trouvé refuge au Cameroun. Il est «dans l'attente de son départ vers un autre pays d'accueil», a précisé la présidence camerounaise dans un communiqué. Au lendemain du putch éclair mené par les rebelles de la coalition Séléka à Bangui, sa famille a quant à elle été prise en charge en République démocratique du Congo (RDC), a indiqué de son côté ce lundi le porte-parole du gouvernement et ministre des médias congolais, Lambert Mende.
«Une vingtaine de personnes, dont son fils, ont été accueillies et éloignées des frontières conformément aux règles internationales», précise-t-il, refusant «pour des raisons de sécurité» de dire où elles ont été hébergées. Selon le ministre, cet accueil s'est fait avec l'aide du Haut commissariat des Nations Unies aux réfugiés. Il répète que François Bozizé n'est pas en RDC : «Il ne serait pas entré sans nous le dire», assure-t-il. Selon lui, des milliers de réfugiés ont, eux, franchi la frontière entre les deux pays.
En Centrafrique, le chef des rebelles du Séléka, Michel Djotodia, s'est autoproclamé président. Il s'est engagé à organiser des élections «libres et transparentes d'ici trois ans». Sauf que le Conseil de Paix et Sécurité de l'Union africaine (UA) a suspendu la participation de la Centrafrique à l'organisation et imposé des sanctions à sept responsables de la rébellion.
Des soldats sud-africains tuésSur place, au moins treize militaires sud-africains ont été tués et 27 blessés dans des combats, a indiqué ce lundi le président Jacob Zuma lors d'un point presse. «Nos soldats ont payé le prix ultime au service de leur pays, l'Afrique. Nous leur rendons honneur», a-t-il déclaré, ajoutant que ces hommes déployés en soutien au président François Bozizé avaient combattu des «bandits». Selon la radio publique SAFM, les combats ont eu lieu à un check-point aux abords de Bangui. L'Afrique du Sud a déployé 200 hommes en janvier pour lutter contre les rebelles.
La ville plongée dans le noir et livrée au pillageDimanche, la France - ex-puissance coloniale - «a pris acte du départ du président François Bozizé» de Centrafrique, a indiqué l'Elysée et «appelle toutes les parties au calme et au dialogue autour du gouvernement» d'union nationale, issu de l'accord conclu le 11 janvier à Libreville entre le camp Bozizé, l'opposition et la rébellion. De même, se disant «profondément inquiets par la détérioration de la sécurité», les Etats-Unis ont appelé «fortement» les rebelles à respecter l'accord de Libreville et à soutenir le gouvernement d'union nationale. Paris a annoncé avoir «renforcé» son dispositif pour assurer la sécurité des Français. Quelque 300 soldats ont été envoyés en renfort à Bangui au cours du week-end, a indiqué l'état-major des armées françaises, portant à quelque 550 soldats les effectifs en Centrafrique où vivent environ 1 200 Français.
Washington a également appelé «de manière urgente» le Séléka à «rétablir la loi et l'ordre dans la ville», toujours plongée dans le noir, livrée au pillage et où la situation est anarchique. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a condamné la prise de pouvoir par les rebelles et s'est déclaré inquiet des violations de droits de l'homme, selon son porte-parole Martin Nesirky.
Le président tchadien Idriss Déby Itno, président de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC), a lui aussi appelé le Seleka «au respect de l'accord de Libreville», estimant qu'il doit continuer à «servir de base au règlement de la crise centrafricaine jusqu'à la tenue d'élections libres et transparentes».