Jamel Administrateur
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| Sujet: Entre Blatter et Platini, c'est attaque-défense Ven 22 Mar - 8:43 | |
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Entre Blatter et Platini, c'est attaque-défense
Le 21.03.2013 à 17h39 • Mis à jour le 22.03.2013 à 07h45 Sepp Blatter et Michel Platini en 1998 au Parc des Princes à Paris. Blatter contre Platini. Voilà l'affiche entre deux hommes qui s'affrontent depuis quelques mois. Le premier est en train de mener son dernier mandat à la tête de la Fédération internationale de football (FIFA) jusqu'en 2015. Sepp Blatter, 77 ans, à la tête de l'institution depuis 1998, a assuré ne pas vouloir se représenter. Mais le Suisse veut coûte que coûte désigner son successeur : "un homme ou une femme", comme il le répète souvent, qui respectera son héritage et qui n'affaiblira pas la FIFA.Il n'y a pas si longtemps encore, Blatter voyait en son ancien conseiller, Michel Platini, 57 ans, son parfait successeur. "Michel Platini est prêt s'il le veut. Il dit : 'Je ne sais pas pour le moment...', mais au fond de lui, il le veut. Il serait bien sûr un bon président. Pas le même que moi, parce que chacun est différent, mais il serait un bon président", avait déclaré Blatter dans France Football. C'était en janvier 2012. Un an plus tard, toujours dans le même magazine, changement de ton. "Michel Platini après ma présidence, [...] ce serait logique si l'on suit la philosophie 'le football pour tous, tous pour le football'. Mais demandez-lui s'il est toujours sur cette ligne. [...] Oui, je me permets d'avoir un doute."Depuis, le président de la toute puissante FIFA semble prendre un malin plaisir à critiquer publiquement le patron du foot européen (UEFA). A chaque entretien accordé à la presse – et quel que soit le continent –, le Suisse glisse une pique à l'attention de son potentiel successeur : Euro 2020, recours à la technologie pour aider l'arbitrage, gouvernance de la FIFA... Bref, les deux hommes ont deux visions, deux philosophies radicalement différentes concernant des sujets majeurs pour l'avenir du football mondial. Michel Platini n'avait jamais souhaité répondre à ces attaques. Toutefois, le Français est sorti de son silence dans un entretien à L'Equipe du 21 mars. "J'ai lancé, il y a quelques années déjà, une campagne baptisée 'Respect' à l'UEFA, explique-t-il. C'est un mot qui a du sens pour moi, et je ne souhaite donc pas entrer dans des polémiques stériles." Et pourtant... L'EURO 2020Le 14 mars, dans le magazine allemand Kicker, le président de la FIFA ironisait sur la décision de l'UEFA d'organiser l'édition 2020 de l'Euro dans toute l'Europe : "Un tournoi appartient à un pays, à travers lequel on crée une identité et une euphorie. Le tournoi 2020 a été éparpillé. Ce n'est plus un championnat d'Europe. On doit l'appeler autrement, je ne sais pas comment. Un tel tournoi manque de cœur. L'idée n'est pas nouvelle. Le colonel Kadhafi m'a dit un jour qu'un match devait être disputé dans chacun des 53 pays d'Afrique et la finale en Afrique du Sud [pour la Coupe du monde 2010] . Je lui ai répondu que c'était impensable."Réponse de Platini : "52 des 53 présidents de fédérations ont soutenu avec enthousiasme ce nouveau concept. Un championnat d'Europe des nations qui n'aura d'ailleurs jamais aussi bien porté son nom car il se jouera pour la première fois sur l'ensemble du continent européen. A l'UEFA, tous les grands projets, comme l'Euro 2020 ou le fair-play financier, sont le fruit d'un dialogue approfondi et d'une décision collective. Je ne suis pas sûr que cela corresponde aux pratiques du colonel Kadhafi. En attaquant l'Euro 2020, c'est peut-être le président de l'UEFA que l'on pense viser, mais au final, ce sont 52 des 53 fédérations européennes de football qui sont attaquées."LA TECHNOLOGIE SUR LA LIGNE DE BUTMardi 19 mars, dans le quotidien sportif espagnol AS, Blatter affirme : "Les fédérations, les ligues, les arbitres, les joueurs, tout le monde veut la technologie sur la ligne de but. Platini n'en veut pas et il est le seul. S'il ne le souhaite pas, c'est qu'il en fait une affaire personnelle. Mais cela va changer." Réponse de Platini : "Si je veux introduire cette technologie en Ligue des champions et en Ligue Europa, à partir de la phase de groupes, cela nous coûtera 54 millions d'euros sur cinq ans. (...) Nous préférons donc investir cet argent dans le développement du football. C'est une simple question de priorité. Le danger, par ailleurs, est que la FIFA, garante de l'universalité du jeu, n'introduise là un football à deux vitesses. On ne peut pas prôner le même football pour tous et promouvoir en même temps un système que seuls les plus grands championnats européens pourront s'offrir. Il y a là une incohérence entre le discours et la pratique. En ce sens, je reste fidèle à la philosophie qui nous animait en 1998, Sepp et moi : 'Football for all, all for football' [le football pour tous et tous pour le football] ."L'ARBITRAGE À CINQToujours dans AS, Blatter remet en cause les arbitres de surface : "Ils ne servent pas de juges pour la ligne de but. Cela va trop vite. Le premier à vouloir ces arbitres était Pierluigi Collina, un ancien arbitre italien qui travaille pour l'UEFA..."Réponse de Platini : "Monsieur Blatter est celui qui a autorisé ce système : contrairement à moi, il est membre de l'International Board, qui est l'instance qui décide des règles du jeu, et il détient quatre voix sur huit. S'il a voté l'année dernière en faveur de ce système, c'est quelque part qu'il doit y croire aussi... Enfin, c'est faux d'affirmer que seuls les compétitions de l'UEFA et le Championnat italien ont recours à l'arbitrage à cinq. C'est une méconnaissance totale du dossier. (...) L'arbitrage ne doit pas se traduire en une bataille 'Blatter contre Platini' ou 'l'UEFA contre la FIFA'."LA GOUVERNANCE DE LA FIFAPour son dernier mandant, Sepp Blatter mène une série de réformes pour redorer l'image de l'instance dirigeante. Mais le Suisse n'a pas apprécié que l'UEFA demande une limite d'âge pour les dirigeants de la Fédération. "Je suis surpris par la réaction de l'UEFA...", a-t-il lâché en février. Réponse de Platini : "Les fédérations européennes soutiennent à l'unanimité plus des trois-quarts des propositions de réforme de la FIFA. Ce n'est pas rien ! Les accuser d'être conservatrices est ridicule, puisque ce sont elles qui ont été à l'origine de ce processus de réformes."Mais il existe d'autres points de divergence entre Blatter et Platini, notamment sur la question des confédérations. Le président de la FIFA ne souhaite pas leur donner plus de pouvoir, et veut que les 209 fédérations restent décisionnaires. Et Platini ? En janvier, les 53 associations européennes membres de l'UEFA ont adopté à l'unanimité une déclaration portant sur les propositions d'amendements aux statuts de la FIFA. Par exemple, l'instance européenne a souhaité que les membres du comité exécutif de la FIFA "[continuent] à être nommés par les confédérations" et que la "confirmation" du Congrès de la FIFA ne serait pas nécessaire. Ce qui a agacé le président de la FIFA. Et sur la question de le Coupe du monde au Qatar en 2022, Platini souhaite qu'elle se joue en hiver. Blatter ne se prononce pas, répétant que la décision de décaler le Mondial revient au Qatar lui-même. BLATTER SUSURRE LE NOM DE L'ESPAGNOL VILLARAlors que Sepp Blatter avait assuré qu'il ne briguerait pas un autre mandat en 2015, il laisse désormais planer le doute sur sa candidature. En sous main, il raconte que Platini ne se présentera pas, de peur qu'il ne se fasse pas élire, et fait circuler le nom de l'Espagnol Angel Maria Villar comme candidat. Enfin, dans la course à la présidence de la FIFA, l'UEFA avait demandé, en janvier, à ce que le futur candidat soit soutenu par sa propre association nationale et/ou confédération et y ait une "fonction active", afin d'éviter un président qui vienne de "nulle part". Si cette clause avait existé en 1998, Blatter n'aurait pas pu être élu. Cette demande a été rejetée en février lors d'une réunion de coordination entre la FIFA et les confédérations sur les statuts de la Fédération. Pour autant, l'UEFA pourrait essayer de faire représenter cette idée – qui irrite Blatter – par une fédération nationale qui tenterait alors de la soumettre au vote lors du Congrès de la FIFA prévu le 30 et 31 mai à l'Ile Maurice. Une idée qui, si elle est validée, pourrait évincer des candidats potentiels comme les Français Jérôme Valcke, secrétaire général de la FIFA, et son ennemi intime, Jérôme Champagne, ancien directeur des relations internationale de la Fédération, qui ambitionneraient de se présenter dans l'ombre des chefs. | |
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