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Mgr Scola, le favori italien
Mis à jour le 08/03/2013 à 22:02 | publié le 08/03/2013 à 16:58
Le cardinal Angelo Scola est le seul papabile italien.
PORTRAIT - Le cardinal italien Angelo Scola, 71 ans, a été promu en juillet 2011 au non moins prestigieux poste d'archevêque de Milan par Benoît XVI.Voilà un homme qui ne cesse de monter. Seul papabile italien, le cardinal Angelo Scola, 71 ans, donné «perdu» il y a encore une semaine, est revenu en force et au sommet de ceux qui ont une chance d'être élu pape dans le conclave à venir.
La raison de ce rebondissement est double. Ce fils de routier, né dans le nord de l'Italie, qui a gravi tous les échelons de l'Église par un sens inné de l'organisation et du management des hommes - c'est un vrai patron - et par une grande acuité intellectuelle - il fut recteur de la prestigieuse université du Latran -, s'impose naturellement comme une personnalité incontournable. Il est donc le «premier» et le plus en vue des cardinaux italiens.
La seconde raison tient à la situation de panique provoquée, cette semaine dans les milieux italiens de la curie, par la montée de la grogne des cardinaux étrangers, qui ne supportent plus le dysfonctionnement actuel de la curie romaine.
Ses ennemis d'hier sont devenus ses soutiensSes confrères italiens détestent pourtant le cardinal Scola. Ce qui n'a pas empêché cet ancien membre du mouvement Communion et Libération d'être nommé au prestigieux poste de patriarche de Venise par Jean-Paul II, puis promu en juillet 2011 au non moins prestigieux poste d'archevêque de Milan - envers et contre tous les avis qui s'y opposaient - par Benoît XVI, qui l'a imposé là.
En quelques jours, donc, ses ennemis d'hier sont devenus ses soutiens. Cette forte personnalité pourrait faire la synthèse entre le souci du «parti romain», ces Italiens et autres qui veulent protéger le système actuel mais qui doivent désormais céder à l'exigence de réforme, et les cardinaux étrangers qui ont plutôt confiance dans la capacité d'Angelo Scola de tenir la maison - il vient de réformer de fond en comble le diocèse de Milan, 3000 prêtres, 1000 paroisses -, tout en redonnant un large souffle international à la papauté.
Car l'international est un autre atout de ce Lombard futé. Ce docteur en philosophie et théologie a su par exemple retrouver la vocation proche-orientale de Venise quand il en a été le patriarche (2002-2011). Il a fondé un think-tank avec des personnalités internationales autour d'une revue de prestige,
Oasis, traduite en plusieurs langues, dont l'arabe, visant à nourrir le lien entre la culture chrétienne et l'islam, notamment, mais surtout la grande culture méditerranéenne. Et, cette semaine, ce polyglotte francophone devait être, par exemple, en tournée de conférences aux États-Unis…