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La traque des djihadistes français se poursuit au Mali
Publié le 08/03/2013 à 23:09
«I y avait là la constitution d'une espèce de filière terroriste de guerre qui pouvait accueillir certains jeunes en quête d'un destin radical», estime le minstre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Le Sahel est devenu une destination clé pour les islamistes radicaux français en mal de djihad.Les extraditions vers Paris des islamistes radicaux de nationalité française arrêtés par les militaires ou la police locale dans les zones de conflit au Mali se poursuivent. Vendredi, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en visite dans la région, l'a confirmé: «Nous avons fait un prisonnier français qui va être extradé vers la France dans les moments qui viennent», a-t-il déclaré. L'homme a été fait prisonnier ces derniers jours dans la vallée de l'Ametettaï au Mali, où les forces franco-tchadiennes ont combattu des groupes armés.
Selon le ministre, «cela montre qu'il y avait là la constitution d'une espèce de filière terroriste de guerre qui pouvait accueillir certains jeunes en quête d'un destin radical, comme certains ont pu aller auparavant en Afghanistan ou en Syrie». Le ministre a par ailleurs précisé que l'homme en voie d'extradition était «recherché par les services de police» et qu'il avait été «retrouvé par la police malienne».
Mardi, déjà, un islamiste radical bien connu des services avait été expulsé du Mali vers la France. Ce Franco-Malien de 25 ans né à Aubervilliers, Ibrahim Aziz Ouattara, voulait rejoindre les zones de combat pour mourir en martyr. Arrêté en novembre dernier dans le centre du Mali, il circulait grâce au passeport falsifié de l'une de ses connaissances, Khalifa Dramé, lui aussi interrogé par la DCRI cette semaine pour s'expliquer sur son rôle.
Un projet d'attentat en 2010Ouattara n'aurait jamais dû quitter la France, puisqu'il se trouvait sous le coup d'un contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire. Il était, en effet, poursuivi pour un projet d'attentat en 2010 contre le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur. Une affaire toujours en instance de jugement. Ouattara avait été incarcéré préventivement pour ces faits en 2010, avant de ressortir en juillet 2012.
Parmi les trois complices censés répondre à ses côtés de ses projets d'actions violentes figurait un certain Yamad Bilel Benouahab. Ce salafiste de 23 ans, sorte de sergent recruteur de la filière Ouattara, a lui aussi été remis dehors en juillet 2012. Les deux hommes s'étaient rencontrés en 2007 et fréquentaient notamment la mosquée de la rue Myrah, dans le XVIIIe arrondissement de Paris.
Après l'Afghanistan, puis la Tchétchénie, l'Irak et la Libye, le Mali est donc devenu l'une des destinations clés pour les islamistes radicaux français en mal de djihad. Début février, la constitution d'une autre filière malienne avait justifié la mise en examen, en France, de quatre hommes, dont deux avaient été placés en détention provisoire. Cette enquête avait été ouverte après l'interpellation en août à Niamey, au Niger, d'un Français, Cédric Lobo.
Le juge antiterroriste parisien Marc Trévidic, expert du dossier islamiste, avait révélé, dès l'été dernier, que «dix à quinze Français ou résidents français» étaient partis dans le nord du Mali dans le but de rejoindre les moudjahidins liés à al-Qaida. L'opération militaire française dans la région doit aider à neutraliser ces djihadistes. Mais «pour l'instant, nous n'en avons identifié que deux», nuance Jean-Yves Le Drian.