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Les Suisses votent une limite de salaire pour les patrons
Mis à jour le 03/03/2013 à 19:15 | publié le 03/03/2013 à 15:23 Près de 260 entreprises cotées en Bourse sont concernées par ce vote.
Le référendum « contre les rémunérations abusives » a abouti sur un vote à 69,7% pour l'interdiction des parachutes dorés.Les Suisses ont voté ce dimanche l'interdiction des parachutes dorés. Appelés aux urnes, pour la première fois de l'année, ils sont 67,9% à avoir accepté l'initiative populaire qui vise à mettre fin aux «rémunérations abusives», affirme l'institut de sondage gfs.bern, cité par tous les médias nationaux.
«Le peuple suisse envoie un signal fort aux conseils d'administration», s'est déjà félicité Thomas Minder, père du référendum et sénateur suisse. Cet entrepreneur de Schaffhouse, un canton situé au nord du pays, avait recueilli en 2008 les 100 000 signatures nécessaires à l'aboutissement de son projet.
D'après les dispositions de son texte, les actionnaires des sociétés helvétiques cotées en Bourse devront voter, chaque année, le salaire du conseil d'administration, du comité consultatif et de la direction. Cette règle devra être inscrite dans la Constitution fédérale. Si elle n'est pas respectée, les coupables paieront une amende et pourront être condamnés à trois ans de prison.
Près de 260 entreprises cotées en Bourse concernéesEn outre, l'initiative interdit totalement les indemnités de départ, les parachutes dorés ainsi que les primes pour l'achat ou la vente d'entreprises. Près de 260 entreprises helvétiques cotées en Bourse sont concernées.
Christophe Darbelley, président du Parti démocrate-chrétien, qui était opposé au référendum, n'est pas surpris par le résultat. «Mais pour moi, cela ne résout rien, affirme-t-il. Il n'y aura pas un salaire abusif de moins maintenant que le texte est voté».
Les milieux économiques suisses et plusieurs partis politiques s'étaient prononcés contre l'initiative Minder après plus de cinq années de débat. Mais l'annonce de l'indemnité de non-concurrence de 58 millions d'euros accordée à Daniel Vasella, président du groupe pharmaceutique bâlois Novartis, avait choqué les électeurs. Il y a quinze jours, le patron le mieux payé du pays avait renoncé à sa prime. Pour le politologue Claude Longchamp, cité par
Le Matin, pas de doute: l'initiative Minder a bénéficié d'un «effet Vasella».
La loi n'est cependant pas près de rentrer en vigueur. Pour Christian Levrat, président du Parti socialiste suisse, qui soutenait le texte, sa mise en application pourrait prendre plus de deux ans.