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Les bienfaits du régime méditerranéen confirmés
Publié le 26/02/2013
Cette étude a été menée auprès de 7447 personnes.
INFOGRAPHIE - Une alimentation «méditerranéenne» réduit la mortalité, les infarctus du myocarde et les accidents cérébraux. Une alimentation basée sur le régime méditerranéen permet de réduire de près de 30 % le risque d'accident cardio-vasculaire: infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral et mort d'origine cardiaque. L'étude espagnole publiée ce lundi sur le site de l'une des principales revues médicales internationales, le
New England Journal of Medicine , tombe à point nommé pour souligner l'importance d'une alimentation saine.
Quelques jours après qu'une thèse iconoclaste a tenté, en France, de remettre en cause l'intérêt des statines (des médicaments anticholestérol) pour les personnes à haut risque cardio-vasculaire, voilà une nouvelle de nature à rassurer ces dernières. Un bon régime alimentaire est bénéfique pour la santé. Ce qui ne veut pas dire qu'il soit facile de s'y tenir.
Dans cette étude, 7447 personnes avaient été recrutées à partir d'octobre 2003. Pour participer, il fallait être un homme âgé de 55 à 80 ans ou une femme de 60 à 80 ans et ne pas avoir de maladie cardio-vasculaire au moment d'entrer dans l'étude. En revanche il fallait avoir sur ce plan un risque potentiel plus élevé que la moyenne, soit en étant diabétique, soit en ayant au moins deux des facteurs de risques suivant: excès de poids, tabagisme, hypertension artérielle, un taux trop élevé de «mauvais» cholestérol (LDL), un taux trop bas de «bon» cholestérol protecteur (HDL), antécédents familiaux de problème cardiovasculaires prématurés.
Quatre cuillerées d'huileLes participants étaient ensuite répartis en trois groupes. Le groupe témoin recevait des conseils pour réduire les apports en graisses. Typiquement, il s'agit de quelqu'un qui «fait attention» à son alimentation, par exemple en évitant la viande rouge, les produits gras et sucrés et en privilégiant les viandes blanches, les fruits et les légumes. Des conseils basiques que l'on retrouvait cette fois avec des impératifs de fréquence pour les deux autres groupes sous régime de type méditerranéen. L'un avec, en plus, quatre cuillerées à café d'huile d'olive extra-vierge par jour, l'autre avec 30 grammes par jour d'un mélange de noix, noisettes et amandes.
Pourquoi de l'huile d'olive extravierge? D'une part, parce qu'il s'agit de l'huile ayant les meilleures qualités nutritionnelles. Les huiles d'olives vierges sont issues d'une seule pression à froid, «elles gardent ainsi leurs avantages: oméga-3, oméga-6, vitamines… ainsi que leur goût. Les huiles vendues sous cette dénomination ne doivent subir aucun autre traitement ni comporter d'additifs», expliquent les diététiciens Anne-Marie Adine et Jean-Paul Blanc (
Les carottes rendent aimables?, First Éditions). D'autre part, pour vérifier sur une étude dans laquelle les paramètres sont soigneusement contrôlés si les acides gras mono-insaturés alliés aux antioxydants qui les composent ont bien les vertus cardio-protectrices qu'on leur prête.
C'est effectivement ce qu'ont pu constater les auteurs de l'étude. Il y a eu 96 accidents cardio-vasculaires dans ce groupe, soit 3,8 % des personnes incluses. Ce qui représente une réduction de 30 % du nombre d'événements puisque le groupe témoin en comptabilisait 109 (4,4 %). En d'autres termes, une alimentation de type méditerranéen avec supplément quotidien d'huile d'olive extra-vierge apporte bien un surcroît de protection cardio-vasculaire qui s'ajoute au reste de la prise en charge. Les patients espagnols recevaient en effet des traitements habituels de l'hypertension, de l'hypercholestérolémie et du diabète éventuel. Le même bénéfice était observé dans le groupe de personnes qui prenaient 30 grammes par jour d'un mélange de noix, noisettes et amandes au lieu de l'huile d'olive.
Suivre l'ensemble des recommandationsAttention toutefois à ne pas considérer que l'on peut piocher dans le régime espagnol un ingrédient par ci par là pour espérer un bénéfice automatique. Il faut suivre l'ensemble des recommandations. «C'est intéressant, explique le Dr François Paillard, cardiologue au CHU de Rennes, car le grand public est souvent à la recherche d'un nutriment un peu miracle alors que c'est bien le profil alimentaire global qui compte.»
Les chercheurs espagnols ont aussi pris soin de suivre des biomarqueurs du régime alimentaire, ce qui leur permet de confirmer un bon suivi des régimes assignés. Un point capital car il est nécessaire que les conseils alimentaires puissent être adoptés durablement pour être suivis d'effets.
Il sera toutefois plus difficile de vérifier que le bénéfice de ces régimes s'étend à ceux qui n'ont pas un risque cardio-vasculaire élevé car les accidents cardiaques étant plus rares la durée d'étude nécessaire est beaucoup plus longue.