Mali : au moins quatre morts dans un attentat-suicide

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Mali : au moins quatre morts dans un attentat-suicide

Publié le 26.02.2013, 23h37 | Mise à jour : 27.02.2013, 01h04


Un véhicule piégé a explosé mardi soir à Kidal, une ville où des troupes françaises sont présentes, selon une source militaire française. Il y aurait au moins quatre morts.

A Kidal, l'une de plus importantes cités du Nord-Mali, un véhicule piégé a explosé mardi à 19 h 30 (20 h 30 à Paris), faisant au moins quatre morts dans les rangs des Touaregs du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) qui affirment collaborer avec les forces françaises.
Dans un premier temps, une source militaire française avait évoqué une explosion dûe à une destruction de munitions.

Mais cette hypothèse semblait caduque plus tard dans la soirée. Il s'agirait d'un attentat-suicide. A Kidal, un camp militaire franco-tchadien avait déjà été l'objet d'une attaque de ce type le 21 février.

«Ils sont contre nous, contre les Français»

«C'était un kamikaze en pick-up. L'attaque ne visait pas directement les Français, parce qu'elle était dirigée vers l'extérieur (de la ville) et non vers l'aéroport tenu par les Français», a indiqué une source militaire jointe à Gao. L'attentat visait un check-point de la partie est de Kidal, tenu par le MNLA (et le Mouvement islamique de l'Azawad (MIA, groupe armé).

«Une explosion à (cette, NDLR) barrière militaire a fait quatre à six morts dans nos rangs», a déclaré Alghabass Ag Intalla, le chef de ce groupe qui se dit islamiste «modéré». Il a ajouté : «Ils sont contre nous, contre les Français». Jointe depuis Bamako, une source hospitalière compte, elle, sept morts et onze blessés. Le kamikaze est mort ainsi que «six combattants», a-t-elle précisé.

«Tout le monde a peur ici, à Kidal»

Selon le responsable du gouvernorat de Kidal, «Tout le monde a peur ici. La voiture piégée est venue de l'intérieur de la ville de Kidal. Cela fait peur, on ne sait pas si d'autres voitures piégées s'y trouvent», a-t-il ajouté. Si pour l'instant, l'attentat de mardi n'a pas été revendiqué, le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), groupe islamiste armé qui a occupé pendant plus de neuf mois de grandes villes du Nord malien, avait revendiqué l'attentat du 21 février et menacé de nouvelles attaques, sans plus de détails.

La ville de Kidal, à 1 500 km au nord-est de Bamako, est une cité stratégique dans cette guerre. C'est la capitale de la région du même nom abritant le massif des Ifoghas où sont retranchés des combattants islamistes puissamment armés, que les soldats français et tchadiens traquent depuis plusieurs semaines dans des opérations aériennes et terrestres.

Ce mardi, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian a indiqué que les combats «violents», se poursuivaient dans le massif des Ifoghas, avec beaucoup de pertes dans les rangs des islamistes armés. Il y a des morts «tous les jours» mais les forces françaises font «très peu de prisonniers», a poursuivi le ministre.