Italie : la gauche emporterait la Chambre, la droite arriverait en tête au Sénat

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Italie : la gauche emporterait la Chambre, la droite arriverait en tête au Sénat

Publié le 25.02.2013, 15h08 | Mise à jour : 18h37


Le Cavaliere a voté dimanche devant une nuée de photographes et cameramen.

Alors que les bureaux de vote ont fermé à 15 heures ce lundi, des sondages effectués à la sortie des urnes donnaient la gauche italienne de Pier Luigi Bersani en tête du scrutin. Deux heures plus tard, elle était donnée en tête aux législatives pour la Chambre des députés, mais la droite de Berlusconi semblait l'emporter au Sénat, alimentant les craintes d'instabilité du futur gouvernement.

A la Chambre, la coalition de gauche emmenée par le dirigeant du Parti démocrate (PD) Pier Luigi Bersani récolterait 34,5% des votes, devançant la coalition de droite de Silvio Berlusconi donnée à 29%, selon les sondages de la chaîne de télévision Sky TG-24. La gauche aurait ainsi la majorité absolue des sièges à la Chambre des députés, dont le système électoral donne une prime à la coalition arrivée en tête.

Un système électoral complexe

Mais au Sénat c'est la coalition de droite emmenée par Silvio Berlusconi qui mène la danse, selon deux premières projections d'instituts de sondages. Selon l'Institut Tecne pour la chaîne Sky, la droite aurait 31,9% et la gauche 28,7%. L'Institut Piepoli pour la RAI donne 31% à la droite contre 29,5% à la gauche.

Une avance en voix qui ne se traduirait pas pour autant automatiquement en une majorité en sièges (la majorité absolue est à 158 sièges), car le système électoral du Sénat, très complexe, accorde une prime majoritaire au niveau de chaque région. Ainsi, les résultats de la Lombardie, région la plus riche et la plus peuplée, pèseront lourd dans la balance.

Parallèlement au scrutin national, la gauche remporterait les élections partielles qui se déroulaient dans trois régions du pays, raflant notamment à la droite le Latium, où la gauche est très largement en tête avec 52% à 54% contre le candidat de la droite crédité de 28% à 30%.



Le taux de participation s'établirait à 75,41% pour le vote à la Chambre des députés et à 74% au Sénat, selon les derniers chiffres disponibles, en baisse de plusieurs points par rapport au scrutin de 2008. Quelle que soit l'évolution des estimations, on assiste à un boum du vote contestataire avec quelque 20% des suffrages pour Beppe Grillo.

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Beppe Grillo : «L'histoire va changer un peu, on verra comment»

Tous les sondages donnent le Mouvement cinq étoiles (M5S) de Beppe Grillo qui cristallise le vote de contestation en troisième position, avec près de 20% des voix à la Chambre des députés, selon des estimations. Cette progression de Beppe Grillo est liée au succès de son «tsunami tour» en camping-car dans toute la péninsule. Après avoir voté lundi vers 11 heures (photo ci-dessous), entouré d'une foule de journalistes, il a lancé : «L'histoire va changer un peu, on verra comment».

VIDEO. Beppe Grillo a voté à Gênes



Catalyseur du malaise social d'un pays en pleine récession économique (-2,2% en 2012), il a séduit au-delà des clivages droite-gauche avec un programme jugé «populiste» par ses adversaires : fin du financement public des partis politiques, coupes sombres dans le nombre d'élus, revenu minimum de 1 000 euros et référendum sur l'euro.

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La popularité de Monti fait les frais de sa politique d'austérité. La coalition centriste de Mario Monti, l'ancien chef du Conseil italien se retrouve en quatrième position avec près de 10%, selon les sondages. Le «Professeur», qui jouissait d'une solide popularité pour avoir rétabli la crédibilité de l'Italie, a pâti des effets de sa politique d'austérité. Les mesures, imposées ces 15 derniers mois par son gouvernement technique, ont énormément pesé sur ces élections.

Effet yoyo sur les places boursières. Elles étaient pourtant à la hausse après l'annonce de la nette victoire de la gauche aux élections législatives italiennes et la probable défaite de Silvio Berlusconi, qui faisait figure d'épouvantail pour les marchés. La perspective d'une instabilité au parlement italien, alimentée par une 2e vague de sondages, a inversé la tendance. Mais au final, les marchés européens ont fini pour la plupart en légère hausse : Milan a gagné 0,73%, Paris 0,41%, Londres 0,31%. A Francfort, le Dax a progressé de 1,45%. Il avait gagné jusqu'à 2,59% en séance après des sondages sortis des urnes donnant l'avantage à la coalition de centre-gauche.