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Mali : deux jeunes portant des ceintures d'explosifs arrêtés à Gao
Publié le 09.02.2013, 11h15 | Mise à jour : 12h25
MALI, GAO, VENDREDI. Les soldats maliens renforçent la sécurité dans la région de Gao, dans le nord du Mali, après l'arrestation de deux jeunes portant des ceintures d'explosifs et au lendemain du premier attentat suicide, par un kamikaze en moto, recensé dans le pays.
Les soldats maliens renforçaient samedi la sécurité dans la région de Gao après l'arrestation samedi de deux jeunes portant des ceintures bourrées d'explosifs et au lendemain du premier attentat suicide recensé au Mali.
«Nous avons arrêté tôt aujourd'hui deux jeunes, un Arabe et un Touareg. Ils avaient une ceinture d'explosifs et ils étaient sur le dos de deux ânes», a déclaré Oumar Maïga, le fils du chef du village local. Les deux jeunes ont été arrêtés sur la route menant à Bourem et à Kidal, à l'entrée nord de la ville de Gao, là même où un homme s'est fait exploser vendredi dans un attentat suicide visant des militaires maliens, blessant légèrement l'un d'entre eux.
L'attentat a été revendiqué par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), l'un des groupes armés qui occupait depuis des mois le nord du Mali, y multipliant les exactions. Jeudi, le Mujao avait dit avoir créé «une nouvelle zone de conflit», promettant d'attaquer des convois, de poser des mines et «d'organiser des attentats kamikazes».
La ville de Gao semble en état de siègePlus grande ville du nord du Mali, Gao a été reprise le 26 janvier par les soldats français et maliens aux islamistes. Mais depuis vendredi, la ville semble en état de siège: aussitôt après l'attentat suicide, soldats et gendarmes maliens se sont affairés à renforcer les postes aux entrées de la ville.
Sacs de sable empilés autour des postes de contrôle, arbres rasés pour améliorer la visibilité, mitrailleuses lourdes en batterie, renforcement des patrouilles des soldats nigériens: les mesures traduisent l'inquiétude des militaires, qui prennent très au sérieux les menaces de nouvelles attaques. «Dès qu'on sort de plus de quelques kilomètres de Gao, c'est dangereux», a confié un officier malien. Selon des sources militaires, françaises et maliennes, plusieurs des villages entourant Gao sont acquis à la cause des islamistes.
Des mines ont été découvertes sur les routes alentours: quatre civils maliens ont été tués mercredi par une mine au passage de leur véhicule entre Douentza (centre) et Gao. Le 31 janvier, deux soldats maliens avaient déjà été tués dans une explosion similaire, sur la même route.
Des divisions au sein de l'arméeDans la capitale malienne, le calme était revenu samedi après les affrontements survenus la veille dans l'attaque par des militaires du camp d'une ancienne unité d'élite de l'armée malienne, les Bérets rouges. Au moins deux personnes, des adolescents, ont été tués et treize blessées, selon un bilan du gouvernement, dans cette attaque qui a suscité la colère du chef d'état malien.
Cette attaque, qui illustre les divisions au sein de l'armée malienne laminée par les groupes islamistes armés et les rebelles touareg en 2012, a été motivée par le refus des Bérets rouges de quitter leur camp à Bamako et d'être réaffectés dans d'autres unités pour aller combattre les islamistes dans le Nord.