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Manifestation pro-islamiste et anti-française à Tunis
Publié le 09/02/2013 à 17:38
À Tunis, samedi.
Plus de 3000 personnes ont manifesté dans le centre de la capitale tunisienne lors d'un rassemblement à l'appel du parti islamiste au pouvoir Ennahda.«France dégage» et «Le peuple veut protéger la légitimité» du pouvoir en place, ont crié les centaines de militants (sans doute 3000) venus défiler samedi après-midi dans le centre de Tunis, à l'appel du parti islamiste au pouvoir Ennahda. Ils ont défilé sur l'avenue Habib Bourguiba, axe névralgique du centre de la capitale où se trouve aussi l'ambassade de France.
Des militants salafistes se trouvaient dans la foule, brandissant leurs bannières noires et des slogans appelant à l'unité des différents courants islamistes. La manifestation à l'appel des jeunesses d'Ennahda a débuté en début d'après-midi avec pour mots d'ordre «la défense de la légitimité de l'Assemblée nationale constituante» (ANC) et la lutte «contre la violence» politique et «l'ingérence française». La référence à l'ANC vise le premier ministre Hamadi Jebali, pourtant numéro 2 d'Ennahda, qui a répété vendredi se tenir à sa «décision de former un gouvernement de technocrates», si besoin sans «l'aval de l'Assemblée nationale constituante».
«La Tunisie ne sera plus jamais une terre de colonisation» Les manifestants brandissaient aussi de nombreuses pancartes en français: «France ça suffit! La Tunisie ne sera plus jamais une terre de colonisation». En effet, le rassemblement visait aussi à condamner «l'ingérence française», à la suite de propos du ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, qui a dénoncé cette semaine un «fascisme islamiste qui monte un peu partout» après l'assassinat mercredi de l'opposant Chokri Belaïd dont les proches accusent Ennahda.
«Nous devons soutenir les démocrates pour que les valeurs de la révolution du jasmin ne soient pas trahies», avait estimé le ministre sur Europe 1.
Le ministre tunisien des Affaires étrangères et le chef du gouvernement tunisien avaient signifié vendredi leur mécontentement après ces déclarations.
La France s'est abstenue de commenter pour l'heure la tenue de cette manifestation.