Un responsable algérien: l’ANP veille sur les frontières Sud du pays et protège leur imperméabilité
Par Khidr Omar | 05/02/2013 | 21:59
L’armée française a intensifié aujourd’hui ses frappes sur les montagnes des Ifoghas où sont retranchés les terroristes du Mujao, Ansar Eddine et El Kaida. Les frappes des avions français tombent à quelques kilomètres seulement du territoire algérien long d’une frontière de 1335 kilomètres avec le Mali.
La proximité de ces frappes n’est pas sans impact indirect sur les forces militaires algériennes qui veillent sur l’imperméabilité des frontières. Un responsable militaire algérien, s’exprime sous le sceau de l’anonymat et analyse pour
Algérie1 la situation qui prévaut dans la région.
« Vous n’êtes pas sans savoir que la récupération du nord Mali par les forces françaises et, accessoirement, maliennes, après plus de neuf mois d’occupation par les islamistes, a contraint les terroristes du Mujao, Ansar Eddine et Al Qaida à battre en retraite et se replier vers les régions montagneuses, comme Adrar Ifoghas, Menaka, Izoughak, Oued Telemsit, Omghas, à la frontière algéro-nigéro-malienne ». Ce repli, explique t-il « a créé une nouvelle situation à nos frontières ».
En effet, ajoute notre interlocuteur, « sous la pressions des forces françaises, ces terroristes pourraient être tentés de rentrer en territoire algérien , surtout qu’ils ont une grande connaissance du terrain ». Mais, selon ce responsable, « les autorités politiques et militaires ont prévu ce scénario depuis longtemps, même si l’Algérie a toujours prôné une solution politique et d’ailleurs notre conviction est que les acteurs de la crise au Mali sont condamnés à se retrouver autour de la table pour une solution viable et sans exclusion.
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Tirer à vue et sans sommation contre toute tentative d’infiltration”« Nos forces armées déjà présentes sur place depuis longtemps dans le cadre de la sécurisation de nos frontières ont été renforcées ces dernières semaines avec l’intervention des forces françaises au Mali. Nos militaires ont reçu des ordres stricts, à savoir tirer à vue et sans sommation contre toute tentative d’infiltration sur le territoire algérien ».
A cause de cette situation qui est quasiment de guerre les population algériennes qui vivent sur la bande frontalière sont informées et sensibilisées pour éviter des déplacements qui ne sont pas préalablement autorisés.
Pour ce responsable, la partie est loin d’être gagnée pour les forces armées françaises, « bien au contraire, les choses les plus difficiles viennent à peine de commencer ». Et pourquoi donc ? «Autant les forces françaises ont facilement chassé les terroristes du nord du Mali, autant il sera pour elles difficile de les déloger des montagnes du nord Mali », raison pour laquelle notre interlocuteur estime que « la guerre risque d’être longue et les groupes terroristes pourraient avoir recours à la même stratégie utilisée par Al Qaida en Afghanistan contre les forces américaines, notamment des attentats suicides et des attaques surprises visant les troupes françaises et maliennes ».