Des chutes de neige prévues à 400 m : 25 wilayas en alerte rouge

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DES CHUTES DE NEIGE PRÉVUES À 400 M : 25 wilayas en alerte rouge

Par Walid AÏT SAÏD - Jeudi 07 Fevrier 2013 -


L'hiver s'installe enfin

Le spectre du drame hivernal de l'an dernier hante toujours les esprits des villageois.

Attention, la neige est de retour. Un Bulletin météo spécial (BMS) annonce à partir d'aujourd'hui d'importantes chutes de neige sur les reliefs du Centre et de l'Est dépassant 600 m. Les wilayas concernées par ce BMS sont: Tissemsilt, Aïn Defla, Médéa, Blida, Bouira, Tizi Ouzou, Boumerdès, Béjaïa, Bordj Bou Arréridj, Sétif, Jijel, Skikda, Annaba, El Tarf, Mila, Constantine, Guelma, Souk Ahras, Batna, Oum
El Bouaghi, Khenchela et Tébessa.

L'épaisseur de la neige prévue atteindra localement 20 cm durant la validité de ce BMS et atteindra ou dépassera 50 cm, notamment sur les wilayas de Sétif, Bordj Bou Arréridj, Béjaïa, Tizi Ouzou et Bouira. Ces chutes de neige devront gagner, durant la journée du samedi, les hauteurs au-dessus de 400 m d'altitude, note la même source. C'est-à-dire qu'il se pourrait que même les hauteurs de la capitale soient touchées par ces chutes de neige.

En temps normal, cela devrait réjouir les foyers algériens qui profiteront de la beauté de la poudreuse. Mais comme le scénario de l'hiver dernier est toujours dans les mémoires, le spectre de ce drame hante l'esprit des citoyens, particulièrement ceux des villages isolés. Ils craignent de revivre le scénario des intempéries qui ont causé d'énormes dégâts. Privés de gaz et d'électricité, pendant plusieurs jours, ils ont failli mourir de froid se retrouvant isolés du reste du monde, sans aucun moyen, pour se chauffer.

L'hiver dernier avait, ainsi, mis au grand jour 50 ans de bricolage... Les images diffusées par la Télévision nationale montrant des familles heureuses d'être raccordées au gaz naturel ne sont, en réalité, que pure illusion. C'est l'arbre qui cache la forêt. Les files indiennes qui s'étaient formées devant toutes les stations-service pour obtenir cette très convoitée bonbonne de gaz, avaient dévoilé le pot aux roses. Même la capitale n'était pas épargnée par cette amère réalité! Mais comme la nature fait bien les choses, presque une année après le drame de ces intempéries, voilà une nouvelle vague qui met en alerte 25 wilayas du pays.

Après avoir été pointées du doigt, l'hiver dernier, pour leur «négligence», les autorités, qui ne pourront plus se cacher derrière l'excuse de l'effet surprise, seront-elles à la hauteur, cette fois-ci? Un an après ces intempéries, qu'en est-il donc des mesures prises pour éviter un «remake»? Les défaillances constatées ont-elles été prises en compte? Les autorités ont-elles appris de leurs erreurs? La réponse semble être par l'affirmative chez Sonelgaz et Naftal, deux entreprises nationales qui ont particulièrement été pointées du doigt l'hiver dernier. Sonelgaz et ses filiales ont continué leurs opérations de raccordement des foyers au gaz de ville.

Durant toute l'année, le réseau de distribution du gaz naturel n'a pas cessé d'être mis en service à travers les quatre coins du pays. Cela afin d'éviter aux citoyens la dépendance de la bonne vieille bonbonne de gaz.

Le réseau électrique, qui a montré ses limites, aussi bien en hiver qu'en été, a bénéficié d'un plan de modernisation. Naftal, pour sa part, semble avoir retenu ses leçons «d'hiver». C'est du moins ce qui ressort des mesures qu'elle a annoncées, pour cet hiver.

Saïd Akretche, le P-DG de Naftal a fait savoir que son entreprise allait augmenter ses stocks de matières premières et de gaz butane. Des dépôts-relais existants, destinés au stockage, ont, également, été renforcés.

Naftal a également créé des mini-centres d'enfûtage et de nouveaux points de stockage de gaz butane à travers des communes enclavées et montagneuses de différentes wilayas du pays. L'entreprise nationale ne s'est pas contentée de prendre des mesures, puisque des campagnes de sensibilisation ont aussi été lancées par Naftal, notamment, sur les radios locales, pour inciter la population, particulièrement, celle des zones éparses, à s'approvisionner en gaz, avant la dégradation des conditions climatiques.

De la bouche même de son P-DG, qui exclut toute rupture en matière d'approvisionnement des régions enclavées pour cet hiver, Naftal est prête à affronter l'hiver. Mais si Naftal et Sonelgaz ont pris les mesures nécessaires, qu'en est-il des pouvoirs publics en général et des autorités locales en particulier? Sont-elles prêtes pour cette alerte? On se souvient qu'au début du mois d'octobre dernier et l'apparition des premières pluies, Alger s'était noyée dans... une goutte d'eau.

Routes coupées, bâtisses effondrées, trémies inondées... c'était le bilan d'une nuit d'averse enregistrée dans les wilayas du Centre, dont Alger qui a été littéralement paralysée. La faute était due à qui? A la négligence des responsables des collectivités locales, occupés à «collecter» reléguant le nettoyage des avaloirs au second plan de leurs préoccupations! Les autorités ont-elles appris de leurs leçons passées? La neige le dira...