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Les pro-mariage gay mobilisent moins que les anti
Mis à jour le 27/01/2013 à 22:11 | publié le 27/01/2013 à 19:56
Les partisans du mariage pour tous ont rassemblé dimanche deux fois plus de personnes que le 16 décembre.
Le défilé dimanche à Paris en faveur du mariage pour tous a rassemblé un peu plus de 120.000 personnes.Ce n'était pas le raz-de-marée de la mobilisation des anti-mariage gay, évaluée entre 340.000 et 800.000 personnes le 13 janvier dernier à Paris. Mais il y avait tout de même du monde dimanche après-midi, pour défendre le projet de loi du gouvernement en faveur du mariage pour tous.
Selon nos propres estimations, au moins 120.000 personnes ont battu le pavé parisien, dimanche, au départ de la place Denfert-Rochereau. La direction du Renseignement de la Préfecture de police en a compté 125.000, soit deux fois plus que lors du dernier mouvement des «pro», le 16 décembre dernier.
Cécile Duflot représente «tout le gouvernement»Le cortège s'est ébranlé à 14 heures précises. En tête, on remarquait la présence de l'homme d'affaires de gauche, Pierre Bergé, ou de l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, Roselyne Bachelot. Plusieurs autres personnalités, dont le maire de Paris Bertrand Delanoë, sont venues apporter leur soutien aux manifestants. La ministre du Logement Cécile Duflot a souligné qu'elle représentait dans le cortège «tout le gouvernement».
Jack Lang n'aurait raté ce «grand jour», selon lui, pour rien au monde. Et il s'est livré, devant les micros, à un exercice pédagogique en déclarant: «François Hollande a eu raison de dissocier procréation médicalement assistée et mariage pour tous.»
Mais les participants à ce rassemblement bruyant et multicolore ne l'entendaient pas tout à fait de cette oreille. «François, ne recule pas, les homos sont derrière toi!», pouvait-on lire sur certaines pancartes brandies par des militants, bien décidés à rappeler au premier des Français, et sur tous les tons, ses engagements de campagne durant la présidentielle.
«Enfilez-moi… une bague au doigt»La Fédération lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT) n'en démordait pas. «La procréation assistée doit devenir un droit pour tous», haranguait l'une de ses pasionarias, dans une salve d'applaudissements, entrecoupée de simulations d'orgasmes («oui-oui-oui») braillées au micro par la chauffeuse de foule: «Oui au mariage, oui à l'adoption, oui à la PMA!» Dans cette ambiance de carnaval, un étudiant exhibait sa «tapette à homophobe», tandis que le flot des manifestants rivalisait de slogans iconoclastes: «Enfilez-moi… une bague au doigt» ; «Marre des soirées sex-toys, on veut des soirées biberon» ; ou encore : «Vous nous avez faits homos, nous vous ferons des hétéros».
L'Église n'était pas épargnée. «Jésus avait deux pères et une mère porteuse», scandait un membre du cortège, en clin d'œil aux nombreux catholiques mobilisés il y a deux semaines dans la capitale. Moins subtil, un autre déclarait: «Les curés au diocèse, nous on baise».
Une cohorte de lycéens suivait une drag-queen en habit de prélat. «Priez pour nous, on baise pour vous», lançait l'un d'eux. «Oui à l'amour, non au goupillon», renchérissait une soixante-huitarde aux cheveux grisonnants. Un jeune socialiste ajoutait: «Allez, François, sois pas Frigide!»
Ce dimanche, les «pro» étaient mobilisés. Mais trois fois moins nombreux que les «anti». Et pourtant, chaque camp défendra son succès.