WEB - GOOGLE - ACTUALITÉ > International
Mali : les forces coalisées ont repris la ville de Gao
Mis à jour le 26/01/2013 à 18:37 | publié le 26/01/2013 à 17:47
Photo de l'aéroport de Gao prise le 7 août dernier.
Le ministère français de la Défense assure même que le maire de la ville, jusque là réfugié à Bamako, a regagné la localité.
De notre envoyé spécial à Sévaré L'offensive des forces maliennes et françaises a atteint son premier objectif. Samedi, le ministère français de la Défense a annoncé que les forces coalisées avaient repris le contrôle de Gao. Cette ville, au nord-est du Mali, était l'un des bastions des islamistes, avec Tombouctou et Kidal.
Dans un communiqué, le ministère a affirmé que «dès ce samedi soir, Sadou Diallo, le maire de Gao réfugié à Bamako, a pu regagner sa ville, accompagné par le colonel Dako».
Selon le ministre, le contingent malien, soutenu par des troupes spéciales françaises, s'était plus tôt rendu maître de deux points clefs de la cité: l'aéroport, situé à sept kilomètres du centre, et le pont enjambant le Niger. Dans la foulée, aucun combat n'avait été rapporté. «Il n'y a pas de combat à proprement parler», a précisé un porte-parole de l'Etat-major, «mais sporadiquement, des opérations de harcèlement avec des éléments terroristes qui ouvrent le feu sur nos positions après s'être abrités dans des zones urbaines». Un habitant de Gao, joint sur un téléphone satellite, assurait que la ville était calme. «Pour l'instant on entend rien».
Les combattants du Mouvement unicité et Jihad en Afrique de l'ouest (Mujao), qui avaient fait de Gao leur capitale, s'étaient fait très discrets depuis le début des bombardements par l'aviation française. Pour se protéger, ils avaient choisi de quitter les quartiers urbains pour se cacher dans la brousse à la périphérie. «Mais certains soldats sont toujours là. Ils sont dans les maisons et d'autres reviennent pour se ravitailler», détaillait, il y a quatre jours, un résident en fuite. Une source militaire française assurait que le gros des troupes aurait cependant quitté la zone pour remonter plus au nord, autour des villes de Tombouctou et Kidal. Samedi, selon l'Agence France-Presse, le Mujao, qui détient en otage le français Gilberto Rodriguez Leal depuis novembre, expliquait vouloir engager des pourparlers. «Le Mujao est prêt à négocier la libération de l'otage Gilberto. Nous voulons négocier», a déclaré Walid bu Sarhaoui, un porte-parole du mouvement.
Un retour des islamistes dans cette région presque impossiblePour l'état-major malien, la prise de Gao représente une étape importante. Elle scelle le contrôle de la rive sud du fleuve, première partie de la reconquête du Mali. La mainmise sur le pont de Wabary, l'un des deux ouvrages stratégiques franchissant le Niger en aval de Bamako, rend désormais presque impossible un retour des islamistes dans cette région.
Pour reprendre totalement la ville, les Maliens et les Français pourront compter sur l'appui des soldats nigériens cantonnés à la frontière, à 300 kilomètres de Gao. Un millier de militaires tchadiens ont également été déployés au Niger. Selon une source française, une partie des ses troupes seraient déjà en route. Certains pourraient être acheminés rapidement à Gao par avion. Le soutien pourrait aussi venir des Français, dont un important détachement, est arrivé samedi matin à Douentza et à Hombori, à 250 kilomètres à l'est. Douentza est un verrou qui contrôle la route sud de Tombouctou. En parallèle, un autre bataillon français progresse depuis Diabali en direction de Tombouctou.