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Mali : les Français visent un camp jihadiste à Tombouctou
Publié le 22.01.2013, 16h10 | Mise à jour : 19h51
Illustration. Mardi, au onzième de l'opération Serval, l'aviation française a visé un centre de commandement d'Al-Qaida au maghreb islamique (Aqmi) situé à Tombouctou, dans le nord du Mali.
La reconquête du Nord-Mali a commencé. Mardi, au onzième jour de l' «opération Serval», l'armée française a mené une attaque aérienne contre un centre de commandement jihadiste basé à Tombouctou (900 km au nord-est de Bamako). L'aviation a délibérément visé un camp d'Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), l'un des plus importants groupes islamistes actifs au Mali, a précisé une source proche du gouvernement français.
Objectif : libérer le Nord-MaliTombouctou, ville millénaire dont les célèbres mausolées classés au patrimoine mondial de l'Unesco ont récemment été détruits par des islamistes à coups de pioches au nom de la charia, est l'une des villes les plus importantes du Nord-Mali, région passée entièrement sous le contrôle des extrémistes en juin 2012. Elle représente donc, avec Gao (1200 km au nord-est de Bamako), un point stratégique dans la reconquête de cette zone par l'armée française, qui se bat aux côtés de l'armée malienne depuis le 11 janvier.
«Notre objectif est la libération totale des régions du nord du Mali. Si les appuis sont conséquents, cela ne dépassera pas plus d'un mois pour Gao et Tombouctou», a affirmé mardi le général malien Ibrahima Dahirou Dembélé, interrogé par Radio France Internationale (RFI). Des propos qui confirment ceux du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui affirmait dimanche que l'objectif de l'opération, «c'est la reconquête totale du Mali».
La veille, lundi, ce sont les villes de Diabali (ouest) et de Douentza (est) qui ont été reprises par les forces françaises aux groupes islamistes, qui en avaient pris le contrôle les 14 janvier. Ce fait d'armes leur a d'ailleurs valu d'être acclamées par la population. Ce mardi matin, les soldats français avaient tous quitté Diabali pour se rendre dans le nord du pays et seuls des soldats maliens patrouillaient encore dans la ville. Les forces islamistes, de leur côté, se seraient replié vers Kidal, dans l'extrême nord-est du pays, à 1500 km de la capitale.
Washington déploie son aide... gratuitementLes 2150 soldats français présents actuellement au Mali (un chiffre qui doit encore augmenter) pourront bientôt bénéficier d'une aide logistique importante de la part des Etats-Unis, qui donnent déjà un coup de main en matière de renseignements. «A la demande du gouvernement français, nous avons commencé à affréter par les airs de l'équipement et du personnel de la France vers le Mali», a annoncé mardi un porte-parole de l'armée américaine. Cette aide sera fournie à titre gracieux. «Nous avons pris la décision de ne pas demander à ce stade de remboursement ou de compensation» aux Français, a affirmé le porte-parole du Pentagone, George Little.
Le même jour, c'est la chancelière allemande, Angela Merkel, qui a réitiré son soutien à l'armée française, sans toutefois s'engager à déployer une aide supplémentaire (pour l'instant, le renfort de Berlin se résume à deux avions, à la promesse d'envoyer des instructeurs pour former les troupes africaines et à la promesse d'une aide humanitaire). «Nous savons que la France mène actuellement une situation militaire difficile pour nous tous et nous souhaitons vraiment le succès aux soldats et à leurs familles car le combat contre les islamistes est un combat très difficile», a-t-elle déclaré lors des célébrations du cinquantenaire du Traité de l'Elysée, symbole de la relation franco-allemande.
Arrivée imminente des forces africainesEn ce qui concerne le renfort humain, les forces africaines de la Cédao (la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest) prévoient de déployer plus de 5000 hommes au sein d'une force internationale encadrée par l'ONU, la Misma (Mission internationale de soutien au Mali). A terme, ils doivent prendre le relai de l'armée française au côté de l'armée malienne pour poursuivre l'offensive contre les islamistes.
Pour l'instant, seuls quelque 200 soldats sont sur place et la Cédéao prévoit de se réunir le 29 janvier pour mettre au point leur déploiement dans le nord du pays. Le coût de l'opération pourrait atteindre 220 millions d'euros, auxquels s'ajouteraient 340 millions d'euros pour former les soldats maliens, selon le ministère français des Affaires étrangères.