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| Sujet: Le premier ministre, Abdelmalek Sellal, l'a révélé hier : Aqmi voulait faire exploser le site gazier Mar 22 Jan - 12:54 | |
| Actualité
Mardi, 22 Janvier 2013 09:50
Le premier ministre, Abdelmalek Sellal, l’a révélé hier : Aqmi voulait faire exploser le site gazier
Par : Souhila HAMMADI
Abdelmalek Sellal a donné des détails sur l’attaque terroriste, sur les visées des preneurs d’otages et sur l’intervention de l’unité d’élite de l’ANP. Il a clarifié, en outre, la position de l’Algérie dans le conflit du Mali, en précisant que son armée ne participera pas à une action militaire internationale dans ce pays ou un autre.Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a déroulé, hier, lors d’une conférence de presse à laquelle ont assisté le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales et ses collègues de la Communication et de l’Énergie, le film de la prise d’otages à In Amenas. Les informations sur cette attaque terroriste ont été corroborées, selon lui, par les trois terroristes capturés vivants. Ainsi, il s’est avéré qu’un groupe de 32 personnes issues de 8 nationalités (3 Algériens, 11 Tunisiens, 3 Maliens, 2 Nigériens, 1 Canadien, des Égyptiens et des Mauritaniens) et dirigé par Bencheneb Mohamed-Amine (Algérien) a longé, pendant deux mois, les frontières algéro-maliennes, puis celles algéro-nigériennes avant de pénétrer sur le sol national par la Libye, muni d’armes lourdes et sophistiquées. “C’est un attentat prémédité. Les terroristes devaient au départ attaquer un bus transportant des expatriés, dont le directeur général de British Petrolium, vers l’aéroport. Ils voulaient prendre ces étrangers au Mali pour s’en servir comme monnaie d’échange. La riposte de l’escorte, formée par des gendarmes, a déjoué ce plan”, a relaté le Premier ministre. Le groupe, affilié à la fraction Signataires par le sang de Mokhtar Belmokhtar, l'un des fondateurs d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), s’est scindé alors en deux. Onze éléments se sont dirigés à l’aube vers le site gazier dont la superficie s’étend sur 10 hectares et le reste vers la base de vie, étalée sur 4 hectares. “Ils avaient l’intention de prendre en otage les étrangers et de faire exploser le site gazier d’In Amenas, sur lequel 5 missiles étaient braqués. Parmi les terroristes, il y avait trois spécialistes des explosifs. Plusieurs endroits des sites ont été piégés par des mines antichars et des otages ont été ceinturés d’explosifs. Un ancien chauffeur, d’origine nigérienne, ayant exercé à la base de vie, a servi de guide. Le groupe était muni de cartes sur les deux sites. Ce sont des informations vérifiées”, a attesté M. Sellal. “L’agent de sécurité (seul Algérien tué dans l’attentat, ndlr) a eu le réflexe d’actionner, avant de mourir, l’alarme. Ce geste a permis de mettre en œuvre les consignes de sécurité et sauvé des vies humaines”, a-t-il poursuivi, rendant hommage à la victime native de la ville de Tiaret. “L’ANP et des citoyens de la région ont commencé par négocier avec les preneurs d’otages. Mais ils semblaient déterminés et leurs revendications étaient irrecevables. Il a été décidé alors de faire intervenir l’unité d’élite de l’ANP, formée spécialement pour ce type d’opération. Elle a accompli ce que peu d’unités pareilles dans le monde pouvaient réaliser”, a-t-il commenté. Il a affirmé que le premier assaut a permis la libération de beaucoup d’otages. De son propre aveu, la suite des opérations était plus délicate et complexe. Il a rapporté que les terroristes avaient piégé davantage d’otages étrangers. Ils les ont mis dans des véhicules afin de les emmener hors des frontières. Ils voulaient néanmoins rejoindre d’abord 11 de leurs acolytes, se trouvant sur le site gazier. Là, les trois premiers 4X4 du convoi ont explosé, faisant le premier lot de victimes parmi les otages. Le deuxième assaut est plus laborieux de par “les difficultés d’accès au site gazier et sa superficie. Je certifie que l’intervention des jeunes de l’ANP était intelligente et d’un grand professionnalisme. Malheureusement, les derniers otages ont été exécutés par leurs ravisseurs d’une balle dans la tête. Il y a eu un assassinat collectif”, a déploré le Premier ministre. 790 personnes ont été prises en otageIl a donné alors le bilan de l’attentat terroriste et de son dénouement. 790 personnes, dont 136 expatriés de 26 nationalités, ont été prises en otage. La majorité a été libérée en deux temps. Il n’en demeure pas moins que 37 étrangers (7 corps ne sont pas encore identifiés) et un Algérien ont perdu la vie dans ce triste événement. Le sort de 5 expatriés demeure inconnu à ce jour. Le groupe terroriste a été totalement neutralisé. 29 éléments abattus et 3 capturés. “Le président de la République suivait, heure par heure, l’évolution de la situation. Nous avons fait preuve d’unité de commandement. L’Algérie a montré sa maîtrise”, a dit le Premier ministre. Il a informé, dans le sillage, qu’une délégation du gouvernement effectuera, aujourd’hui, une visite sur les lieux de la prise d’otages pour évaluer les dégâts qui ne sont pas “énormes”, a-t-il soutenu. Les États, qui comptaient des ressortissants parmi les otages, ont été informésInterpellé par les journalistes sur plusieurs aspects de l’affaire qui paraissent sombres au regard de l’opinion publique, Abdelmalek Sellal a affirmé que les États qui comptaient des ressortissants parmi les otages ont été informés dès les premiers instants de l’attaque. “Moi-même, j’ai eu des communications téléphoniques avec 20 chefs de gouvernement, dont le Premier Ministre britannique et la secrétaire d’État américaine Hillary Clinton”, a-t-il indiqué. Le timing de l’assaut a été dicté, a-t-il expliqué, par “l’appréciation du terrain. C’était au commandement militaire de déterminer l’heure de l’assaut en vue de sauver un maximum de vies humaines”. Il a précisé que l’opération était difficile et complexe. “L’Algérie a donné une réponse cinglante à une tentative de déstabiliser le pays. C’était une agression caractérisée pour pousser l’État à reculer sur ses positions dans le conflit du Mali. Nous sommes partisans du dialogue, mais quand la stabilité du pays est en jeu, il n’y a plus de discussions possibles. Nous défendrons notre pays et nous avons une armée à la hauteur”, a-t-il asséné, avant d’ajouter que l’Algérie ne transigera pas sur deux principes transcrits dans la Constitution : ne pas s’ingérer dans les affaires internes aux États et ne jamais envoyer l’Armée algérienne en dehors de nos frontières. Frontières terrestres fermées, l’espace aérien ouvert à l’aviation françaiseÀ ce titre, il a soutenu fermement que les décisions de fermeture des frontières avec le Mali et l’ouverture de l’espace aérien à l’aviation militaire française ont été prises “en toute souveraineté en se conformant à la légalité internationale et aux décisions du Conseil de sécurité (de l'ONU) sur la situation au Mali. Nous n’accepterons aucune pression venant de quelque partie que ce soit”. Dans le même temps, l’État demeure, a-t-il assuré, attaché à la préservation de l’intégrité territoriale du Mali, à la poursuite du dialogue entre les parties impliquées dans le conflit et à mettre les bouchées doubles dans la lutte contre le terrorisme. Sans minimiser la menace qui pèse sur l’Algérie du fait de l’insécurité qui règne dans la région du Sahel, le Premier ministre a déclaré que “la vigilance est maximale. Nous renforçons la sécurité de nos frontières ainsi que le système de sécurisation des sites pétroliers et gaziers”. S H | |
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