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Armstrong : «Je ne mérite pas la peine de mort»
Mis à jour le 19/01/2013 à 08:53 | publié le 19/01/2013 à 08:13
Lance Armstrong veut faire de la compétition.
Durant la seconde partie de son entretien télévisé avec Oprah Winfrey, Lance Armstrong a comparé sa suspension à vie à «la peine de mort». L'Américain, parfois en larmes, espère toujours reprendre la compétition.L'homme manipulateur, calculateur, distant de la première partie a laissé place la nuit dernière à l'émotion. Qu'elle fût prévisible ou feinte, Lance Armstrong a craqué devant Oprah Winfrey. Si la première heure et demie, diffusée dans la nuit de jeudi à vendredi, avait été consacrée aux aveux de dopage épars et soigneusement distillés, la dernière heure de la confession télévisuelle de l'Américain a viré à la psychothérapie, comme la grande prêtresse des shows tv US sait brillamment le faire. Interrogé sur la façon dont il traversait cette «épreuve», le Texan n'a eu de cesse de s'«
excuser». Auprès de «
Frankie (Andreu), Betsy (Andreu), Tyler Hamilton, Floyd Landis, Greg LeMond», de David Walsh, qui l'a combattu dans plusieurs ouvrages dont
L.A. Confidential écrit avec Pierre Ballester dès 2003, et de tous ceux qu'il a «
trahis». «
J'ai honte de ce que j'ai fait (…)Je suis prêt à passer le temps qu'il faudra pour faire amende honorable, sachant très bien que je ne convaincrai pas grand monde», a-t-il déclaré, exprimant des «
remords».
En pleurs quand il parle de son filsArmstrong raconte que le moment le plus dur fut lorsqu'on le pressa de quitter la présidence de sa fondation Livestrong de lutte contre le cancer, qu'il a créée en 1997. «
La fondation était comme mon sixième enfant (...), ça m'a fait très mal». A propos d'enfant, la séquence émotion intervint un peu après quand Oprah Winfrey lui demanda quelle avait été la réaction de ses proches, et notamment de son fils aîné Luke (13 ans). «
Quand tout a commencé (ces révélations des derniers mois) j'ai vu mon fils me défendre: dire que ce n'était pas vrai ce qu'on disait sur son papa», commença Armstrong, avant de s'arrêter, les yeux rougis. Puis il continua difficilement, entrecoupant son discours de longues pauses pour sécher ses larmes. «
Là, j'ai su qu'il fallait que je lui dise. Il ne m'avait jamais posé la question. Il avait confiance en moi (larmes) Je lui ai dit: «Je veux que tu saches que c'est vrai (que je me suis dopé)
. Ne me défends plus»
(larmes) Il m'a répondu: Tu sais, je t'aime. Tu es mon père, ça ne changera pas ça».
Avant de fendre la carapace (sa mère, son ex-femme, sa thérapie passèrent ensuite), l'Américain a subrepticement indiqué les raisons de sa volte-face, après une dizaine d'années de farouches dénégations. Réside ainsi toujours en lui le désir de renouer, un jour, avec la compétition. «
Je suis un compétiteur. C'est ce que j'ai fait toute ma vie. J'adore m'entraîner. J'adore courir (…) J'adorerais courir le marathon de Chicago à 50 ans et je ne peux pas. Je ne peux même pas courir les 10.000 miles d'Austin», a confié l'ex-cycliste, banni à vie de toute compétition sportive par l'USADA (agence antidopage américaine). «
Je mérite d'être puni, mais je ne pense pas mériter la peine de mort», a-t-il lâché. Il n'a en revanche pas précisé s'il allait être entendu par l'agence antidopage américaine ou la commission indépendante chargée de découvrir s'il avait bénéficié de protections au sein de l'UCI.
Un pas vers la rédemptionContinuant de s'accuser seul, - «
je n'aime pas regarder en arrière, je n'aime pas ce gars (en parlant de lui). C'est un gars qui se sentait invincible, à qui on le disait et qui le croyait vraiment» - Armstrong, qui a avoué avoir perdu 75 millions de dollars en un jour lorsque ses sponsors l'ont quitté, a vigoureusement réfuté l'idée d'avoir tenté de corrompre l'USADA pour obtenir une réduction de peine. «
Ce n'est pas vrai. Dans son rapport de 1.000 pages, il y avait beaucoup de choses, mais pas ça». Il a également écarté l'hypothèse que le dopage ait été à l'origine de son cancer des testicules en octobre 1996. «
Je ne suis pas médecin, mais aucun docteur ne m'a jamais suggéré cela». Volontairement muet sur ses liaisons dangereuses, l'Américain laisse le mystère entier planer. Son but était ailleurs : l'icône déchue sur les marches de la rédemption. Le grand public américain jugera.