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En Algérie, l'assaut meurtrier
Mis à jour le 17/01/2013 à 20:28 | publié le 17/01/2013 à 20:19
Un assaut a été lancé contre ce groupe qui retenait plusieurs centaines d'employés algériens et une quarantaine d'étrangers de différentes nationalités.
Au lendemain de la prise en otage de plusieurs centaines d'employés sur un site gazier par des djihadistes, les forces de sécurité sont passées jeudi à l'offensive. Le bilan serait lourd.Alger a opté jeudi pour la force, 24 heures après l'entrée, dans la nuit de mardi à mercredi, des terroristes islamistes sur le complexe gazier d'In Aménas, exploité par BP tout près de la frontière libyenne. Le ministre de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia avait rejeté toute négociation avec les preneurs d'otages. « Les autorités algériennes ne répondront pas aux revendications des terroristes et refusent toute négociation», avait-il indiqué. «Le cours des événements n'augure rien de bon pour les otages, confiait jeudi soir au
Figaro un ex-haut responsable des services de renseignements algériens. Mais il est tout à fait clair que les terroristes seront totalement éliminés, quel que puisse être le prix à payer.»
Un assaut a donc été lancé contre ce groupe qui retenait plusieurs centaines d'employés algériens et une quarantaine d'étrangers de différentes nationalités, parmi lesquels des Français, des Britanniques, des Norvégiens, des Américains et des Japonais notamment. Au cours de cette attaque, qui aurait été appuyée par des hélicoptères, de nombreux otages auraient été tués.
Le bilan de cette opération, conduite jeudi à la mi-journée et qui se poursuivait en fin d'après-midi, demeurait hier soir confus. Les informations fournies par Alger, les terroristes appartenant à la brigade de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar ainsi que par plusieurs otages, étaient contradictoires. La plupart des employés algériens, voire la quasi-totalité, seraient sortis indemnes du site d'In Aménas. L'agence de presse algérienne a ainsi annoncé que quelque 600 Algériens avaient été
«libérés». Mais nombre d'entre eux ne l'ont pas été du fait de l'intervention militaire. Avant même l'assaut, par petits groupes, ils s'étaient enfuis ou avaient été relâchés par leurs ravisseurs. Une trentaine d'Algériens sont parvenus à quitter le complexe gazier, avait annoncé jeudi la préfecture d'Illizi.
Avions de combat et unités au solLes terroristes, dont on peinait à évaluer le nombre, sans doute quelques dizaines, semblent n'avoir pas été en mesure de garder autant d'otages, répartis sur plusieurs sites du complexe gazier. Des étrangers, notamment des occidentaux auraient, eux aussi, réussi à fausser compagnie à leurs geôliers islamistes. Quinze étrangers, dont un couple de Français, se sont échappés, a annoncé jeudi après-midi la chaîne privée algérienne Ennahar, dont l'information n'a pas été reprise.
Les premières victimes sont décédées lors de la prise du site par les islamistes auxquels elles tentaient de résister. Au moins un Algérien et un Britannique. Impossible de savoir si les terroristes ont ensuite assassiné certains de leurs otages, ou s'ils ont tué ceux qui cherchaient à fuir. Une chose est sûre: l'assaut conduit par les forces armées algériennes a causé des pertes, sans qu'il soit possible de déterminer le nombre de morts parmi les otages, les militaires et les terroristes.
Selon l'agence de presse algérienne, quatre otages - un Français, deux Britanniques et un Kényan - ont été libérés lors de cette opération. Selon un islamiste, cependant, cet assaut aurait causé la mort d'une cinquantaine de personnes, en majorité des otages. Sept étrangers étaient toujours en vie après le raid, mais leur survie semblait compromise par la poursuite de l'assaut, a dit un responsable du groupe lié à al-Qaida auteur du rapt, cité par l'agence mauritanienne ANI.
«Des avions de combat et des unités au sol ont entamé une tentative de prendre de force le complexe», a-t-il ajouté, menaçant de «tuer tous les otages» si les forces algériennes poursuivaient leurs opérations.
Le porte-parole des islamistes a affirmé qu'ils essayaient «de transporter une partie des otages vers un lieu plus sûr à bord de véhicules» lorsque l'armée algérienne les a bombardés, tuant 34 otages et 15 ravisseurs. «Trois Belges, deux Américains, un Japonais et un Britannique ont survécu», a-t-il précisé. Le nombre des blessés, tant parmi les otages que parmi les forces sécuritaires et les islamistes, n'avait pas été communiqué hier soir.