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Le grand pessimisme de la presse algérienne
Mis à jour le 17/01/2013 à 12:33 | publié le 17/01/2013 à 11:23
Après la prise d'otages sur un site gazier par un commando armé, les journaux algériens dénoncent les «défaillances sécuritaires» du pouvoir et s'alarment de l'engrenage dans lequel va être pris leur pays.
Alger
Le ton est dur envers les autorités algériennes, ce matin, dans les quotidiens du pays qui pointent les «défaillances sécuritaires» comme le fait le journal arabophone el-Khabar. «C'est la facilité avec laquelle l'opération a été montée et exécutée dans une région et contre un site stratégique censé être bunkerisé qui inquiète le plus, note un éditorialiste d'el-Watan . Cela signifie qu'après l'attentat de Tamanrasset qui avait visé la brigade de la gendarmerie et en dépit du climat de guerre à notre frontière, les autorités algériennes ne semblent pas avoir pris conscience de l'ampleur du danger qui guette à nos portes et des risques de voir le conflit se transposer chez nous.»
Pour le politologue Salah Mouhoubi, cité par Algérie News, l'attaque d'In Amenas «prouve que la politique sécuritaire algérienne est défaillante. L'Algérie doit impérativement revoir sa copie par rapport au bourbier malien pour éviter de rentrer dans l'engrenage.» La Tribune estime pour sa part que «la réputation» d'excellence des Algériens dans la lutte contre le terrorisme «paraît pour le moins largement galvaudée». Et le quotidien d'ajouter: «À partir du moment où l'Algérie a été citée, bien avant que ne soit officialisée l'autorisation de survol par les avions français, comme ayant adhéré au principe d'envoi des troupes au Mali, il devenait impératif de faire preuve de la plus grande vigilance.» Un thème soulevé par de nombreux éditos jeudi matin.
«C'est déjà trop tard, la guerre va avoir un effet domino»
Liberté affirme qu'«Alger paie pour son implication dans la gestion de la crise malienne, une gestion dans laquelle le pays s'embourbe sans tenir toutes les cartes en main.» Plus fataliste, l'écrivain essayiste Kamel Daoud dans Le Quotidien d'Oran résume: «On pourra toujours se cacher derrière le silence, laisser parler Fabius à la place de l'Algérie et affirmer la non-ingérence comme principe de notre diplomatie, c'est déjà trop tard: c'est une guerre et elle va avoir un effet domino sur le Sahara algérien, ses équilibres, ses bases pétrolières, ses tribus, son histoire, ses multinationales.»
Les quotidiens arabophones, fidèles à leur ligne éditoriale, continuent de s'en prendre à la France, comme Ennahar, «c'était une stupidité de la part de la France de déclarer trop tôt la guerre et on en voit déjà les résultats aujourd'hui», ou rappellent les risques d'embrasement dans la région. «Les flammes de la guerre qui touche le Mali atteindront certainement l'Algérie, analyse Echorrouk, comme celles en Afghanistan ont touché le Pakistan, celles de la Syrie, l'Irak et celles de Somalie, l'Éthiopie.»