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Un pilote français tué au Mali lors de l'opération «Serval»
Mis à jour le 12/01/2013 à 15:52 | publié le 12/01/2013 à 15:19
Trois Mirage 2000 D français survolent le ciel malien après une intervention menée dans la nuit de vendredi à samedi.
INFOGRAPHIE - Les raids aériens français ont continué vendredi et la nuit dernière. Des unités de soldats français sont déployées à Bamako.La guerre au Mali a fait vendredi sa première victime militaire française. Un pilote d'hélicoptère de combat Gazelle a été mortellement blessé par un tir d'arme légère lors d'un raid aéroporté de l'armée française contre la colonne de 4x4 d'un groupe islamiste armé dans la région de Konna dans le centre du pays. L'incident a été annoncé par la presse américaine avant d'être confirmé samedi matin par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian lors d'une conférence de presse. L'officier tué, le lieutenant Damien Boiteux, appartient au 4e régiment d'hélicoptères de combat (RHC) de Pau. «Il a été évacué de la structure médicale la plus proche avant de succomber à ses blessures» a précisé le ministre.
Décidée dans l'urgence par François Hollande, l'intervention française contre la mouvance d'al-Qaida qui contrôle le nord du Mali est avant tout aérienne. Vendredi, les avions et les hélicoptères ont commencé à pilonner des cibles «terroristes». Ils ont notamment frappé une colonne en mouvement composée de nombreux véhicules et de motos. L'opération qui n'est pas sans rappeler le raid contre les chars de Kadhafi près de Benghazi en Libye a stoppé net la progression des islamistes. Elle s'est déroulée dans l'urgence. Des bombardements ont également visé des hangars et des lieux de repli des extrémistes. Ils se poursuivent actuellement.
Jean-Yves Le Drian : "Des frappes aériennes sont en cours par BFMTV
La France mobilise ses Mirage basés au Tchad dans le cadre de l'opération Epervier et a mis en alerte des avions Rafale positionnés sur le territoire français. «Il fallait réagir avant qu'il ne soit trop tard» a indiqué Jean-Yves Le Drian. «Nous agissons en soutien des forces maliennes avec pour objectif d'arrêter l'offensive des terroristes, de les empêcher de nuire et de sécuriser nos ressortissants au Mali».
[b]Des soldats français déployés à BamakoSelon le ministre de la Défense, l'alliance composée par al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), le Mouvement pour l'unification du djihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) et Ansar Dine , les islamistes Touaregs, avait l'intention de fondre sur Mopti, une ville africaine noire et non pas sahélienne comme les autres territoires occupés par les insurgés et de pousser l'avantage jusqu'à Segou, dernier verrou avant Bamako. Les groupes ont attaqué la bourgade de Konna en tentant dans le même temps de franchir le fleuve Niger pour prendre l'armée malienne en tenaille. L'offensive aurait été bloquée, mais la ville de Konna n'a pas été pour l'instant reprise par les forces maliennes. Ces dernières affirment toutefois y avoir tué des dizaines d'islamistes.
Le ministre de la Défense reste flou sur l'implication au sol des troupes françaises. «Quelques centaines d'hommes ont été déployés à Bamako. Le renforcement est en cours et nous poursuivrons nos opérations tant que nécessaire» a commenté Jean-Yves Le Drian. À Sevaré, l'aéroport militaire de Mopti, les Français sont censés sécuriser l'état-major opérationnel de l'armée malienne mais il est probable qu'ils soient amenés à appuyer son allié sur le terrain.
«Notre volonté est de faire en sorte que les décisions internationales appuyées par les Nations unies soient mises en place au plus vite» a rappelé le ministre de la Défense. Mais l'opération baptisée «Serval», du nom d'un félin du désert, relève uniquement des relations bilatérales franco-maliennes. S'ils parviennent à juguler l'avancée des islamistes, Français et Maliens devront envisager sans tarder avec le soutien des pays africains limitrophes la reconquête du nord du Mali. Un projet qui s'annonce pour le moins périlleux. Outre son pouvoir de nuisance terroriste, AQMI dispose de l'arme des otages. Huit Français sont retenus dans des lieux éclatés par les partisans d'Abou Zeid. «La vie des otages était hier primordiale, elle l'est aujourd'hui, elle le sera demain. La nouvelle donne est qu'il y a une rupture dans le processus. Le renforcement des djihadistes nuit à la vie des otages» a estimé Jean-Yves Le Drian.