8 ministres du FLN se révoltent contre Belkhadem et exigent sa démission immédiate
Par Ameziane Athali | 09/01/2013 | 18:31
La crise organique au sein du FLN a pris ce mercredi une autre tournure qui augure d’une prochaine escalade. Huit ministres, c’est-à-dire l’ensemble des ministres FLN au gouvernement Sellal ont signé un communiqué d’une virulence inouïe dans lequel ils accusent le SG de déstabiliser les institutions politiques du pays.
Les ministres signataires de ce communiqué sont Abdelaziz Ziari, ministre de la Santé et ex-président de l’APN, Tayeb Louh, ministre du travail, Rachid Harraoubia ministre de l’enseignement supérieur, Abdelkader Messahel , secrétaire d’état chargé des relations maghrébines et africaines, Mohamed Khoudri, chargé des relations avec le parlement, Rachid Benaïssa, ministre de l’agriculture, Moussa Benhamadi, ministre des télécommunications et Amar Tou, ministre du transport.
“Après ses agissements qui ont pollué le climat politique et administratif du parti, le secrétaire général cherche à utiliser les institutions de l’Etat au service de son ambition personnelle et cela sans considération et au détriment de la respectabilité de ces institutions », commencent par souligner les huit ministres.
Ces comportements sont jugés par les huit ministres “comme incompatibles avec la position de leader du FLN sur la scène politique”. Ils considèrent encore ces agissements qu’ils dénoncent comme une “atteinte au parti dans ses positions de principe, particulièrement concernant la part qu’il doit prendre dans la mise en œuvre du programme du président Bouteflika”.
Les ministres signataires en veulent aussi à Belkhadem pour avoir transféré les problèmes internes au parti vers des instituions de l’Etat, en l’occurrence l’APN. Ce qui n’a pas manqué, selon eux, d’influer négativement sur le fonctionnement de cette institution parlementaire au moment où celle-ci est appelée à discuter de projets de loi importants sur les plans économique, social et politique.
Ce constat fait , les huit ministres avancent leur proposition afin, selon eux, d’ “empêcher une plus grande dérive et une plus grande division dans les rangs du parti”.
La proposition : ils demandent à Belkhadem de se retirer pour permettre l’élection d’un nouveau secrétaire général soit par consensus soit par la voie électorale. Et cela lors de la tenue de la prochaine session du comité central du parti.
Faisant le parallèle avec ce qui s’est passé au RND, les huit ministres demandent à Belkhadem d’imiter Ahmed Ouyahia en annonçant volontairement son retrait de la tête du FLN pour que la prochaine session du comité central puisse se préparer dans de bonnes conditions de sérénité.
Les ministres signataires, tout en réitérant leur engagement pour l’application du programme du président Bouteflika, refusent désormais toute autorité de Belkhadem sur eux en tant que ministres du FLN et lui recommandent de “faire preuve de sagesse pour permettre au parti d’assurer sa mission en tant que première force politique du pays”.