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Syrie : 60 000 morts depuis le début du conflit
Publié le 02.01.2013, 18h08 | Mise à jour : 19h44
«L'échec de la communauté internationale, et en particulier du Conseil de sécurité, à agir concrètement pour arrêter ce bain de sang fait honte à nous tous», a déclaré la Haut-Commissaire, Navi Pillay, dans un communiqué publié mercredi alors qu'un bilan fait état de 60 000 morts depuis le début du conflit.
Plus précisément, l'organisation a recensé 59.648 personnes tuées en Syrie entre les premières manifestations lancées dans le sillage du Printemps arabe le 15 mars 2011 et la fin novembre 2012. «Etant donné que le conflit s’est poursuivi sans relâche depuis fin novembre, nous pouvons supposer que plus de 60.000 personnes ont été tuées jusqu'au début 2013», a expliqué la Haut-Commissaire Navi Pillay dans un communiqué.
Un conflit de plus en plus meurtrier. Ce sont donc plus de 2727 personnes en moyenne qui ont péri chaque mois depuis le début des combats, soit 90 par jour. Les analyses sont d'autant plus inquiétantes qu'elles révèlent une augmentation de ce nombre moyen depuis le début du conflit. Au début de l'été 2011, il atteignait déjà 1000 morts par mois pour dépasser, un an plus tard, la barre des 5 000.
L'ouest particulièrement endeuillé. Le plus grand nombre de meurtres signalés a eu lieu dans les grandes villes à l'ouest du pays. Epicentre de la révolution syrienne, Homs a connu plusieurs mois particulièrement sanglants, puisque 12 560 personnes y ont perdu la vie, notamment lors des violents affrontements entre les rebelles et l'armée en février 2012. Viennent ensuite les villes de Damas (10 862) suivie d'Idlib (7 686) et d'Alep (6 188) dans le nord du pays, de Deraa (6 034) à la frontière jordanienne et de Hama (5 080).
7,5% de femmes. Plus de 76% de cas documentés sont des hommes et 7,5% des femmes, selon les Nations unies. Dans 16,4% des cas, le sexe de la victime n'a pas été clairement établi. L'analyse n'a pas permis d'établir une distinction claire entre combattants et non combattants parmi les victimes.
Des crimes de plus en plus violents. Pour Navy Pillay, Haut-Commissaire du Conseil de sécurité, «on assiste à une prolifération de crimes graves par les deux parties, y compris des crimes de guerre et, très probablement, des crimes contre l'humanité».
Un bilan supérieur à celui de l'OSDH. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une organisation qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers le pays, chiffre le nombre des morts à plus de 46.000 morts en 21 mois. Mais ce bilan ne tient pas compte des milliers de personnes disparues ou en détention ni de la plupart des morts parmi les «chabbihas», les miliciens du régime de Bachar al-Assad, ni des combattants étrangers. De plus «les rebelles et l'armée ne révèlent pas le nombre de morts dans leurs rangs pour ne pas porter un coup au moral des troupes», explique le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, qui estime qu'en totalisant toutes ces catégories, le nombre de morts pourrait dépasser les 100.000.
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Une analyse de cinq moisLe Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a travaillé pendant cinq mois sur ce dernier bilan, en utilisant une liste combinée de 147349 meurtres signalés et identifiés de façon complète, avec le nom et prénom de la victime ainsi que la date et le lieu du décès. Tous les meurtres signalés mais ne comprenant pas au moins ces quatre éléments ont été exclus de la liste, qui a été compilée grâce à des ensembles de données issus de sept sources différentes: le Centre de documentation des violations, le Réseau syrien des droits de l'homme, le Conseil général de la révolution syrienne, le site Internet Syria Shuhada, le groupe March 15, l'OSDH et le gouvernement syrien.