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"Mur budgétaire" : le Sénat approuve l'accord conclu dans la nuit
Le 31.12.2012 à 20h17 • Mis à jour le 01.01.2013 à 10h24 Le vice-président américain, Joe Biden, à Capitol Hill, le 31 décembre 2012.
Le Sénat américain, dominé par les démocrates, a adopté, mardi 1er janvier, l'accord conclu dans la nuit avec la Maison blanche pour éviter le "mur budgétaire", qui risquerait de plonger l'économie des Etats-Unis dans la récession. Le vice-président, Joe Biden, et le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, ont conclu – au terme de tractations ardues – un compromis qui augmenterait les impôts des Américains les plus aisés et repousserait de deux mois toute coupe claire dans les dépenses.Toutefois, cet accord doit maintenant être approuvé par la Chambre des représentants, où les républicains disposent de la majorité, avant promulgation par le président Barack Obama.
La séance à la Chambre des représentants doit donc reprendre mardi à midi (18 heures, heure de Paris). Si celle-ci donne son feu vert, les Etats-Unis éviteront in extremis les conséquences du
"mur budgétaire" – un cocktail de hausses d'impôt dues à l'expiration des cadeaux fiscaux hérités de la présidence de George W. Bush – et de coupes drastiques dans les dépenses, fruit d'un marchandage datant de 2011 au Congrès.
MARCHÉ CONCLULa collision avec le
"mur budgétaire" a techniquement eu lieu à minuit, heure de Washington (6 heures, heure de Paris), mais ses effets sont limités dans l'immédiat, puisque mardi est un jour férié où les administrations et les places financières seront fermées.
Le marché obtenu prévoit une hausse des taux d'imposition pour les foyers aux revenus supérieurs à 450 000 dollars par an et une extension de l'assurance-chômage. M. Obama avait défendu pendant sa campagne de réélection un seuil à 250 000 dollars mais a dû transiger. Faire accepter de telles hausses d'impôt par les républicains de la Chambre pourrait toutefois s'avérer difficile, car ils ont déjà rejeté avant Noël l'idée d'imposer davantage les revenus supérieurs à un million de dollars.
L'accord repoussera aussi de deux mois les coupes budgétaires automatiques censées entrer en vigueur mercredi, pour donner une fois de plus davantage de temps aux élus pour élaborer un plan de réduction des dépenses. Des économistes ont mis en garde contre une possible replongée de la première économie mondiale dans la récession en cas de blocage durable : si l'accord ne passe pas le Congrès, les impôts augmenteront de 2 000 dollars en moyenne par foyer et par an.
NOUVEAU "MUR" DANS DEUX MOISLes marchés restent toutefois prudents. Pour sa dernière séance de l'année, Wall Street a une nouvelle fois lundi fait preuve de nervosité en raison de la situation, avant de clôturer en nette hausse quand M. McConnell a évoqué des progrès dans les négociations. L'annonce de l'accord est tombée après la clôture, et la Bourse de New York ne rouvrira que mercredi matin.
Barack Obama s'est exprimé quelques heures avant l'entrée en vigueur automatique de mesures d'austérité drastiques.
Cet affrontement entre démocrates et républicains en annonce un autre d'ici à quelques semaines, celui du relèvement du plafond légal de la dette, atteint officiellement lundi. La décision de repousser de deux mois les décisions sur les dépenses risque de faire coïncider ces deux dossiers distincts et donc de créer un nouveau
"mur budgétaire" encore plus lourd de menaces.
Le relèvement du plafond, une prérogative du Congrès, avait déjà donné lieu en 2011 à une crise politique aiguë entre la Maison Blanche et les républicains. L'épisode avait valu aux Etats-Unis une dégradation de la note de leur dette par l'agence Standard and Poor's. En attendant que le Congrès vote ce relèvement, l'administration a annoncé des
"mesures exceptionnelles" pour donner quelques mois de sursis au pays et lui éviter un défaut de paiement.